https://www.lesechos.fr/monde/europe/en ... te-2120513Le Parti social-démocrate a réussi à devancer l'extrême droite lors des élections qui se tenaient ce dimanche dans le Brandebourg. La formation d'Olaf Scholz obtient 30,9 % des voix contre 29,2 % pour l'extrême droite.
Soupir de soulagement chez les sociaux-démocrates allemands. Lors des élections qui se tenaient ce dimanche dans le Brandebourg, le parti d'Olaf Scholz a réussi à rester la première force politique de la région, devançant de peu l'extrême droite. Le parti a obtenu 30,9 % des voix contre 29,2 % pour le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Pour les sociaux-démocrates, l'enjeu était d'importance. Cette région, qui entoure Berlin et s'étend jusqu'à la frontière polonaise, est un bastion du Parti social-démocrate (SPD), qui la dirige depuis la réunification. Une défaite aurait eu valeur de symbole pour la formation d'Olaf Scholz, alors que la coalition gouvernementale est très impopulaire et que le chancelier entend se représenter lors des élections législatives de l'automne 2025.
Revenir en force
Donné derrière l'extrême droite dans les sondages, le SPD a réussi à revenir en force, dans les derniers jours, gagnant 4,7 points par rapport au scrutin de 2019. « Nous avons fait une course de rattrapage comme jamais auparavant dans l'histoire de notre pays », a déclaré le ministre-président du Brandebourg, Dietmar Woidke, à l'annonce des résultats. A l'instar des scrutins en Thuringe et en Saxe début septembre, la progression de l'extrême droite est néanmoins très forte, avec un bond de 5,7 points par rapport à 2019.
« Pour nous, au niveau fédéral, les problèmes qui nous attendent ne se sont pas aggravés. Mais ils n'ont pas diminué non plus », a réagi prudemment le secrétaire général du parti, Kevin Kühnert, à la télévision allemande.
Une polarisation des enjeux
L'affrontement entre les sociaux-démocrates et l'extrême droite a complètement polarisé le scrutin, laissant une portion congrue des voix aux autres partis politiques. Crédités de plus de 30 % des voix à l'échelle nationale, les chrétiens-démocrates (CDU) obtiennent 12,1 % des suffrages, soit leur plus mauvais résultat en Allemagne de l'Est, tandis que les Verts sont laminés avec seulement 4,1 % des voix (-6,6 points) et ne feront pas partie du parlement local. Les Libéraux sont en dessous des 1%. Jusqu'à présent, le SPD dirigeait la région dans le cadre d'une coalition avec les Verts et les conservateurs.
Avec 13,5 % des suffrages, l'autre grand gagnant de la soirée est l'Alliance Sahra Wagenknecht, un parti pro russe et anti-immigrés créé en début d'année, qui a fait campagne sur la paix, l'immigration et la nécessité d'investir dans la santé et l'éducation. Pour construire une majorité sans l'AfD, le SPD va devoir discuter avec eux.
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Pour gagner ce duel face à l'extrême droite, le ministre-président du Brandebourg, Dietmar Woidke, a joué le tout pour le tout, en annonçant qu'il se retirerait si son parti n'arrivait pas en tête ce dimanche. Le dirigeant de 62 ans a fait campagne seul, en misant sur sa popularité personnelle et en tenant les dirigeants gouvernementaux à distance. A la tête de la région depuis 11 ans, Dietmar Woidke peut se prévaloir de plusieurs succès économiques, comme l'installation d' une usine Tesla ou la construction d'un site de maintenance ultra-moderne pour la SNCF allemande .
Le Parti social-démocrate a aussi bénéficié d'une mobilisation des électeurs. Le taux de participation est passé de 61 % il y a cinq ans, à 72,9 % ce dimanche.
Il y avait bien des élections en Allemagne, et les allemands ont toujours une longueur d'avance....