Billet
Corruption, bijoux non déclarés et trumpisme : Rachida Dati est la meilleure candidate de droite pour la gauche à Paris
publié le 22 juillet 2025 à 20h05
Depuis mars 2001 et la victoire de la gauche parisienne aux municipales de Paris, la droite, à chaque nouveau scrutin, y croit, le promet à ses électeurs :
cette fois ce sera la bonne, 
la capitale va revenir dans son giron. Et pour 2026, elle commençait à y croire encore davantage. La succession d’Anne Hidalgo, qui ne se représente pas, a viré à la foire d’empoigne, le Parti socialiste ne semble plus si hégémonique à gauche, et LR et la macronie songent à partir ensemble sur la ligne de départ.
Le «socle gouvernemental» a même modifié le mode de scrutin, à un an de l’élection, pensant que cela faciliterait une défaite de la gauche. La prétendante de loin la plus visible de la droite s’appelle… Rachida Dati, même si Pierre-Yves Bournazel (Horizons) s’est déclaré et que l’ancien Premier ministre Michel Barnier à l’air de vouloir pointer son nez, lors d’une législative partielle, dans la capitale. Pas de quoi faire peur au bulldozer Dati, déjà en campagne ou presque...
Problème : la maire du VIIe arrondissement a été renvoyée ce mardi 22 juillet en correctionnelle pour corruption et trafic d’influence, avec l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn. Un couperet qui tombe deux mois après que Libération a révélé qu’elle avait omis de déclarer 19 bijoux luxueux à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, pour un montant total de 420 000 euros.
Sorties trumpistes
La ministre de la Culture a pourtant fait le ménage autour d’elle, aussi bien dans LR que du côté de Renaissance Paris, fédération décimée depuis une campagne cataclysmique aux municipales 2020. Il se disait même que si l’ancienne ministre de la Justice se démenait à ce point pour faire passer sa si controversée réforme de l’audiovisuel public au plus vite, c’était afin d’être tranquille pour partir en campagne à l’automne. Las, elle ne sera pas votée avant fin septembre, au moins.
Même si le procès en correctionnelle pour corruption pourrait ne commencer qu’après les élections municipales, les candidats de gauche n’auront de cesse, en toute logique, que de rappeler à chacune de leurs interventions que la maire du VIIe va être jugée pour corruption.
Un argument qui devrait résonner particulièrement à Paris, où la droite s’est jadis embourbée dans le dossier des emplois fictifs à la mairie, pour laquelle Alain Juppé, Jacques Chirac et des membres de son cabinet ont été condamnés.
Entre les affaires qui lui colleront à la peau chaque jour de la campagne, et ses sorties trumpistes, notamment face au journaliste Patrick Cohen en juin, l
’ancienne ministre sarkozyste est finalement la meilleure candidate possible pour la gauche parisienne.

La droite s’enorgueillissait pourtant, le 21 juin, d’un sondage censé lui être très favorable, puisque Rachida Dati figurait en tête au premier tour de l’élection, en étant créditée de 34 %. Dans cette étude, la droite était pourtant en fort recul par rapport aux même sondages un an avant l’élection de 2020, où macronie et LR totalisaient 48 % au premier tour. Cela n’avait pas empêché l’actuelle ministre de la Culture de perdre face à Anne Hidalgo. Et ce alors qu’aucun procès n’assombrissait son horizon.