Le chef de l'État a plaidé pour «l'entrée de la Corse dans la Constitution» jeudi, en défendant une «autonomie à la Corse dans la République», «ni contre l'État ni sans l'État», lors d'un discours prononcé face aux élus insulaires.
Source:Le Figaro.Un drapeau tricolore a été installé sur le fronton de l'hôtel de région d'Ajaccio (Corse-du-Sud) cet ancien palace entouré de palmiers.Il flotte entre l'étendard européen et la bannière corse frappée de la tête de Maure Demande expresse de l'Élysée avant l'arrivée d'Emmanuel Macron dans l'île.
Le patron de l'exécutif local,l'autonomiste Gilles Simeoni, en a convenu:...La visite du chef de l'État revêt une «importance politique et symbolique» toute particulière.
Après dix-huit mois de discussions entre le gouvernement et les élus insulaires,le président de la République est venu jeudi esquisser un nouveau statut pour la Corse...«Nous sommes à un moment historique» a déclaré le chef de l'État à la tribune de l'Assemblée de Corse en annonçant «un changement profond dans la relation entre l'État et la Corse».
Désireux de franchir une «nouvelle étape» il a réitéré son souhait d'inscrire la Corse dans la Constitution.Pour la première fois depuis son élection à l'Élysée il a clairement indiqué vouloir une «autonomie à la Corse dans la République».
...«Ni contre l'État, ni sans l'État» a-t-il précisé.En clair la collectivité disposerait d'un «droit d'adaptation» locale de ses compétences. Manière selon le président de la République de tenir compte des «spécificités» de cette île-montagne de 240.000 habitants...Et de «refermer une page marquée par des heures sombres» et des années de violence.
Changement de ton:
A l'origine d'un net changement de ton,Emmanuel Macron ne s'est jamais montré aussi ouvert vis-à-vis des nationalistes.L'embrasement de l'île qui a suivi l'agression mortelle d'Yvan Colonna par un codétenu djihadiste au printemps 2022 a fini de le pousser à se réconcilier avec les nationalistes au pouvoir. Tout comme leur réélection à la tête de l'île en 2021 sans leurs encombrants alliés indépendantistes.
À la tribune,quelques minutes avant l'allocution présidentielle,Gilles Simeoni a prévenu le chef de l'État:...«Ne pas tenir compte du suffrage universel serait prendre le risque de disqualifier la démocratie..Nul ne peut bien sûr l'envisager».
Applaudi à la fin de son discours par le patron de l'île et par la présidente de l'Assemblée locale,Marie-Antoinette Maupertuis -seuls les indépendantistes de Core in Fronte sont restés immobiles-,Emmanuel Macron a insisté:...«Nous devons avancer»...Il a donné «six mois» aux élus insulaires pour s'entendre sur un «texte constitutionnel» et un texte organique avant de demander au Sénat et à l'Assemblée nationale de s'accorder.
Préservation de l'environnement,pression foncière,gestion des déchets,développement économique, nvestissements de l'État...Le locataire de l'Élysée aussi tenté de rassurer les élus, notamment de droite qui veulent privilégier l'amélioration de la «vie quotidienne» des Corses plutôt que le chantier institutionnel.
....«Nous devons toujours avoir chevillée au corps une exigence d'efficacité,de service de nos concitoyens» a souligné le chef de l'État.
Emmanuel Macron a toutefois pris soin de ne pas évoquer deux revendications des nationalistes qu'il rejette à ce stade.Ni cooficialité de la langue corse avec le français donc ni création d'un «statut de résident» conditionnant l'achat d'un bien immobilier.Deux demandes réitérées par l'Assemblée de Corse lors d'un vote le 5 juillet mais exclues par l'exécutif.
https://www.lefigaro.fr/politique/emman ... e-20230928