Qui sont les « Patriotes pour l’Europe » au Parlement européen ?

[Corvo]

Alors qu'il en est le Président le nom de Bardella est absent de cet article.

Le nouveau groupe ultraconservateur défend l'État-nation contre l’ingérence de l’Union européenne. Mais ne part-il pas d’une prémisse erronée sur la nature politique de celle-ci ?
31.08.2024
* L’auteur est diplômé du Collège d’Europe (Bruges) en droit européen et sciences politiques

Le Parlement européen (PE) reflète une recomposition des forces eurosceptiques à la suite des élections européennes des 6-9 juin 2024. L’un des développements les plus significatifs au sein de l’assemblée nouvellement constituée est sans doute la création des « Patriotes pour l’Europe ».

Ce groupe politique remplace Identité & Démocratie (ID), sans compter l’Alternative für Deutschland (AfD), exclue de ID après une suite de scandales. Le Rassemblement national (RN), qui a triomphé en France avec 30 députés européens, a rejoint ce mouvement nationaliste, fondé par le Fidesz hongrois sous l’initiative de Viktor Orbán.

Plus encore, les Patriotes comptent désormais 84 élus, les plaçant au troisième rang des forces présentes, devant les Conservateurs et Réformistes européens (CRE), autre parti de droite radicale au PE, incluant les Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni et le Luxembourgeois Fernand Kartheiser.

Avec le groupe d’extrême droite « Europe des nations souveraines » (Europe of Sovereign Nations ou ESN) fondé par l’AfD avec d’autres dissidents, trois blocs défendent désormais la souveraineté nationale absolue, prônant un État-nation tout-puissant face aux dangers supposés de l’UE. Cette configuration soulève des questions sur l’influence que ce grand groupe d’opposition d’extrême droite pourrait exercer, mais aussi sur le raisonnement qui l’oppose à la construction européenne.

Quelle influence ce groupe peut-il exercer ?
D’abord, un constat : dans de nombreux pays, les partis situés à droite du Parti populaire européen (PPE) – de centre-droite et rassemblant la plus large famille politique en Europe – ont considérablement progressé, les trois blocs CRE, Patriotes et ESN détenant ensemble 187 sièges, soit à peine un de moins que le PPE.

Ensuite, une nuance : la grande coalition au niveau européen – composée des chrétiens-démocrates du PPE, socialistes de S&D, libéraux de Renew Europe, avec le soutien des Verts – s’est imposée de nouveau, représentant une majorité suffisante pour reconduire Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, sans même compter sur les voix des CRE.

Ainsi, la coopération entre le parti de Marine Le Pen et celui de Viktor Orbán modifie quelque peu la donne du nationalisme au-delà des frontières nationales, en leur offrant une visibilité médiatique accrue, mais elle ne bouleverse pas fondamentalement l’équilibre des forces politiques.

https://www.wort.lu/politik/qui-sont-le ... 81381.html

[papibilou]

Ensuite, une nuance : la grande coalition au niveau européen – composée des chrétiens-démocrates du PPE, socialistes de S&D, libéraux de Renew Europe, avec le soutien des Verts – s’est imposée de nouveau, représentant une majorité suffisante pour reconduire Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, sans même compter sur les voix des CRE.

Cette coalition allant de la droite modérée à la gauche modérée devrait être de nature à inspirer nos propres partis politiques internes.
La progression de la droite que d'aucuns nomment extrême, capitalise à peu près partout sur le triptyque: immigration illégale, insécurité, Islam politique.
Tant que l'UE n'aura pas abordé ces points avec succès, la droite radicale progressera.