Elle pas belle la vie chez Bolloré ?...
La loi des affaires
Humilié mais ravi, Arnaud Lagardère
sous tutelle d’une armée de «
Bolloré boys»
Le PDG en titre du groupe Lagardère, désormais contrôlé par Vincent Bolloré, est encadré par quatre fidèles du milliardaire proche de l’extrême droite, chargés de faire tourner la boîte et appliquer la ligne idéologique.
Combien de couleuvres Arnaud Lagardère est-il capable d’avaler ? Envoyé au front de
Complément d’enquête pour défendre Cyril Hanouna dans une séquence humiliante jeudi 30 novembre au soir, le PDG de papier du groupe Lagardère se réveille ce vendredi matin flanqué de trois nouveaux cadres dirigeants qu’il n’a pas choisis. Selon un communiqué matinal, Michel Sibony, Gérald-Brice Viret et Serge Nedjar débarquent au sommet de l’entreprise. Trois lieutenants du milliardaire Vincent Bolloré, imposés par ce dernier, qui vient officiellement de mettre la main sur Lagardère, dont il contrôle 58 % via le conglomérat Vivendi (Canal +, Havas, etc.). A côté, les 11 % toujours détenus par Arnaud Lagardère ne pèsent pas lourd.
On s’attendait à une annonce du genre depuis la parution, la semaine dernière dans le Figaro, d’une interview d’Arnaud Lagardère.
Il y prononçait cette phrase prophétique : «J’ai besoin aujourd’hui d’étoffer mes équipes. Je suis preneur pour qu’une ou deux personnes de Vivendi viennent m’épauler chez Lagardère.» Il aura le droit finalement à – au moins – quatre personnes. Outre les trois nommés ce jour, le patron de Canal +, Maxime Saada, relais fidèle des volontés de Bolloré depuis 2015, a été promu mercredi vice-président du groupe Lagardère. Ce qui fait de lui, en réalité, le nouveau boss de la maison mère de l’éditeur Hachette, de Paris Match, du Journal du dimanche et d’Europe 1,
Arnaud Lagardère étant considéré depuis toujours par son actionnaire majoritaire comme un PDG dilettante et peu fiable. L’héritier de l’empire bâti son père Jean-Luc Lagardère dispose sur le papier d’un mandat de six ans, qui court jusqu’en 2027.
Plus de place au moindre doute
Responsable de l’arrivée du journaliste d’extrême droite Geoffroy Lejeune à la tête du JDD, Vincent Bolloré s’assure donc un contrôle managérial total sur les activités de Lagardère.
Avec Michel Sibony, comptable de formation, qui travaille pour lui depuis vingt ans, il introduit dans le groupe un impitoyable chasseur de coûts. L’homme a bâti sa légende à Canal +, où il a taillé à la hache les dépenses, sans égard pour les salariés ou la qualité du produit. Sa nouvelle mission est de superviser «le management des achats et le développement de synergies».
Avec Gérald-Brice Viret, par ailleurs directeur des programmes et des antennes de Canal +, il place un homme de contenus qui n’a jamais brillé par esprit de contradiction. Il a toujours été un soutien indéfectible du roitelet de C8, Cyril Hanouna.
Autre vieux compagnon de route du milliardaire fan d’Eric Zemmour, Serge Nedjar est quant à lui le directeur général de CNews depuis 2016. Il est l’artisan zélé, au quotidien, du positionnement de la chaîne d’actualité en continu sur une ligne d’extrême droite. S
a nomination chez Lagardère comme «chargé de mission pour l’information» ne laisse plus de place au moindre doute, s’il en subsistait encore : le groupe Lagardère se range sans barguigner dans le sillon de l’entreprise idéologique menée par Vincent Bolloré.
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