« Une bataille de super-héros » : DC Comics demande à une entreprise normande de changer de nom

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Wonder Woman contre Wondermum : "Etre attaqué par un géant américain, ça fait peur, mais je ne vais pas me laisser faire"

DC Comics, éditeur de bandes dessinées de super-héros parmi lesquels figure Wonder Woman, s'oppose à l'utilisation de la marque Wondermum par une cheffe d'entreprise caennaise. "Absurde" répond Lise Sobéron.
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"Comme j'ai reçu le courrier le 1er avril, j'ai d'abord cru que c'était une blague. J'ai même contacté certains de mes amis en disant, c'est bon... Mais je me suis rendu compte très vite que non, malheureusement, ce n'était pas une blague" explique Lise Sobéron. "J'ai contacté directement l'INPI (l'Institut national de la propriété industrielle) qui m'a confirmé que DC Comics faisait bien opposition à ma marque Wondermum."

Six mois auparavant, la Caennaise lançait une application, Wondermum, qui propose des services d'entraide entre parents, des conseils d'experts et des ateliers divers.
"C'est ma fille de 10 ans qui a trouvé le nom"

Wondermum, c'est Lou, sa fille, qui l'a trouvé quand elle cherchait un nom pour son application. "Elle m'a dit Maman, je trouve que ton application va venir sauver la vie des parents et des enfants donc moi j'appellerais ça Wondermum. Lou est fan de super-héros puisque son papa, qui est décédé, l'était aussi. Alors c'est aussi un hommage à son papa", précise Lise.

Wondermum, c'est une super-héroine du quotidien, donc c'est aussi pour dire que tous les parents, en fait, sont des super-héros mais sans super-pouvoirs.
Lise Soberon

Dans son courrier, DC Comics demande à la cheffe d'entreprise de changer sa marque et son logo. "Ils m'ont laissé 8 jours pour tout retirer" précise-t-elle. L'échéance est fixée au 9 avril. "Sinon ils passent à la vitesse supérieure".

"Je ne vais rien retirer du tout. C'est un non catégorique. Je sais que je me lance dans une longue bataille juridique. Si je devais tout changer cela me coûterait au bas mot 40 000 euros, et ça, je ne les ai plus, j'ai mis toutes mes économies dans l'application."
DC Comics reproche l'utilisation du nom et du logo, trop proches de Wonder Woman

DC Comics reproche l'utilisation de l'appellation Wonder, considérant que Wonder Woman et Wondermum sont des termes proches. "Ce qu'ils disent aussi, c'est que je fais la même chose qu'eux, alors qu'en fait, on parle d'une application qui propose des services d'entraide entre parents, entre autres. Les logos n'ont rien à voir, les illustrations ont été faites par Margaux Motin donc rien à voir avec DC Comics", se défend Lise.

Depuis une semaine, son quotidien a été quelque peu bouleversé par ce courrier. "Au début ça m'a fait peur, je suis passée un peu par toutes les émotions. Je vous avouerais que depuis, je ne dors pas trop. Après, ça a été la colère de me dire qu'être entrepreneur aujourd'hui ça prend beaucoup de temps et mon énergie, j'aimerais la consacrer à autre chose qu'une bataille juridique qui, pour moi est un non-sens. Je trouve que c'est absurde", s'agace-t-elle.

"Se faire attaquer par un géant américain ça fait peur mais j'ai décidé de ne pas me laisser faire". Lise a donc pris un avocat.
"Une démarche surprotectionniste de la part de DC Comics" ?

"Pour moi, on est dans une démarche qui est surprotectionniste de la part de DC Comics alors que le risque de confusion pour le consommateur moyen est complètement insignifiant", explique Anne-Laure Boileau, avocat de Wondermum.

DC Comics reproche à Wondermum le dépôt et l'utilisation d'une marque (Wondermum) qui s'inscrirait, selon DC Comics, en contrariété avec sa marque Wonderwoman. "Elle lui reproche grosso modo des similitudes entre les deux marques. Ici, la seule similitude, c'est ce préfixe wonder qui signifie merveille, émerveillement, mais au-delà de ce préfixe et au-delà de la référence aux femmes, il n'y a pas de similitudes visuelles, graphiques et surtout on est sur des concepts qui sont totalement différents", estime Me Anne-Laure Boileau.

Wondermum va donc répondre à DC Comics, "pour expliquer que, selon nous et selon la jurisprudence applicable en droit des marques, cette confusion n'est pas possible. Libre à eux ensuite de poursuivre leur velléité procédurale, soit devant l'INPI, soit devant le tribunal judiciaire, en fonction des demandes qui seront présentées" précise Me Boileau.

Autre possibilité évoquée par l'avocate : DC Comics pourrait accepter un accord de coexistence, permettant à Wondermum de continuer en l'état. Une sorte de ligue des justiciers protégeant la famille ?
https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 34833.html

[Mesoke]

'tain mais on nage en plein délire là ...