Au RN, le soutien sans faille de Marine Le Pen et Jordan Bardella à Israël suscite le malaise

[Corvo]

Au RN, le soutien sans faille de Marine Le Pen et Jordan Bardella à Israël suscite le malaise
Il aura fallu près de 60 000 morts, dont une majorité de civils, pour que Marine Le Pen se décide à trouver «pas acceptables» certaines frappes israéliennes sur la population de Gaza. A la suite du bombardement sur la seule église catholique de l’enclave, qui a fait trois morts et plusieurs blessés, jeudi 17 juillet, la cheffe de file des députés d’extrême droite a émis une timide protestation en direction du régime hébreu, qu’elle défend sans nuance depuis bientôt deux ans. «Les raids israéliens qui ont touché l’église de la Sainte-Famille ne sont pas acceptables, écrit-elle sur X. Dans la lutte légitime que mène Israël dans l’éradication des islamistes du Hamas, la population civile ainsi que les minorités religieuses chrétiennes doivent être protégées à la lumière du droit international. Porter cette voix est le rôle de la France.»

La prise de risque est certes limitée : sitôt le bombardement connu, l’armée israélienne elle-même a exprimé sa «profonde tristesse», tandis que Benyamin Nétanyahou aurait, selon la Maison Blanche, reconnu «une erreur» lors d’un échange téléphonique avec Donald Trump. Le Pen a aussi attendu le message réprobateur d’une autre leader d’extrême droite, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, l’un des plus zélés soutiens d’Israël qui s’est encore récemment opposée aux sanctions de l’Union européenne à son encontre, pour y aller du sien. C’est dire si la «voix» de la France évoquée par Le Pen n’est pas singulière.

«Tabou»
A l’extrême droite, pourtant, une telle prise de position est inédite. Depuis les massacres commis par le Hamas le 7 Octobre, suivis par une guerre outrancière qui frappe les populations civiles gazaouies, le Rassemblement national se débat dans une contradiction qui ne cesse de grandir. D’un côté, la séquence a été perçue comme une aubaine pour laver le parti des péchés de ses nombreux fondateurs antisémites, à commencer par le père de l’actuelle patronne, Jean-Marie Le Pen. Le soutien sans faille au régime de Nétanyahou, visé par des accusations de génocide, sert le récit de la dédiabolisation, ce que l’extrême droite israélienne a bien compris, et payé en retour, en invitant pour la première fois un président du RN, Jordan Bardella, à Jérusalem. Un jeu donnant-donnant entre les deux extrêmes droites qui a poussé Marine Le Pen à ne pas réagir à l’arrestation de gendarmes français sur un domaine français de la Ville sainte en novembre 2024, à minimiser, en mai, les tirs de soldats de Tsahal en direction de diplomates, parmi lesquels des Français, et à trouver «indignes», les propos d’Emmanuel Macron qualifiant de «honte» l’attitude de Nétanyahou à l’égard des populations civiles de Gaza. Ce qui, pour une patriote autoproclamée, fait beaucoup de tirs contre son camp.

De l’autre côté, les exactions commises par Israël, le désaveu grandissant de l’opinion publique française et, dernièrement, les attaques de colons contre des chrétiens – qui pour l’extrême droite, n’ont pas le défaut d’être musulmans – ont fini par créer un malaise au sein du RN. Plusieurs cadres frontistes s’en sont ouverts à Libé, sous couvert d’anonymat. «Le simple fait d’évoquer la situation là-bas est tabou, souffle un collaborateur parlementaire. Là, Marine Le Pen s’est réveillée parce que ce sont des chrétiens et qu’on ne peut pas les taxer d’islamistes, mais bon, c’est un peu facile.» «C’est vrai que c’est loin de notre ligne d’équilibre en politique étrangère», confie, mal à l’aise, un autre assistant parlementaire. Toutes les sources interrogées en conviennent : la nécessité de faire oublier le passé antisémite de leur parti valait bien, pendant un temps, quelques accommodements avec la vie de civils, pour la plupart musulmans.

Frémissements
Mais la stratégie a atteint ses limites. «On ne peut rien dire car il faut montrer patte blanche, mais que vaut la dédiabolisation face à 40 000 personnes qui se font bombarder ?» se demande un assistant. «Ils veulent faire la dédiabolisation, mais ils sont en train de redevenir le Rebatet des années 1960», ironise un cadre, en référence à l’écrivain collaborationniste, devenu fan de l’armée israélienne pendant la guerre des Six Jours, sans rien renier de son antisémitisme. «On est pas mal de gens à se demander si on ne va pas être du mauvais côté de l’histoire», s’interroge un troisième. Pour l’instant, ce malaise est resté à l’état de chuchotements de couloirs. Notamment après l’intervention au Parlement européen de Sabine Taasa, survivante du 7 0ctobre invitée de la Fondation des patriotes pour l’Europe, le groupe du RN à Bruxelles. Selon plusieurs témoins, la personne, éprouvée par l’horreur de son traumatisme, a tenu des propos confinant au suprémacisme voire à l’incitation au génocide, en défendant par exemple l’idée qu’il n’y aurait pas de bons et de mauvais Palestiniens, mais que pour elle, ils étaient tous à ranger dans le même sac. «Pas mal d’assistants étaient très gênés», rapporte un cadre d’extrême droite.

Certains frémissements viennent depuis quelques semaines rider la surface du marigot extrême droitier. Il y a eu cette tribune d’Alexandre de Galzain, journaliste à Radio Courtoisie, dans Causeur, début juillet, intitulée «la Faute morale de la droite». «J’ai reçu pas mal de réactions positives, en privé, du RN, me disant qu’ils attendaient ce texte», relate le jeune homme. Il y a cette réaction à la publication de Marine Le Pen de Charles de Meyer, président de l’association SOS Chrétiens d’Orient, proche de la mouvance, et lui-même collaborateur de l’eurodéputé Guillaume Peltier, où affleure l’agacement contre son camp. «Evidemment nous sommes soulagés que la droite s’empare enfin du sujet après Taybeh et le bombardement abject de l’église de la Sainte-Famille. Quand on prône la civilisation, on évite d’oublier les engagements historiques de la France et l’humanité la plus élémentaire», assène-t-il à Libé.

Il y a aussi l’ordre du jour de la réunion de rentrée de l’intergroupe du Parlement européen sur les chrétiens d’Orient, créé par des députés d’extrême droite et présidé par le frontiste Thierry Mariani, qui sera consacrée à la situation des fidèles en Terre sainte. Il y a eu, enfin, la réponse du député européen Pierre-Romain Thionnet, proche de Jordan Bardella avec qui il siège en commission des affaires étrangères, aux multiples agressions de colons en Cisjordanie contre des communautés chrétiennes de Taybeh, jugées «inacceptables». Réaction reprise par Thierry Mariani, jusque-là silencieux sur le sujet, qui a critiqué le silence du ministre des Affaires étrangères français sur le sujet – pointant en creux celui de Marine Le Pen qui n’avait pas cru bon de réagir non plus. Jusqu’au bombardement de l’église gazaouie, que la dirigeante frontiste a estimé ne plus pouvoir ignorer, vu l’attachement de son camp politique à la question des chrétiens d’Orient. Semblant accréditer la thèse que ce léger froncement de sourcils semble moins dicté par des sentiments humanitaires que par l’intérêt politique. Preuve en est l’absence de réaction de Jordan Bardella au raid de Tsahal. L’avantage pour un parti à deux têtes étant de pouvoir ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

https://www.liberation.fr/politique/ele ... XMDABLK4M/

[LeGrandNoir]

Le malaise me semble aller du PS au RN en passant par le centre et LR su ce sujet. Il n'y a que LFI et EELV qui continuent dans l'antisémitisme ( sous couvert d'antisionisme) sans vergogne depuis le début. Mais pour les autres qui ont globalement soutenu Israël sans faille, la situation devient compliquée.

[papibilou]

Le malaise me semble aller du PS au RN en passant par le centre et LR su ce sujet. Il n'y a que LFI et EELV qui continuent dans l'antisémitisme ( sous couvert d'antisionisme) sans vergogne depuis le début. Mais pour les autres qui ont globalement soutenu Israël sans faille, la situation devient compliquée.

Effectivement, le pogrom du Hamas a permis de justifier pendant de longs mois les représailles d'Israël. Aujourd'hui ce n'est plus possible et ça devient compliqué attendu qu'il faut soutenir l'arrêt des combats et donc, d'une certaine manière soutenir les gazaouis sans soutenir le Hamas.

[Kabé]

Il n'y a que LFI et EELV qui continuent dans l'antisémitisme ( sous couvert d'antisionisme) sans vergogne depuis le début.

Merci d'étayer vos dires avec des preuves. Ou sommes-nous que dans vos préjugés partisans ?

[gare au gorille]

Il n'y a que LFI et EELV qui continuent dans l'antisémitisme ( sous couvert d'antisionisme) sans vergogne depuis le début.

Merci d'étayer vos dires avec des preuves. Ou sommes-nous que dans vos préjugés partisans ?

Il me semble que le seul parti politique qui a officiellement refusé de participer à un rassemblement contre l'antisémitisme est bien le LFI. Ce n'est pas un préjugé, juste un constat.

[Kabé]

Merci d'étayer vos dires avec des preuves. Ou sommes-nous que dans vos préjugés partisans ?

Il me semble que le seul parti politique qui a officiellement refusé de participer à un rassemblement contre l'antisémitisme est bien le LFI. Ce n'est pas un préjugé, juste un constat.

En quoi la non-participation à un rassemblement contre l'antisémitisme - auquel participait un parti avec un long passé antisémite, raison évoquée de ne pas y participer - serait une preuve de l'antisémitisme de LFI ou EELV ? J'aimerais bien lire votre argumentaire, documenté, si possible.

[gare au gorille]

Il me semble que le seul parti politique qui a officiellement refusé de participer à un rassemblement contre l'antisémitisme est bien le LFI. Ce n'est pas un préjugé, juste un constat.

En quoi la non-participation à un rassemblement contre l'antisémitisme - auquel participait un parti avec un long passé antisémite, raison évoquée de ne pas y participer - serait une preuve de l'antisémitisme de LFI ou EELV ? J'aimerais bien lire votre argumentaire, documenté, si possible.

Quand suite au 7 octobre et suite à l'explosion des actes antisémites tout un pays se lève, je veux dire par la tous les partis politiques se lèvent pour marcher contre l'antisémitisme, le seul parti à ne pas oser s'afficher dans cette marche est LFI.
Quant au long passé antisémite du RN, quand le père Le Pen s'est permis de faire ses jeux de mots antisémites minables il a été viré du parti par sa propre fille et aujourd'hui la figure emblématique de confession juive qui a passé sa vie à traquer les vrais nazis n'a pas hésité à affirmer qu'il voterait sans problème pour le RN mais surtout pas pour LFI.

[Kabé]

En quoi la non-participation à un rassemblement contre l'antisémitisme - auquel participait un parti avec un long passé antisémite, raison évoquée de ne pas y participer - serait une preuve de l'antisémitisme de LFI ou EELV ? J'aimerais bien lire votre argumentaire, documenté, si possible.

Quand suite au 7 octobre et suite à l'explosion des actes antisémites tout un pays se lève, je veux dire par la tous les partis politiques se lèvent pour marcher contre l'antisémitisme, le seul parti à ne pas oser s'afficher dans cette marche est LFI.
Quant au long passé antisémite du RN, quand le père Le Pen s'est permis de faire ses jeux de mots antisémites minables il a été viré du parti par sa propre fille et aujourd'hui la figure emblématique de confession juive qui a passé sa vie à traquer les vrais nazis n'a pas hésité à affirmer qu'il voterait sans problème pour le RN mais surtout pas pour LFI.

Ce n'est pas une réponse à la question posée.
Je comprends que vous préfériez la déflexion, mais ce n'est pas très glorieux (mais assez "classique", entre-temps);

[Transfert]

Quand suite au 7 octobre et suite à l'explosion des actes antisémites tout un pays se lève, je veux dire par la tous les partis politiques se lèvent pour marcher contre l'antisémitisme, le seul parti à ne pas oser s'afficher dans cette marche est LFI.
Quant au long passé antisémite du RN, quand le père Le Pen s'est permis de faire ses jeux de mots antisémites minables il a été viré du parti par sa propre fille et aujourd'hui la figure emblématique de confession juive qui a passé sa vie à traquer les vrais nazis n'a pas hésité à affirmer qu'il voterait sans problème pour le RN mais surtout pas pour LFI.

Ce n'est pas une réponse à la question posée.
Je comprends que vous préfériez la déflexion, mais ce n'est pas très glorieux (mais assez "classique", entre-temps);

Vous voulez qu'on reparle de l'affiche d'Hanouna?

[gare au gorille]

Quand suite au 7 octobre et suite à l'explosion des actes antisémites tout un pays se lève, je veux dire par la tous les partis politiques se lèvent pour marcher contre l'antisémitisme, le seul parti à ne pas oser s'afficher dans cette marche est LFI.
Quant au long passé antisémite du RN, quand le père Le Pen s'est permis de faire ses jeux de mots antisémites minables il a été viré du parti par sa propre fille et aujourd'hui la figure emblématique de confession juive qui a passé sa vie à traquer les vrais nazis n'a pas hésité à affirmer qu'il voterait sans problème pour le RN mais surtout pas pour LFI.

Ce n'est pas une réponse à la question posée.
Je comprends que vous préfériez la déflexion, mais ce n'est pas très glorieux (mais assez "classique", entre-temps);

Ben si, c'est une réponse à la question posée. Quand après les horribles événements du 7 octobre et l'explosion des actes antisémites est organisé une marche contre l'antisémitisme le seul parti qui ne veut pas officiellement participer à ce mouvement contre l'antisémitisme est LFI.
On ne peut pas draguer le vote des citoyens ayant la haine des israéliens et dans le même temps s'afficher dans une marche contre l'antisémitisme.
Que ces propos ne soient pas ce que vous avez envie de lire n'y change rien

[Kabé]

Ben si, c'est une réponse à la question posée. Quand après les horribles événements du 7 octobre et l'explosion des actes antisémites est organisé une marche contre l'antisémitisme le seul parti qui ne veut pas officiellement participer à ce mouvement contre l'antisémitisme est LFI.
On ne peut pas draguer le vote des citoyens ayant la haine des israéliens et dans le même temps s'afficher dans une marche contre l'antisémitisme.
Que ces propos ne soient pas ce que vous avez envie de lire n'y change rien

La question posée était :

En quoi la non-participation à un rassemblement contre l'antisémitisme - auquel participait un parti avec un long passé antisémite, raison évoquée de ne pas y participer - serait une preuve de l'antisémitisme de LFI ou EELV ? J'aimerais bien lire votre argumentaire, documenté, si possible.

Vous concluez, donc, que de ne pas participer à cette marche fait de tout ceux qui n'y ont pas participé des antisémites... J'espère que vous comprenez la grossièreté - et stupidité - de votre raisonnement.

[Transfert]

Ben si, c'est une réponse à la question posée. Quand après les horribles événements du 7 octobre et l'explosion des actes antisémites est organisé une marche contre l'antisémitisme le seul parti qui ne veut pas officiellement participer à ce mouvement contre l'antisémitisme est LFI.
On ne peut pas draguer le vote des citoyens ayant la haine des israéliens et dans le même temps s'afficher dans une marche contre l'antisémitisme.
Que ces propos ne soient pas ce que vous avez envie de lire n'y change rien

La question posée était :

En quoi la non-participation à un rassemblement contre l'antisémitisme - auquel participait un parti avec un long passé antisémite, raison évoquée de ne pas y participer - serait une preuve de l'antisémitisme de LFI ou EELV ? J'aimerais bien lire votre argumentaire, documenté, si possible.

Vous concluez, donc, que de ne pas participer à cette marche fait de tout ceux qui n'y ont pas participé des antisémites... J'espère que vous comprenez la grossièreté - et stupidité - de votre raisonnement.

Vous voulez qu'on reparle de l'affiche d'Hanouna?

[Patchouli38]

Merci d'étayer vos dires avec des preuves. Ou sommes-nous que dans vos préjugés partisans ?

Il me semble que le seul parti politique qui a officiellement refusé de participer à un rassemblement contre l'antisémitisme est bien le LFI. Ce n'est pas un préjugé, juste un constat.

Et ce sont bien Marine Le Pen, Jordan Bardella et tout le gratin de l'extrême-droite qui sont allés soutenir le dirigeant israélien dans son pays, et le soutenir dans son combat. Malgré les milliers de morts, hommes, femmes, et enfants, le RN n'a jamais condamné les frappes israéliennes.
Comme il soutient par ses votes le dictateur russe coupable de milliers de morts ukrainiens.
On voit ou penche le cœur du RN, vers les mauvais chevaux.

[papibilou]

Il me semble que le seul parti politique qui a officiellement refusé de participer à un rassemblement contre l'antisémitisme est bien le LFI. Ce n'est pas un préjugé, juste un constat.

Et ce sont bien Marine Le Pen, Jordan Bardella et tout le gratin de l'extrême-droite qui sont allés soutenir le dirigeant israélien dans son pays, et le soutenir dans son combat. Malgré les milliers de morts, hommes, femmes, et enfants, le RN n'a jamais condamné les frappes israéliennes.
Comme il soutient par ses votes le dictateur russe coupable de milliers de morts ukrainiens.
On voit ou penche le cœur du RN, vers les mauvais chevaux.

Je peux comprendre que l'on puisse reprocher au RN une certaine indulgence ( euphémisme) envers les atrocités commises par Tsahal à Gaza. Mais alors ne faudrait-il pas cesser de proclamer que c'est un parti antisémite ?

[Kelenner]

En l’occurrence, c’est un parti d’extrême-droite qui soutient un gouvernement d’extrême droite, raciste et genocidaire. Ça fait longtemps déjà que le RN a fait des musulmans sa cible privilégiée, ce qui est bien plus payant électoralement et médiatiquement que d’afficher ouvertement un antisémitisme virulent - qui, pour autant, n’a pas entièrement disparu.