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Vous avez demandé une brebis galeuse ne quittez pas... Vous avez demandé une brebis galeuse ne quittez pas...

Le patron du RN en Nouvelle-Calédonie, Guy-Olivier Cuénot, enchaîne les propos racistes

Sur son compte X, le délégué du parti d’extrême droite dans le territoire du Pacifique multiplie les saillies visant les Arabes et les Africains. La veille du nouvel an, il les comparaît à «des cellules cancéreuses».

Tempe grisonnante et allure sportive, Guy-Olivier Cuénot, 58 ans, est l’homme fort du Rassemblement national en Nouvelle-Calédonie. Il est le délégué du parti dans ce territoire français du Pacifique et siège parmi les six élus de la coalition «Rassemblement» composé essentiellement de LR, lui mis à part, au sein du Congrès de l’archipel. Le parti d’extrême droite lui fait suffisamment confiance pour en avoir fait son candidat dans la 1re circonscription (qui comprend le chef-lieu, Nouméa) aux législatives de 2022. Pourtant, Guy-Olivier Cuénot ne semble pas tout à fait aligné sur la volonté de respectabilité et de sérieux défendue par Marine Le Pen pour son mouvement. En témoigne un tweet raciste posté le 31 décembre où il assimilait les personnes d’origine maghrébine et d’Afrique subsaharienne vivant en France à «des cellules cancéreuses».

Loin d’être un dérapage isolé
Le cadre du parti de Marine Le Pen réagissait à un post sur X du compte d’actualité Cerfia, reprenant un article de la Charente libre sur une annonce immobilière raciste postée sur Facebook. L’annonce en question proposait de vendre une petite maison dans un état assez délabrée dans le sud-charentais mais précisait surtout que «les Arabes et gens d’Afrique ainsi que les gens habitant à plus de 150 km, passez votre chemin, je répondrai pas». Cette remarque discriminatoire était reprise sur le post de Cerfia. Ce à quoi Guy-Olivier Cuénot répondait le 31 décembre : «Bravo à lui. Il ne faut surtout pas répandre dans nos campagnes ces cellules cancéreuses.»

Une sentence qui n’a pas l’air de particulièrement déranger au sein du Rassemblement national. Contacté par Libé, le parti n’a pas donné suite à nos sollicitations, comme d’habitude lorsque lui sont rapportées les déclarations racistes de certains de ses membres. De son côté, l’élu calédonien n’a pas souhaité non plus nous préciser sa pensée.


Ce tweet est loin d’être un dérapage isolé pour Guy-Olivier Cuénot, qui s’adonne régulièrement sur X à ses outrances. Libé l’évoquait déjà début 2024 dans une enquête sur les délégués départementaux problématiques du RN. «Chaque Français doit réagir comme eux. Soutien total à ces vrais patriotes. Honte aux autorités actuelles qui protègent la racaille», écrivait-il après la descente d’un escadron néofasciste à Romans-sur-Isère, en novembre 2023, que Marine Le Pen avait pourtant publiquement condamnée. Ce professeur d’arts martiaux n’hésite pas non plus à proposer de donner de sa personne. «Je me battrai manu militari si les autorités continuent à être défaillantes, pour défendre ma civilisation et l’avenir de mes enfants», écrivait-il le 24 septembre. Des mots qui résonnent avec le slogan suprémaciste dit des «14 mots», importé des Etats-Unis et très en vogue dans les rangs néonazis : «We must secure the existence of our people and a future for white children» («Nous devons préserver l’existence de notre peuple et l’avenir des enfants blancs»).

«Nous sommes aussi les héritiers de Charles Martel»
Guy-Olivier Cuénot ne semble pas très au fait non plus de la politique de son parti concernant l’idée de «remigration», soit la déportation des populations immigrées, ou d’origine étrangère, en France vers leur pays d’origine, portée par Eric Zemmour et les cercles suprémacistes. Si le RN refuse même de l’évoquer, et est allé jusqu’à couper les ponts avec son allié allemand de l’AfD à ce sujet, ce n’est pas le cas de son délégué départemental qui poste régulièrement des messages sur X appelant à la mise en œuvre de ce plan. Comme ce 3 janvier où il écrivait : «Il n’est jamais trop tard. Nous sommes aussi les héritiers de Charles Martel. A nous aujourd’hui de lui rendre hommage et d’encourager toute l’Europe.#Remigration #Reconquista.» La remigration, mais à géométrie variable : Cuénot est arrivé en Nouvelle-Calédonie en 1998, après les accords de Nouméa.

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