Victor a écrit : ↑03 juin 2023 19:50
jabar a écrit : ↑03 juin 2023 12:57
Tout ça est très démocratique. Nous avons voté pour des partis qui ont clairement annoncé la couleur en soumettant la dette aux marchés financiers. Cela a pris des décennies, mais nous avons voté pour.
Les agences de notation ne sont qu'une conséquence de cette servitude volontaire. C'est l'équivalent moderne de papa qui lisait les journaux pour tenter de prédire quel serait son meilleur placement.
C'est absolument faux.
Le trésor public a toujours emprunté auprès des banques et du système financier en général.
Et même quand il pouvait emprunter auprès de la
banque de France (ce qui est une erreur terrible car c'est la planche à billets), cela était peu utilisé afin de protéger le Franc.
Il faudrait arrêter avec cette notion de "planche à billets" liée à la Banque de France. Depuis un bail, c'est la BCE qui joue le même rôle ! Et une planche à billets de bien plus grande ampleur que celle de la Banque de France, à l'époque, puisqu'elle assure la même fonction à une toute autre échelle : celle de l'UE.
Donc, la planche à billets, aujourd'hui c'est essentiellement la BCE qui l'assure. Et elle n'y va pas de main morte ! (Même si elle vient de mettre un frein après le Covid. )
Par ailleurs, concernant le pouvoir accordé aux agences de notation : elles se mêlent aussi de politique intérieure, allant jusqu'à regretter qu'il n'y ait pas de majorité absolue dans notre actuelle assemblée ! On peut légitimement trouver cela anormal.
Enfin, concernant notre dépendance aux seuls marchés financiers, il faudrait un peu de courage politique à nos responsables pour la réduire en misant un peu plus sur l'épargne des ménages français. Celle-ci est énorme et constitue un sacré signe de bonne santé du pays.
Au 4ème trimestre 2022, le patrimoine financier des Français se compose de 3.639 milliards d’euros d’encours de produits de taux (dépôts à vue, épargne réglementée, assurance-vie en euros) et de 2.070 milliards d’euros d’encours de produits de fonds propres (actions cotées, non cotées, assurance-vie en unités de compte).
L’épargne réglementée des ménages (Livrets A, LDDS, LEP, PEL, etc) représente une part importante de l’épargne financière et des ressources bancaires. A la fin du 4ème trimestre 2022, elle atteint 874 milliards d’euros, dont 510 milliards pour le Livret A et le LDDS et 283 milliards pour le PEL.
https://www.fbf.fr/fr/lepargne-des-mena ... fres-cles/
Cette épargne constitue un véritable trésor de guerre sur lequel l'Etat devrait s'appuyer un peu plus pour réduire le montant de la dette publique et être moins dépendant des marchés financiers.
Et à tous les épargnants qui s'affoleraient à l'idée qu'une partie de leur épargne puisse servir à réduire le montant de la dette publique, ne pas oublier une chose : une grande partie de ce qui régule la finance, c'est la confiance. Plus de confiance = panique boursière = faillite.
En fait, comme je l'ai déjà dit :
environ 6% de cette épargne est déjà indirectement liée au remboursement de la dette publique.
Les particuliers, détenteurs indirects de la dette publique française
Ce sont d’ailleurs également des banques et des investisseurs institutionnels que l’on retrouve parmi les principaux détenteurs résidents de la dette publique française.
L’État français emprunte donc environ un tiers de sa dette auprès des banques et des sociétés financières nationales. 16 % de la dette publique est détenue par des compagnies d’assurance, qui « achètent » des titres de dette française pour les placements d’assurance-vie. Les particuliers sont donc indirectement détenteurs d’une partie significative de la dette publique française. Les banques françaises en détiennent environ 6 %.
https://www.lafinancepourtous.com/decry ... -publique/
Encore une fois : pourquoi pas un peu plus que 6 % pour réduire la dépendance de l'Etat à l'égard des marchés financiers ?
Il faudra que je retrouve les chiffres mais au Japon (pays bien plus endetté que la France), cette part est beaucoup plus élevée, je crois.