Tesson : c'est Hollande qui a confondu vie publique et vie privée !
Le président en appelle au respect de sa vie privée comme un pompier pyromane vient éteindre l'incendie qu'il a lui-même allumé, analyse Philippe Tesson.
Que les hommes politiques, au premier rang desquels le président de la République, aient droit au respect de leur vie privée, ainsi que le revendiquait François Hollande dans le communiqué qu'il faisait publier vendredi dernier, c'est évident. "Comme tout citoyen", ajoutait-il. C'est déjà un peu moins évident. C'est en tout cas un sujet de débat. Le président de la République n'est pas un citoyen comme les autres. La curiosité qu'inspirent les grands de ce monde ne date pas d'aujourd'hui, Louis XIV ne nous démentira pas, Saint-Simon non plus. Les hommes d'État exemplaires n'ont jamais détesté qu'on vantât leurs vertus. Alors pourquoi ferait-on silence sur les faiblesses de ceux qui sont moins sages, surtout lorsqu'elles sont vénielles, comme une libido un peu intempérante, est-ce un crime ?
Et puis tout se sait aujourd'hui, même ce qui est caché. Va-t-on interdire les réseaux sociaux, cette plaie insupportable dont l'usage est apparemment devenu indispensable à l'humanité tout entière ? Il y a belle lurette que la vie privée des hommes politiques est compromise. L'intérêt qu'on lui porte ne part pas forcément d'un mauvais sentiment. Les présidents de la République appartiennent à tout le monde. Ils sont de la famille. Ils le disent assez. On en connaît même un qui se prétend un homme normal. Un ami, quoi, un copain. On est en République, non ? Ils nous mettent à l'aise. On les aime bien, on aime bien savoir qui ils sont, d'où ils viennent, comment ils se portent, s'ils font de la bicyclette ou de la cuisine. Alors de là à s'intéresser à des caractéristiques plus intimes, il n'y a qu'un pas qui évidemment mène à une sorte de voyeurisme, mais c'était fatal, même si ce dérapage, et il faut l'avouer, n'est pas très délicat. Telle est la rançon de la familiarité.
Affaiblissement de son image
C'est pourquoi François Hollande aurait dû, dans son communiqué, soumettre le respect de la vie privée des hommes publics à une condition : c'est qu'ils ne l'exhibent pas inconsidérément et qu'ils la gèrent intelligemment. Or on conviendra que s'il n'a pas vraiment exhibé la sienne, contrairement à certains autres, il l'a gérée comme un idiot normal plus que comme un homme d'État soucieux de son rang, de sa fonction et de son devoir. Ce n'est pas là un jugement que nous portons sur son cursus sentimental, nous n'en aurons pas l'indiscrétion, c'est un constat que nous faisons sur l'étrange manière qu'il a de provoquer un imbroglio politique dès que sa vie amoureuse connaît un soubresaut. Ce fut d'abord le douloureux épisode de sa rupture avec Ségolène Royal, avec laquelle il était en compétition politique. Ce fut ensuite, au début du quinquennat, l'apparition publique d'une concubine dont les écarts de caractère provoquèrent dans l'opinion quelques interrogations de nature politique. Et c'est aujourd'hui une rocambolesque aventure galante qui pose des questions politiques : celle de sa désinvolture, celle de sa sécurité, celle de son intelligence et celle de l'affaiblissement de son image au moment où il a plus que jamais besoin de la restaurer. On n'entre pas ici dans l'intimité de sa vie privée, on constate simplement qu'il est par sa maladresse l'auteur d'une confusion entre sa vie privée et sa vie publique.
Cette confusion est infiniment regrettable. D'abord, elle provoque la risée de la plupart de nos "amis" étrangers. Chacun d'eux devrait pourtant balayer devant sa porte. Mais ainsi va le monde. Elle crée un malaise dans l'opinion française. Les sondages attestent d'une certaine indulgence dans le jugement populaire. Il est pourtant douteux que les caprices libertins du président contribuent à restaurer son crédit. Et enfin, les échéances qui l'attendent : demain une rencontre avec la presse, puis une visite à Obama, ensuite un voyage au Vatican, enfin une épineuse et décisive négociation avec le patronat, cela exige une disponibilité d'esprit, un sang-froid, une autorité, toutes qualités forcément mises à mal par les séquelles de ses fredaines qui donnent de lui une image d'inconséquence et de légèreté.
On repense au couplet "Moi, président de la République" qu'il avait décliné face à Sarkozy lors de la campagne. Cette arrogance ! Nous n'avons, depuis, cessé de le dire : ce n'était que hâblerie.
le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
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le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Chacun a droit au respect de sa vie privée.
Ne devrait être diffusable dans la presse que ce qui a été expressément autorisée par les personnes concernées.
Personnalité publique ou pas.
Point barre.
Toute infraction devrait être lourdement sanctionnée.
Ne devrait être diffusable dans la presse que ce qui a été expressément autorisée par les personnes concernées.
Personnalité publique ou pas.
Point barre.
Toute infraction devrait être lourdement sanctionnée.
« Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique. »
Raymond Aron
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
C'est l'état du droit français qui est l'un des plus protecteur qui soit.
Encore faut-il que celui qui s'estime victime d'une violation de sa vie privée fasse le choix d'agir en justice.
En effet, ce n'est pas une infraction pénale, ce qui pour un tas de raison me semble parfaitement légitime.
Ensuite, qu'on le veuille ou non, la vie privée d'un Président de la République influe dans la sphère publique.
On le voit bien avec cette histoire, parce que je veux bien croire que la plupart des gens s'en tapent que Hollande tronche une actrice.
Mais ça pose d'autres questions sur l'homme public qu'il est, au-delà de questions purement pratiques sur sa sécurité ou matérielle sur les privilèges matériels de "la femme de sa vie", actuellement hospitalisée.
Encore faut-il que celui qui s'estime victime d'une violation de sa vie privée fasse le choix d'agir en justice.
En effet, ce n'est pas une infraction pénale, ce qui pour un tas de raison me semble parfaitement légitime.
Ensuite, qu'on le veuille ou non, la vie privée d'un Président de la République influe dans la sphère publique.
On le voit bien avec cette histoire, parce que je veux bien croire que la plupart des gens s'en tapent que Hollande tronche une actrice.
Mais ça pose d'autres questions sur l'homme public qu'il est, au-delà de questions purement pratiques sur sa sécurité ou matérielle sur les privilèges matériels de "la femme de sa vie", actuellement hospitalisée.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Ah bon ?Jarod1 a écrit :
En effet, ce n'est pas une infraction pénale, ce qui pour un tas de raison me semble parfaitement légitime.
Pourtant l'atteinte a la vie privé est bien une infraction du code pénal (art. 226-1). Et tout ce qui touche a la presse est relatif a la loi du 29 juillet 1881 qui est aussi dans le code pénal.
Et je ne pense pas que le Président de la République fasse exception (en tout cas, de mémoire, je ne vois aucun texte qui en fasse mention).
Sic Gorgiamus Allos Subjectatos Nunc
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Que notre cher François saisisse en référé d'urgence le conseil d'Etat à 17h30 ce soirMicka a écrit : Ah bon ?
Pourtant l'atteinte a la vie privé est bien une infraction du code pénal (art. 226-1). Et tout ce qui touche a la presse est relatif a la loi du 29 juillet 1881 qui est aussi dans le code pénal.
Et je ne pense pas que le Président de la République fasse exception (en tout cas, de mémoire, je ne vois aucun texte qui en fasse mention).
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Tu as raison Micka mais j'étais focalisé sur l'affaire Hollande et sauf erreur de ma part, ce cas ne rentrerait dans aucune catégorie que tu énonces.
L'atteinte à la vie privée est sanctionnée pénalement quand on écoute, enregistre ou diffuse les paroles de quelqu'un à son insu ou lorsqu'on le photographie dans un lieu privé.
Quant aux délits de presse, ils ne visent pas la vie privée mais concerne la diffamation, l'injure et quelques délits très spécifiques souvent relatifs aux discriminations.
L'atteinte à la vie privée est sanctionnée pénalement quand on écoute, enregistre ou diffuse les paroles de quelqu'un à son insu ou lorsqu'on le photographie dans un lieu privé.
Quant aux délits de presse, ils ne visent pas la vie privée mais concerne la diffamation, l'injure et quelques délits très spécifiques souvent relatifs aux discriminations.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Concernant les plus hautes instances de l'éxécutif et leur vie privée, il faut cesser d'être naïf.
Personne, de force, ne vient les chercher pour qu'ils s'expriment au pupitre durant d'harassants mois de campagne présidentielle. C'est une démarche volontariste en pleine connaissance de cause, et qui, au final, impose au lauréat un devoir de réserve tant qu'il se trouve logé au pinacle de la représentation nationale.
Pour les fréquenter ardemment (Quand ils n'en font pas leur "4 heures") pendant toute leur carrière politique plus ou moins prolifique, ces hommes et femmes connaissent mieux que quiconque les leitmotivs des médias modernes, cessons donc de les draper d'innocence bon marché et autres sensibleries pour excuser leurs coucheries et autres parties de jambe en l'air en prétextant une normalité inhérente à tout citoyen, surtout quand on sait qu' il utilise les forces de sécurité payées avec les deniers publics pour l'accompagner jusqu'à son baise en ville.
Personne, de force, ne vient les chercher pour qu'ils s'expriment au pupitre durant d'harassants mois de campagne présidentielle. C'est une démarche volontariste en pleine connaissance de cause, et qui, au final, impose au lauréat un devoir de réserve tant qu'il se trouve logé au pinacle de la représentation nationale.
Pour les fréquenter ardemment (Quand ils n'en font pas leur "4 heures") pendant toute leur carrière politique plus ou moins prolifique, ces hommes et femmes connaissent mieux que quiconque les leitmotivs des médias modernes, cessons donc de les draper d'innocence bon marché et autres sensibleries pour excuser leurs coucheries et autres parties de jambe en l'air en prétextant une normalité inhérente à tout citoyen, surtout quand on sait qu' il utilise les forces de sécurité payées avec les deniers publics pour l'accompagner jusqu'à son baise en ville.
Modifié en dernier par Panzer Kunst le 13 janvier 2014 13:33, modifié 1 fois.
"nolite arbitrari quia venerim mittere pacem in terram non veni pacem mittere sed gladium"
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Bah, honnêtement, Nicolas Sarkozy l'a déjà fait en 2010 vis a vis d'un journal satirique qui le tournait en ridicule (http://www.liberation.fr/medias/2010/07 ... que_666636).
Pourquoi pas lui ?
Pourquoi pas lui ?
Sic Gorgiamus Allos Subjectatos Nunc
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
C'est ce qui risque de nuire à Hollande dans cette histoire, non pas qu'il fouraille à droite et à gauche, mais qu'il ait bâti toute sa campagne sur l'exemplarité (normalité ?) qui selon lui faisait tellement défaut à son prédécesseur.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
C'était une action civile et non pénale. Et ça n'est pas sa vie privée qui est en jeu, donc rien à voir.Micka a écrit : Bah, honnêtement, Nicolas Sarkozy l'a déjà fait en 2010 vis a vis d'un journal satirique qui le tournait en ridicule (http://www.liberation.fr/medias/2010/07 ... que_666636).
Pourquoi pas lui ?
Et comme je l'ai dit plus haut, Hollande aurait pu agir au civil (comme les artistes ou la famille de Monaco) mais il a fait le choix de ne pas le faire.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Effectivement, c'était une action civile mais pour une infraction pénale (un délit de presse) puisque seul le procureur peut intenter une action pénale.Jarod1 a écrit : C'était une action civile et non pénale. Et ça n'est pas sa vie privée qui est en jeu, donc rien à voir.
Et comme je l'ai dit plus haut, Hollande aurait pu agir au civil (comme les artistes ou la famille de Monaco) mais il a fait le choix de ne pas le faire.
Ici aussi Hollande se serait porté parti civil dans le cadre de ce procès pénal.
A part l'infraction qui change, les deux cas sont identiques, une action civile dans un procès pénal.
Mais bon, vu qu'il semble décidé à ne pas agir, peu importe
Sic Gorgiamus Allos Subjectatos Nunc
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Et quelle est l'infraction dans l'affaire Hollande ?????? Eclaire ma lanterne.
Dans l'affaire Sarko, on peut estimer qu'il y aurait injure publique, ou diffamation à la rigueur.
Mais dans Closer, il s'agit de photos prises sur la voie publique, sans aucun commentaire diffamatoire ou injurieux.
Dans l'affaire Sarko, on peut estimer qu'il y aurait injure publique, ou diffamation à la rigueur.
Mais dans Closer, il s'agit de photos prises sur la voie publique, sans aucun commentaire diffamatoire ou injurieux.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
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Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Que la photo ait été prise dans un lieu public ou dans un lieu privé ne change rien, toute personne a le droit à l'image.
Evidemment, pour une personnalité publique, c'est a relativiser puisque leur droit a l'image est nettement restreint dans le cadre de leurs fonctions. Mais la il s'agissait de la sphère privée. A mon sens en tout cas...
Cour de Cassation a écrit : La Cour de cassation a néanmoins choisi récemment, pour justifier cette protection, de se référer à l’article 9 du Code civil (Cass. civ. 1, 13/01/1998, Bull. civ. 1, n° 14). Ce rattachement ne s’imposait pas pourtant de manière évidente : l’article 9 du Code civil ne vise pas expressément le droit à l’image ; s’il peut assez logiquement être rattaché à la vie privée lorsqu’il a pour effet de divulguer l’identité d’une personne, le droit de protéger son image ne se réduit pas à cette hypothèse et produit effet même lorsque l’image divulguée ne comporte aucune révélation de cet ordre, par exemple en cas de publication non autorisée de la photographie d’une personnalité prise dans un lieu public
Evidemment, pour une personnalité publique, c'est a relativiser puisque leur droit a l'image est nettement restreint dans le cadre de leurs fonctions. Mais la il s'agissait de la sphère privée. A mon sens en tout cas...
Sic Gorgiamus Allos Subjectatos Nunc
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
Euh...ben si, ça change tout, si la photo publiée est prise dans un lieu public, tu ne peux agir qu'au civil (comme dans l'exemple que tu cites), si la photo publiée est prise dans un lieu privé, tu peux aussi choisir la voie pénale (article 226-1 que tu citais plus haut).Micka a écrit : Que la photo ait été prise dans un lieu public ou dans un lieu privé ne change rien, toute personne a le droit à l'image.
Evidemment, pour une personnalité publique, c'est a relativiser puisque leur droit a l'image est nettement restreint dans le cadre de leurs fonctions. Mais la il s'agissait de la sphère privée. A mon sens en tout cas...
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
Re: le respect de la vie privée d'une personne de premier plan
C'est effectivement du domaine de la vie privée. Maintenant, que Hollande trompe sa copine, c'est à chacun de juger de la moralité de l'individu. Et puis, c'est peut-être une saleté la Valérie. On ne sait pas; on ne couche pas avec.
Sarko, lui, a volé la femme de son copain Martin. Martin ne devait pas être marrant à vivre. Mais on ne fait pas ça; voler la femme d'un "copain".
Sarko, lui, a volé la femme de son copain Martin. Martin ne devait pas être marrant à vivre. Mais on ne fait pas ça; voler la femme d'un "copain".
"Les mécontents, ce sont des pauvres qui réfléchissent".
Talleyrand.
Talleyrand.


