Vous n'avez simplement pas le niveau d'initiation requis pour la musique concrète. Les hautes sphères ne vous sont pas encore accessibles voilà tout.da capo a écrit : ↑27 octobre 2022 10:40Hdelapampa a écrit : ↑27 octobre 2022 02:52 L'art contemporain ou l'art content pour rien?
L'art dit conceptuel qui n'emploie pas au moins une technique, ce n'est pas de l'art.
Peindre une toile en noir ou en blanc ou en rouge ou au hasard, est ce de l'art?
Quand il n'y a pas une contrainte (c'est à dire un effort face à une difficulté que la technique permet de dépasser) créatrice, ce n'est pas de l'art.
Comment la signature d'un artiste prend-t-elle de la "valeur"?
Par ce qu'il a fait AVANT (généralement la même chose déclinée) ou bien par l'effet du marché de l'art?
Parce que déféquer non plus, ce n'est pas de l'art.
C'est aussi facile que de peindre une surface.
Un étron chié par un artiste n'est pas une oeuvre d'art.
Sauf s'il est constipé.![]()
C'est juste un étron.
On ne peut parler de la Joconde, de Guernica, ou des Tournesols que si on les a vus.
On ne peut se les représenter que si on les a vus.
Si on vous les décrit sans l'image, il vous manquera votre propre émotion esthétique.
Il y a en effet une complexité qui crée de l'émotion, positive ou négative.
En général, on trouve beau ce qui correspond à l'organisation de nos sentiments , à nos dispositions "émotionnelles"
Avec un tableau monochrome, pas besoin de l'avoir vu.
Il suffit qu'on vous le décrive.
Il n'y a pas de vraie "perte" d'information"
A votre tour, vous pouvez en parler.
Il s'agit d'une supercherie, une convention, une connivence narcissique avec le spectateur.
Une sorte de snobisme marchand.
L'art content pour pas grand chose est content de lui.
Attention, ce n'est pas une plaidoirie pour l'art figuratif ou le "réalisme" des staliniens.
Renoir éveille l'émotion du spectateur avec une technique au service de ses émotions de créateur.
Il est déjà loin de l'art figuratif.
Ce n'est pas non plus un réquisitoire contre le "concept" en art.
Magritte est très réaliste, mais d'une façon "onirique" symbolique,
"Ceci n'est pas une pipe".
Je dis juste que peindre avec application une toile en noir ce n'est pas un concept, qui suppose une intention, une pensée créatrice.
C'est juste une toute petite provocation très facile, dont le but "artistique" est double:
1) Faire croire que la liberté créative de l'artiste et la transgression c'est la même chose.
Je pense le contraire.
2) Embarrasser celui qui contemple longuement EN PUBLIC une oeuvre dont on fait pourtant "le tour" en moins d'une seconde.
Qui donne le spectacle de son interrogation.
Comment doit-il réagir et en parler, alors qu'il n' y a RIEN A DIRE?
On ne répond qu' en adoptant soit la posture du ravi de la crèche béat, soit celle de l'affreux réactionnaire plus ou moins barbare et inculte.
Le ravi béat s'achète, avec la complicité de l'artiste un certificat d'appartenance à la communauté des gens de goût.
L'autre est une brute.
Mais les ravis ont alors un marché et des placements à faire.![]()
Bien sûr, on trouve aussi de l'esbrouffe, de la supercherie, des brocantes pitoyables dans l'art contemporain, des œuvres basées sur une connivence narcissique avec le spectateur (sic), mais on ne peut pas le rejeter globalement sans essayer de comprendre l'intention du créateur qui n'est pas forcément visible au premier coup d'oeil. Après, chacun est libre d'y trouver ou non de l'intérêt.
On peut rapporter cette observation à la poésie, où à titre d'exemple connu, il est pratiquement impossible d'apprécier, de saisir le sens de ''la cravate et la montre'' d'Apolinaire sans en avoir reçu la moindre explication .
En revanche, musicien depuis mon plus jeune âge, je trouve que la musique dite concrète ne mérite pas l 'appellation de musique mais celle de bruitages. C'est un domaine hanté par un épouvantable snobisme.
Plus noir que le noir, tu meurs.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Hé oui, Da Capo, vous êtes un roturier qui ne s'extasie pas devant un gamin attardé qui fait du bruit avec tout ce qui lui tombe sous la main dès qu'il sait s'en servir ...à 15 mois.
Vous n'avez pas le niveau du gamin ravi devant ses "essais" mais qui vous assomme de bruit, malgré votre tendresse et votre patience.
Vous n'avez pas le niveau du gamin ravi devant ses "essais" mais qui vous assomme de bruit, malgré votre tendresse et votre patience.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
en effet , ses partitions ne doivent pas être piquées des vers ,,, après faut aimer ... faut voir aussi les circonstances de l'écouteHdelapampa a écrit : ↑27 octobre 2022 14:35Plutôt d'accord avec vous...sur CE message.da capo a écrit : ↑27 octobre 2022 10:40
Bien sûr, on trouve aussi de l'esbrouffe, de la supercherie, des brocantes pitoyables dans l'art contemporain, des œuvres basées sur une connivence narcissique avec le spectateur (sic), mais on ne peut pas le rejeter globalement sans essayer de comprendre l'intention du créateur qui n'est pas forcément visible au premier coup d'oeil. Après, chacun est libre d'y trouver ou non de l'intérêt.
On peut rapporter cette observation à la poésie, où à titre d'exemple connu, il est pratiquement impossible d'apprécier, de saisir le sens de ''la cravate et la montre'' d'Apolinaire sans en avoir reçu la moindre explication .
En revanche, musicien depuis mon plus jeune âge, je trouve que la musique dite concrète ne mérite pas l 'appellation de musique mais celle de bruitages. C'est un domaine hanté par un épouvantable snobisme.
Je ne rejette d'ailleurs rien globalement.
Mais dans le cas de Soulages, il s'agit bien d'une connivence narcissique reposant sur du vent.
L'intention "artistique" de Soulages n'est pas hors de portée, elle n'a pas besoin d'être expliquée.
Pas plus que les autres.
Par quel "expert" d'ailleurs?
Victor sera d'accord avec moi, qui n'en a d'ailleurs pas besoin avant de rêver (faute de NE PAS appartenir à la classe qu'il vénère) d'en acheter une, voire plusieurs.
Elle est au contraire très simple.
C'est le narcissisme qui cherche à se justifier en donnant une explication à l'intérêt qu'il porte
D'une façon générale, l'art n'est d'ailleurs pas destiné à une classe.
Il s'adresse à "l'universel" qui est en nous tous au delà de nos appartenances.
Même si l'auteur a un sentiment d'appartenance et les idées clivantes qui vont avec.
Comme LF Céline par exemple.
Une oeuvre n'a donc pas à être "expliquée" concernant son effet sur qui la contemple ou passe son chemin.
Même si il peut être intéressant (dans un deuxième temps) de connaître les circonstances dans lesquelles l'oeuvre a été produite (biographiques ou sociales).
Exemples: le bombardement de Guernica, ou l'Aigle Noir de Barbara (dans ce dernier cas, c'est directement évident, pour une personnalité empathique).
Parfaitement d'accord avec vous sur la musique dite contemporaine.
Stockhausen est à la musique ce que Soulages est à la peinture.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Il y a des formes d'art qui sont réservées à des élites, ou plus généralement à une élite.
Tout n'est pas compréhensible et appréciable à sa juste valeur par le tout-venant.
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En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Oui, oui vous l'avez déjà dit.
On tourne en rond et pour pas grand chose.
La pause dure toujours ou bien vous êtes à la retraite?
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La pause dure toujours ou bien vous êtes à la retraite?
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
J'ai fini ma journée de travail, pourquoi ?Hdelapampa a écrit : ↑27 octobre 2022 18:19 Oui, oui vous l'avez déjà dit.
On tourne en rond et pour pas grand chose.
La pause dure toujours ou bien vous êtes à la retraite?
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Vous aurez du mal à me convaincre qu'un grand tableau noir est une expression du beau. Un beau tableau se suffit à lui même, il n'y a nul besoin de dire qu'en voyant ces tableaux on ne voit pas l'oeuvre. Je n'ai pas de doutes en revanche que ce peintre savait peindre mais il s'est fourvoyé dans un style qu'il voulait personnel, unique. Une spécialiste ( épouse d'un bon peintre) à laquelle je parlais de mes réticences me disait que les critiques laissent tout passer au prétexte qu'ils ont loupé l' l'impressionnisme.jabar a écrit : ↑27 octobre 2022 15:27
Tu vois des barbouillis car tu ne saisis pas l'oeuvre. Mais des gens comme Soulages sont de vrais peintres, c'est à dire qu'ils débutent leurs carrières avec des peintures plus classiques. De la nature, des portraits. Les grands artistes évoluent quand ils ont fait le tour des bases. Il est passé au figuratif et à l'abstrait, car l'impression de stagner les pousse à aller sur de nouveaux territoires.
Il y en a qui disent "moi aussi je peux barbouiller comme lui", non, ils en seraient incapables. Ces artistes maîtrisent leur art avant de passer à des stades plus abstraits.
C'est exactement comme en musique. Un guitariste va débuter par des accords, des arpèges etc. Puis ensuite des reprises, des classiques avant de passer à des choses plus ardues. C'est seulement arrivé à un très haut niveau de maîtrise qu'ils ne pourront plus se satisfaire de choses classiques et passeront à de la composition libre.
De grands musiciens en jazz par exemple feront des choses faussement simples et ennuyeuses mais que l'oreille initiée aura appris à apprécier. Les autres penseront que c'est du bruit.
Je pense aussi en architecture au centre Pompidou. Quant ça a été construit, je me disais que j'avais besoin de temps pour accepter ce style et me familiariser. Erreur, 50 ans plus tard, je continue à trouver que c'est nul. Alors que le Gugenheim de Bilbao ou le quartier moderne de Valence ( Espagne) sont superbes.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
et ce serait la preuve évidente que tu n’as rien compris à l’art, mais c’est pas grave, il en faut des gogos qui alimentent les circuits.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Mais Victor nous le dit: son principal souci est de S'AFFIRMER.
Il souffre d'un manque de reconnaissance sociale.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Ce qui est curieux est que la plupart des oeuvres passées, ( peinture, architecture, sculpture etc..) sont acceptées par tous comme des oeuvres d'art. Qui dirait que Notre Dame n'est pas une merveille ou que la laitière de Vermeer n'est pas aussi une merveille ?
Et tout à coup à partir du 20ème siècle, il faudrait appartenir à une élite pour " comprendre".
Si vous avez vu un tableau de Miro avec juste un petit rond dans une grande toile blanche, vous "comprendrez" ce que je veux dire.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Il s'est fourvoyé ? Je ne savais pas que tes goûts faisaient référence. Sa notoriété montre l'inverse. Et sans doute dois tu penser que ceux qui apprécient sont des idiots. Tout ça est tellement facile.papibilou a écrit : ↑27 octobre 2022 18:25Vous aurez du mal à me convaincre qu'un grand tableau noir est une expression du beau. Un beau tableau se suffit à lui même, il n'y a nul besoin de dire qu'en voyant ces tableaux on ne voit pas l'oeuvre. Je n'ai pas de doutes en revanche que ce peintre savait peindre mais il s'est fourvoyé dans un style qu'il voulait personnel, unique. Une spécialiste ( épouse d'un bon peintre) à laquelle je parlais de mes réticences me disait que les critiques laissent tout passer au prétexte qu'ils ont loupé l' l'impressionnisme.jabar a écrit : ↑27 octobre 2022 15:27
Tu vois des barbouillis car tu ne saisis pas l'oeuvre. Mais des gens comme Soulages sont de vrais peintres, c'est à dire qu'ils débutent leurs carrières avec des peintures plus classiques. De la nature, des portraits. Les grands artistes évoluent quand ils ont fait le tour des bases. Il est passé au figuratif et à l'abstrait, car l'impression de stagner les pousse à aller sur de nouveaux territoires.
Il y en a qui disent "moi aussi je peux barbouiller comme lui", non, ils en seraient incapables. Ces artistes maîtrisent leur art avant de passer à des stades plus abstraits.
C'est exactement comme en musique. Un guitariste va débuter par des accords, des arpèges etc. Puis ensuite des reprises, des classiques avant de passer à des choses plus ardues. C'est seulement arrivé à un très haut niveau de maîtrise qu'ils ne pourront plus se satisfaire de choses classiques et passeront à de la composition libre.
De grands musiciens en jazz par exemple feront des choses faussement simples et ennuyeuses mais que l'oreille initiée aura appris à apprécier. Les autres penseront que c'est du bruit.
Je pense aussi en architecture au centre Pompidou. Quant ça a été construit, je me disais que j'avais besoin de temps pour accepter ce style et me familiariser. Erreur, 50 ans plus tard, je continue à trouver que c'est nul. Alors que le Gugenheim de Bilbao ou le quartier moderne de Valence ( Espagne) sont superbes.
C'est comme la variété, c'est de la musique facile, prévisible, qui offre au mieux des plaisirs mélodiques simples. Il y a des musiques offrant des plaisirs plus intenses, plus profonds, difficiles d'accès mais ô combien supérieurs. Il y en a qui passeront leur vie dans les sphères du plaisir simple.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Victor a écrit : ↑27 octobre 2022 12:18Mais est-ce faux ?
Les marqueurs sociaux existeront toujours.
Par exemple, quand on démocratise un sport et bien les classes sociales supérieures se reportent vers un autre sport plus élitiste.
La musique, l'art en général ont aussi un rôle de distinction sociale absolument fondamental. Tout comme la mode.
Les études supérieures ont aussi ce rôle. Tout comme les langues étrangères.
Et bien entendu la consommation de certains biens comme les montres.
L'art contemporain est un marqueur social ultra-fort. Ce n'est pas pour rien que par exemple les milliardaires français investissent beaucoup dans l'art contemporain. Et vous l'avez compris, ce n'est pas uniquement pour des raisons bassement financières, c'est pour se distinguer des masses.
Mais en fait on appelle cela tout simplement du "snobisme" !!
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
De quoi parlons nous?
Des monochromes de Soulages (pas de ses autres oeuvres!!!)
C'est à dire, par exemple:

Comme je l'ai dit, je pense que ce que l'on trouve beau, c'est ce qui éveille de l'émotion positive en nous.
Ca ne disqualifie pas pour autant une oeuvre qui éveillerait de la colère ( en ce qui me concerne, Guernica de Picasso, par exemple, mais cette colère ne pointe pas vers l'oeuvre, ni même l'auteur).
Ce n'est QUE notre émotion, pas celle d'autrui.
Or, ce qui éveille ou réveille notre émotion esthétique s'adresse à nos prédispositions affectives.
Elles sont d'origine variées, mais ont toutes ont à voir avec l'éducation (notre éducation, notre histoire telle que nous l'avons vécue très personnellement) sauf celles qui sont universelles, comme le face à face avec l'idée de la mort, la sexualité.
Anecdote:
Il y a quelques temps, j'ai emmené ma classe visiter le Musée d'Art Contemporain de Caen.
A la fin de la visite, l'accompagnateur "pédagogique" du Musée s'adresse aux enfants et leur demande gentiment:
"Alors, les enfants comment avez vous trouvé cette visite? Qu'est ce qui vous a plu...ou déplu?"
Aussitôt, un enfant lève le doigt , on lui donne la parole et il pointe le même doigt vers...une araignée (plutôt terne d'ailleurs) qui descend du plafond au bout de son fil.
Réaction du "guide" : avec un air très gêné, presque honteux, il balaie très rapidement le fil et l'araignée d'un revers de document "pédagogique".
Le gamin reste médusé, et se taira jusqu'à la fin de l'entretien.
Il avait ENTENDU la question.
Mais pour le guide, l'araignée n'avait pas sa place, c'était une étrangère, un bruit parasite dans "l'implicite" du lieu, très cohérent avec les oeuvres exposées.
Géométrie, simplicité, ordre, PROPRETE.
L'araignée, elle c'était le Diable dans la maison du Seigneur.
Ces tableaux de Soulages, à mon avis, inspirent la satisfaction devant le propre, l'UNIFORME, l'ordre à la limite de l'humain, tellement il simplifie.
Des monochromes de Soulages (pas de ses autres oeuvres!!!)
C'est à dire, par exemple:

Comme je l'ai dit, je pense que ce que l'on trouve beau, c'est ce qui éveille de l'émotion positive en nous.
Ca ne disqualifie pas pour autant une oeuvre qui éveillerait de la colère ( en ce qui me concerne, Guernica de Picasso, par exemple, mais cette colère ne pointe pas vers l'oeuvre, ni même l'auteur).
Ce n'est QUE notre émotion, pas celle d'autrui.
Or, ce qui éveille ou réveille notre émotion esthétique s'adresse à nos prédispositions affectives.
Elles sont d'origine variées, mais ont toutes ont à voir avec l'éducation (notre éducation, notre histoire telle que nous l'avons vécue très personnellement) sauf celles qui sont universelles, comme le face à face avec l'idée de la mort, la sexualité.
Anecdote:
Il y a quelques temps, j'ai emmené ma classe visiter le Musée d'Art Contemporain de Caen.
A la fin de la visite, l'accompagnateur "pédagogique" du Musée s'adresse aux enfants et leur demande gentiment:
"Alors, les enfants comment avez vous trouvé cette visite? Qu'est ce qui vous a plu...ou déplu?"
Aussitôt, un enfant lève le doigt , on lui donne la parole et il pointe le même doigt vers...une araignée (plutôt terne d'ailleurs) qui descend du plafond au bout de son fil.
Réaction du "guide" : avec un air très gêné, presque honteux, il balaie très rapidement le fil et l'araignée d'un revers de document "pédagogique".
Le gamin reste médusé, et se taira jusqu'à la fin de l'entretien.
Il avait ENTENDU la question.
Mais pour le guide, l'araignée n'avait pas sa place, c'était une étrangère, un bruit parasite dans "l'implicite" du lieu, très cohérent avec les oeuvres exposées.
Géométrie, simplicité, ordre, PROPRETE.
L'araignée, elle c'était le Diable dans la maison du Seigneur.
Ces tableaux de Soulages, à mon avis, inspirent la satisfaction devant le propre, l'UNIFORME, l'ordre à la limite de l'humain, tellement il simplifie.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Comme je disais, Soulages jouait sur les reliefs, les éclairages, les angles. Une photo ne peut retranscrire le sentiment qu'elles peuvent inspirer. C'est comme écouter de la musique en regardant la photo d'un guitariste.
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Re: Plus noir que le noir, tu meurs.
Ce n'est pas exactement du jeu.
Il juxtaposait des variations c'est à dire des différences aléatoires.
Le hasard est propice au jeu, parce qu'on s'y soumet.
Un lancer de dés n'est pas une création.
Comme ici:

Rien d'inimitable à peu d'efforts.
Il juxtaposait des variations c'est à dire des différences aléatoires.
Le hasard est propice au jeu, parce qu'on s'y soumet.
Un lancer de dés n'est pas une création.
Comme ici:

Rien d'inimitable à peu d'efforts.
Colonisation: tête de pont de la barbarie dans une civilisation d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation. Aimé Césaire "Discours sur le colonialisme"