Voilà le paysage planté. Certes il y a l'élection chez LR dans 15 jours, mais cela n'explique pas tout. Bayrou a annoncé haut et fort il y a peu qu'il n'y aurait pas de hausses d'impôts, et dans la foulée l'idiote de Bercy nous a servi la suppression de la décote de 10% sur les revenus des retraités, Rebsamem nous a agité un retour d'une pseudo taxe d'habitation, d'autres ont parlé de l'IFS.Le Premier ministre et le chef des députés LR se sont écharpés à plusieurs reprises lors du traditionnel petit-déjeuner organisé à Matignon ce mardi 29 avril. Laurent Wauquiez a laissé entendre un départ des LR du gouvernement en cas d'augmentation des impots.
Réunion animée à Matignon. Les participants au traditionnel petit-déjeuner hebdomadaire de la coalition gouvernementale autour du Premier ministre ont assisté ce mardi 29 avril à plusieurs passes d'armes entre François Bayrou et Laurent Wauquiez, a appris BFMTV confirmant les informations du Parisien.
Selon plusieurs participants à la réunion, le Premier ministre a commencé par reprocher à ses convives "le spectacle déplorable donné hier à l'Assemblée nationale" par l'absence d'une grande partie des députés pendant sa déclaration sur la souveraineté énergétique et les débats qui ont suivi.
Une "ligne rouge"
La réunion a également permis d'aborder le sujet du budget 2026. Laurent Wauquiez a dit à nouveau son opposition à toute augmentation des taxes et des impôts pour les travailleurs et les retraités, estimant qu'il s'agirait d'une "ligne rouge".
"Cela entraînerait une fin de participation (des LR) au gouvernement", a-t-il déclaré, toujours selon des participants à la réunion.
"Tout le monde veut des économies, mais tout le monde les refuse"
Plus globalement, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a estimé que rien n'était fait pour réduire les dépenses publiques, en citant l'assistanat et les dépenses liées à l'immigration. François Bayrou a de son côté expliqué qu'il avait eu l'occasion de dire à ses ministres de "cesser la créativité fiscale" pendant le Conseil des ministres, après les sorties de plusieurs d'entre eux sur le sujet.
Le Premier ministre a aussi déploré que les mesures proposées pour réguler l'installation des médecins soient mal perçues dans l'opinion.
"C'est toujours difficile de faire des économies dans ce pays. Tout le monde en veut, mais quand ça les concerne, tout le monde les refuse", a commenté François Bayrou, toujours selon des participants.
François Bayrou a aussi rappelé à ses alliés qu'avoir un horizon budgétaire pour l'année suivante à la mi-juillet n'est jamais arrivé ces 20 dernières années et que c'est sous des gouvernements LR que les impôts ont le plus augmenté. "Wauquiez l'a pris pour les gouvernements sous Sarkozy même si Bayrou ne l'a pas cité", a raconté un participant.
Des réponses "pas claires"
Les esprits se sont enfin échauffés au sujet de la possible instauration de la proportionnelle comme mode de scrutin aux élections législatives. Le Premier ministre, qui a prévu de consulter tous les partis et groupes parlementaires mercredi, a proposé de reporter l'audition des représentants LR étant donné l'élection interne en cours.
Laurent Wauquiez a laissé entendre que ça ne l'empêchait pas de recevoir les présidents du groupe. François Bayrou a alors indiqué qu'il consulterait le parti comme tous les autres.
Quelques heures après le petit-déjeuner, le président des députés LR a estimé devant la presse que les réponses apportées par le Premier ministre n'étaient "pas claires", critiquant l'"étonnante hiérarchie des priorités" du gouvernement. "Il n'y a aucune mesure d'impôts nouveaux qui soient aujourd'hui en préparation", a de son côté assuré dans l'après-midi François Bayrou, interrogé par le chef du groupe UDR Eric Ciotti, allié du Rassemblement national.
Une menace à laquelle le Premier ministre n'a pas répondu, se contentant de commenter en privé: "Je n'envenime pas les choses, ils sont en congrès", en référence à la future élection à la présidence des Républicains, pour laquelle s'opposent Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
Quant à la proportionnelle, ni LR ni Horizons n'en veulent tout simplement.
Alors si Bayrou et ses crétins socialistes continuent, LR votera justement une motion de censure.
