Peu surpris par cette bouffée de violence, qui a débouché sur l'interpellation de 39 jeunes - dont 14 ont été placés en garde à vue pour «attroupement armé» et 25 pour «dégradations de voitures et de vitrines» -, certains habitants de la ZAC Dupleix affirmaient hier avoir alerté à de multiples reprises la Mairie et la police sur la lente dérive observée dans le quartier. «Voici plus de dix ans qu'on leur écrit pour attirer leur attention sur le comportement de quelques enfants sans repères devenus, au fil des années, de jeunes adultes qui plombent l'ambiance», témoigne ainsi Charles. Élégante quinquagénaire installée ici depuis une quinzaine d'années, Ève complète : «Chaque fois que je me promène en vélo, je croise les mêmes groupes de jeunes qui ne sont pas agressifs, mais créent une atmosphère pesante avec leurs petits trafics. C'est d'autant plus dommage qu'il aurait probablement suffi d'un ou deux éducateurs pour les maintenir sur le droit chemin.»
«Pas des mauvais gars»
À deux pas du square, la vitrine de l'imprimeur Alain Colas, étoilée en plusieurs points, porte les stigmates des tensions qui émaillent parfois la vie du quartier. «Les trois premières fois qu'on me l'a cassée, je l'ai changée. Ce coup-ci, j'ai même renoncé à la laver car je sais qu'ils reviendront, tôt ou tard, me la taguer.» Réunis de l'autre côté de la rue, quelques adolescents jetaient hier des regards pesants sur les journalistes venus les interroger tandis que plusieurs jeunes femmes pleuraient devant la photo de Demba Touré. Selon les premiers éléments de l'enquête, qui a été confiée à la troisième division de police judiciaire, la victime, âgée de 21 ans et connue pour quelques faits de violences, a été touchée d'un coup porté au cœur. Son agresseur présumé, âgé pour sa part de 17 ans, se trouvait hier en garde à vue. Domicilié dans le sud de l'arrondissement et défavorablement connu depuis l'âge de 11 ans, il a été appréhendé, par les amis de Demba Touré, immédiatement après avoir frappé.
Voisine depuis toujours de la jeune victime, Maria-Fernanda Ribeiro a lancé un appel au calme, soulignant que «les jeunes du quartier ne sont pas des mauvais gars, mais juste des garçons qui font parfois un peu de bruit le soir dans la rue». «Notre mauvaise réputation, c'est parce qu'il y a ici des vieux qui ne supportent pas qu'on squatte dehors, déplore un jeune homme. À cause d'eux, on nous a retiré les bancs sur lesquels on s'asseyait et ils passent leur temps à nous regarder de travers.»
Maire du XVe arrondissement, Philippe Goujon, souligne que cet îlot, s'«il pose effectivement des problèmes de sécurité, offre aussi un exemple de mixité sociale qui ne fonctionne pas si mal». Profondément renouvelée lorsque l'armée a vendu la caserne du premier régiment du train, au début des années 1990, la population du quartier compte, il est vrai, de nombreuses familles en difficulté. Aujourd'hui, le maire réclame pour cette zone «un véritable plan de prévention et de lutte contre la délinquance».
«Pas des mauvais gars»
À deux pas du square, la vitrine de l'imprimeur Alain Colas, étoilée en plusieurs points, porte les stigmates des tensions qui émaillent parfois la vie du quartier. «Les trois premières fois qu'on me l'a cassée, je l'ai changée. Ce coup-ci, j'ai même renoncé à la laver car je sais qu'ils reviendront, tôt ou tard, me la taguer.» Réunis de l'autre côté de la rue, quelques adolescents jetaient hier des regards pesants sur les journalistes venus les interroger tandis que plusieurs jeunes femmes pleuraient devant la photo de Demba Touré. Selon les premiers éléments de l'enquête, qui a été confiée à la troisième division de police judiciaire, la victime, âgée de 21 ans et connue pour quelques faits de violences, a été touchée d'un coup porté au cœur. Son agresseur présumé, âgé pour sa part de 17 ans, se trouvait hier en garde à vue. Domicilié dans le sud de l'arrondissement et défavorablement connu depuis l'âge de 11 ans, il a été appréhendé, par les amis de Demba Touré, immédiatement après avoir frappé.
Voisine depuis toujours de la jeune victime, Maria-Fernanda Ribeiro a lancé un appel au calme, soulignant que «les jeunes du quartier ne sont pas des mauvais gars, mais juste des garçons qui font parfois un peu de bruit le soir dans la rue». «Notre mauvaise réputation, c'est parce qu'il y a ici des vieux qui ne supportent pas qu'on squatte dehors, déplore un jeune homme. À cause d'eux, on nous a retiré les bancs sur lesquels on s'asseyait et ils passent leur temps à nous regarder de travers.»
Maire du XVe arrondissement, Philippe Goujon, souligne que cet îlot, s'«il pose effectivement des problèmes de sécurité, offre aussi un exemple de mixité sociale qui ne fonctionne pas si mal». Profondément renouvelée lorsque l'armée a vendu la caserne du premier régiment du train, au début des années 1990, la population du quartier compte, il est vrai, de nombreuses familles en difficulté. Aujourd'hui, le maire réclame pour cette zone «un véritable plan de prévention et de lutte contre la délinquance».
