https://www.lepoint.fr/monde/pays-bas-l ... 235_24.phpLe parti néerlandais d'extrême droite islamophobe de Geert Wilders a remporté les élections législatives mercredi, suggèrent les sondages à la sortie des urnes, mais l'homme politique à la célèbre chevelure peroxydée est loin d'être assuré de devenir Premier ministre. Le PVV (Parti de la Liberté) a remporté 35 sièges et une victoire électorale confortable, l'alliance gauche-écologistes de Frans Timmermans est deuxième avec 26 sièges et le VVD de centre droit a remporté 23 sièges, selon l'institut Ipsos. Son message anti-immigration, comprenant la fermeture des frontières et l'expulsion des immigrés illégaux, semble avoir trouvé un écho auprès des électeurs néerlandais, mais former une coalition de gouvernement s'annonce difficile.
Le PVV « ne peut plus être ignoré », a-t-il martelé, appelant les autres partis à travailler ensemble pour former une coalition. Avant les élections, les dirigeants des trois autres grands partis avaient assuré qu'ils ne participeraient pas à une coalition dirigée par le PVV. Mais à la sortie des urnes, le populaire et populiste Pieter Omtzigt s'est dit « disponible » pour diriger les Pays-Bas tout en concédant que le processus ne serait « pas facile ». Son parti Nouveau Contrat Social (NSC), créé l'été dernier, aurait remporté 20 sièges.
Virage à droite
Frans Timmermans a, lui, d'emblée rejeté l'idée de rejoindre une coalition de Geert Wilders. « Le moment est venu pour nous de défendre la démocratie », a-t-il déclaré. « C'est une victoire écrasante et cela instaure une toute nouvelle dynamique », a déclaré à l'Agence France-Presse Diederick van Wijk, de l'Institut Clingendael. Les autres partis ont commis une erreur stratégique en se concentrant sur l'immigration, faisant ainsi le jeu du PVV, estime-t-il. « Un Premier ministre Wilders pourrait être à notre portée », a-t-il ajouté.
Si elle est confirmée par les résultats définitifs, la victoire de Geert Wilders marque un brusque virage à droite qui sera accueilli avec appréhension à Bruxelles : le PVV a promis notamment un référendum sur l'adhésion des Pays-Bas à l'Union européenne. Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a salué sur X (anciennement Twitter) « les vents du changement » après la victoire annoncée de Geert Wilders.
À LIRE AUSSI Législatives aux Pays-Bas : Pieter Omtzigt, l'anticonformiste qui chamboule tout
Geert Wilders est parfois qualifié de « Trump néerlandais », ses projets capillaires contribuant à la comparaison, mais en fait il est entré en politique longtemps avant l'ancien président américain. N'hésitant pas à traiter les Marocains de « racailles » ou à proposer des concours de caricatures du prophète Mahomet, Geert Wilders a bâti sa carrière en faisant croisade contre ce qu'il nomme une « invasion islamique » de l'Occident. Ni les démêlés avec la justice néerlandaise – qui l'a reconnu coupable d'insultes envers des Marocains – ni les menaces de mort à son encontre – qui le font vivre sous protection policière depuis 2004 – ne l'ont découragé.
Plus récemment, Geert Wilders a tenté de calmer sa rhétorique populiste et de se concentrer sur d'autres préoccupations des électeurs. Il y a « des problèmes plus importants que la lutte contre le flot de demandeurs d'asile et d'immigrants », a-t-il déclaré lors de l'un des derniers débats électoraux, ajoutant qu'il était prêt à mettre de côté ses opinions sur l'islam pour gouverner. Si l'immigration est restée un sujet clé de la compagne, les Néerlandais s'inquiètent encore plus de « savoir s'il leur reste encore plus d'argent dans leur portefeuille », a-t-il martelé. Il a également assuré devant des journalistes à La Haye après avoir voté qu'il serait Premier ministre pour « tout le monde aux Pays-Bas, quels que soient leur religion, leur origine, leur sexe ou autre ».
« Nous veillerons à ce que le tsunami des demandeurs d'asile et de l'immigration soit réduit »
Mais le manifeste du PVV a conservé le ton xénophobe qui est sa marque de fabrique. « Les Néerlandais espèrent que le peuple pourra récupérer son pays et que nous veillerons à ce que le tsunami des demandeurs d'asile et de l'immigration soit réduit », a par ailleurs déclaré Geert Wilders à ses partisans enthousiastes à La Haye. « Une période très difficile commence pour les musulmans », a déclaré à l'agence de presse néerlandaise ANP Muhsin Köktas, de l'organisme de contact pour les musulmans et le gouvernement (CMO).
Les mesures anti immigration proposées comprennent le rétablissement du contrôle aux frontières néerlandaises, la détention et l'expulsion des immigrants illégaux, le renvoi des demandeurs d'asile syriens et la réintroduction des permis de travail pour les travailleurs intra-UE. Quant à l'islam, le manifeste du PVV dit : « Les Pays-Bas ne sont pas un pays islamique. Pas d'écoles, de Corans et de mosquées islamiques. »
À LIRE AUSSI Pays-Bas : la chute de Mark Rutte, le meilleur ami de Macron
En matière de politique étrangère, il défend une approche « les Pays-Bas d'abord » qui comprend la fermeture de sa représentation à Ramallah et le renforcement des liens avec Israël, notamment le déplacement de son ambassade à Jérusalem. Geert Wilders participait à sa sixième élection, après avoir failli provoquer la surprise à plusieurs reprises. « Quand j'ai quitté mon ancien parti (le VVD) […], j'ai dit qu'un jour nous deviendrons le plus grand parti », avait lancé Geert Wilders aux journalistes en votant.
Marine Le Pen salue une « performance spectaculaire »
La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, a félicité jeudi Geert Wilders et son parti d'extrême droite PPV (Parti de la Liberté) pour « leur performance spectaculaire » aux législatives aux Pays-Bas.
« Félicitations à @geertwilderspvv et au PVV pour leur performance spectaculaire aux législatives, qui confirme l'attachement croissant à la défense des identités nationales. C'est parce qu'il est des peuples qui refusent de voir s'éteindre le flambeau national que l'espoir du changement reste vif en Europe », a écrit Marine Le Pen sur X (ex-Twitter).
mais, parce qu'il y a un mais...il ne pourra pas gouverner, il n'a pas la majorité.
c'est dommage, ça nous aurait presque arrangé.
les pays bas sont un no man's land de la taxe.
les voir sortir de l'europe nous aurait presque arrangé.
par contre, ça aurait été un tsunami européen et probablement la fin de l'europe.
on sait comment ça finit.