«Son pénis est minuscule, mais son amour pour nous est immense» : Trump vexé par «South Park»

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Corvo
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Re: «Son pénis est minuscule, mais son amour pour nous est immense» : Trump vexé par «South Park»

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«South Park», une croisade de tous les records contre l’Amérique de Trump

South Park faisait partie des meubles. Et puis, fin juillet, au moment du retour à l’antenne de la série de Trey Parker et Matt Stone au terme d’un hiatus de deux ans, l’embrasement. Des audiences qui tutoient celles des premières heures. Si le come-back des gamins dégénérés du Colorado pour une 27e saison (!) fait tant causer, c’est parce que la frontalité de la charge lancée contre Donald Trump est si virulente qu’elle réveille la stupéfaction des premières heures du show, quand il s’autorisait à dire et montrer des trucs jusqu’alors jamais dits ni vus à la télé.

Entièrement dévoué à l’idée d’humilier Trump, le premier épisode fait une fixette sur l’appendice supposément atrophié du chef d’Etat américain, représenté en César nudiste, en va-t-en-guerre chevauchant un char à gros canon et en vieux libidineux pressé de retourner au lit avec Satan. L’outrage culmine avec un clip de campagne en prise de vue réelle (tourné avec un sosie et non généré par IA, comme on l’a d’abord cru) représentant Trump, lesté d’une dizaine de kilos supplémentaires, errer à poil dans le désert. La Maison Blanche a réagi en dénonçant «une série de seconde zone» se réfugiant dans la vulgarité «dans une tentative désespérée d’attirer l’attention».

Une Amérique cartmanisée
L’épisode fait plus que ça, en réalité, et formule une idée glaçante pour qui redécouvre South Park pour l’occasion : tous les Américains seraient devenus des Cartman. La nouvelle norme serait de se comporter comme le petit Eric, le plus tyrannique, le plus obscène, le plus raciste, le plus misogyne des personnages d’une série pas vraiment connue pour sa tempérance. Celui qui figure, depuis près de trente ans, une forme de proto alt-right mixée à la culture «incel». C’est d’ailleurs sur la déprime de Cartman que s’ouvre ce premier épisode. Inconsolable de la suppression des antennes de la NPR, sa station préférée parce qu’on y entend «chouiner des gauchistes» (la radio publique est dans le viseur de Trump), Eric traverse une crise existentielle : «Si maintenant tout le monde peut détester les juifs et insulter les homos, à quoi je sers ?»

La perspective d’une Amérique cartmanisée est d’autant plus terrifiante que la série insiste sur la disparition de toute voix discordante face à une Maison Blanche bunkerisée. A la mise au pas des puissances économiques (défilé servile des puissants de la tech baisant la main de Trump dans l’épisode trois) s’ajoute le portrait d’un paysage médiatique et culturel dévasté. Jones et Parker caricaturent l’obséquiosité des journalistes de 60 Minutes terrifiés à l’idée de rapporter la moindre critique (le producteur de l’émission d’investigation a démissionné après que CBS eut transigé avec les avocats de Trump dans une procédure bâillon) avant de laisser Jésus admonester la foule : «Vous voulez finir comme Stephen Colbert ? [présentateur du Late Show, émission de divertissement politique déprogrammée en juillet, ndlr] Alors fermez vos gueules ou South Park sera annulée !»

En flux tendu
En retournant contre Trump ce langage outrancier et simpliste qu’il manie si souvent, ce nouveau South Park incarne mieux que jamais cette figure de «Charlie Hebdo américain» que le New York Times voyait en lui. Forts d’un deal de 1,5 milliard de dollars fraîchement signé pour rapatrier la série sur Paramount +, Jones et Parker s’estiment tout permis. L’enjeu semble trop important pour que la major, fragilisée par sa fusion récente avec Skydance, n’ose mettre son nez dans leurs affaires. Et la façon même dont la série est produite, en flux tendu avec une livraison d’épisodes quasiment au moment de leur diffusion, complique toute tentative d’ingérence. L’écho médiatique donné à ce premier épisode n’a rien apaisé. Le second tape à bâtons rompus sur les agents de l’immigration (ICE), présentés en horde sauvage. Et les audiences n’ont jamais été aussi bonnes.

South Park saison 27, en cours. Sur Paramount +

https://www.liberation.fr/culture/south ... CK52UUYYI/

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