Cette opération a été lancée mardi en fin d'après-midi lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale en présence du Commissaire à la Diversité et à l'Egalité des Chances Yazid Sabeg, du ministre du Travail Xavier Darcos, de celui de l'Immigration Eric Besson, et du secrétaire d'Etat chargé de l'Emploi Laurent Wauquiez.
Quarante-neuf entreprises (groupe ACCOR, AXA, La Poste, Caisse des Dépôts, Coca Cola, BNP-Paribas, Casino ou encore Eurodisney) dans sept départements (Seine-Saint-Denis, Paris, Nord, Rhône, Bouches-du-Rhône, Bas-Rhin et Loire-Atlantique) vont participer à cette expérimentation, selon le gouvernement.
C'est Pôle emploi (fusion des antennes Assedic et de l'Agence nationale pour l'emploi, l'ANPE) qui en sera l'opérateur. L'opération se terminera à la fin du mois d'avril 2010.
"Grâce à la mobilisation du CV anonyme, les candidats qui possèdent les compétences attendues pour l'emploi proposé sont assurés d'atteindre l'étape de l'entretien d'embauche sans subir de sélection discriminante", selon le dossier de presse remis à l'occasion du lancement de l'opération.
Reste que le CV anonyme fait aujourd'hui office de véritable serpent de mer et son expérimentation de "déjà vu". Défendu par Jacques Chirac, alors président de la République, en décembre 2005, déjà expérimenté par plusieurs ANPE -notamment à Lyon et dans le Nord de la France- le CV anonyme a été introduit par amendement dans la loi sur l'Egalité des Chances adoptée le 2 avril 2006.
Mais si le principe était posé, le décret précisant les modalités d'application du dispositif n'est jamais paru. Fin 2006, le gouvernement justifiait cette absence de parution par la nécessité de respecter le dialogue entre les partenaires sociaux.
"A la demande du président de la République, les partenaires sociaux ont négocié sur la diversité dans l'entreprise et sont sur le point de signer un accord", déclarait ainsi le 18 octobre 2006, le porte-parole du gouvernement de l'époque, Jean-François Copé. Le projet d'accord "préconise dans un premier temps d'expérimenter le CV anonyme dans certaines branches professionnelles", précisait-il.
Quant au décret d'application, M. Copé expliquait alors qu'il serait publié "s'il apparaît nécessaire qu'il y ait une mesure réglementaire qui soit prise afin de permettre l'application légale de l'accord entre les partenaires sociaux".
Interrogé sur cette expérimentation, Yazid Sabeg a notamment répondu qu'il n'était "pas là il y a trois ans", et qu'on a "trop traîné", pour mettre véritablement en oeuvre l'expérimentation.
Aujourd'hui, le gouvernement assure que celle-ci aura pour premier objectif, trois ans après le vote de la loi, de "répondre à la question: faut-il prendre le décret qui rendra le recours au CV anonyme obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés?". "On fera le bilan dans six mois", a dit M. Sabeg.
"Ce qui paraît une belle initiative est surtout un alibi à l'inaction du gouvernement en matière de lutte contre les discriminations. Cela fait plus de trois ans que le décret instaurant le CV anonyme dans les entreprises de plus de 50 salariés prévu par la loi sur l'égalité des chances devrait être publié", a dénoncé le groupe Socialiste Radical et Citoyen (SRC), mardi dans un communiqué.
"De plus, cette annonce se fait alors que des députés UMP ont déposé un amendement dans le projet de loi de finances pour 2010 visant à réduire de 20% les crédits de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) qui lutte quotidiennement contre les discriminations et pour l'égalité", ajoute le groupe.
"Le gouvernement s'apprête à lancer l'énième expérimentation du CV anonyme semblant répondre à la maxime 'communiquer plus pour agir moins'", ironise de son côté SOS Racisme dans un communiqué diffusé mardi.
"Un peu plus de trois ans après le vote d'une loi prévoyant sa généralisation le gouvernement, qui n'a pas pris les décrets d'application, orchestre une mise en scène qui ne laissera personne dupe", ajoute l'association. Elle "demande donc immédiatement au gouvernement de signer le décret d'application du CV anonyme". AP
Quarante-neuf entreprises (groupe ACCOR, AXA, La Poste, Caisse des Dépôts, Coca Cola, BNP-Paribas, Casino ou encore Eurodisney) dans sept départements (Seine-Saint-Denis, Paris, Nord, Rhône, Bouches-du-Rhône, Bas-Rhin et Loire-Atlantique) vont participer à cette expérimentation, selon le gouvernement.
C'est Pôle emploi (fusion des antennes Assedic et de l'Agence nationale pour l'emploi, l'ANPE) qui en sera l'opérateur. L'opération se terminera à la fin du mois d'avril 2010.
"Grâce à la mobilisation du CV anonyme, les candidats qui possèdent les compétences attendues pour l'emploi proposé sont assurés d'atteindre l'étape de l'entretien d'embauche sans subir de sélection discriminante", selon le dossier de presse remis à l'occasion du lancement de l'opération.
Reste que le CV anonyme fait aujourd'hui office de véritable serpent de mer et son expérimentation de "déjà vu". Défendu par Jacques Chirac, alors président de la République, en décembre 2005, déjà expérimenté par plusieurs ANPE -notamment à Lyon et dans le Nord de la France- le CV anonyme a été introduit par amendement dans la loi sur l'Egalité des Chances adoptée le 2 avril 2006.
Mais si le principe était posé, le décret précisant les modalités d'application du dispositif n'est jamais paru. Fin 2006, le gouvernement justifiait cette absence de parution par la nécessité de respecter le dialogue entre les partenaires sociaux.
"A la demande du président de la République, les partenaires sociaux ont négocié sur la diversité dans l'entreprise et sont sur le point de signer un accord", déclarait ainsi le 18 octobre 2006, le porte-parole du gouvernement de l'époque, Jean-François Copé. Le projet d'accord "préconise dans un premier temps d'expérimenter le CV anonyme dans certaines branches professionnelles", précisait-il.
Quant au décret d'application, M. Copé expliquait alors qu'il serait publié "s'il apparaît nécessaire qu'il y ait une mesure réglementaire qui soit prise afin de permettre l'application légale de l'accord entre les partenaires sociaux".
Interrogé sur cette expérimentation, Yazid Sabeg a notamment répondu qu'il n'était "pas là il y a trois ans", et qu'on a "trop traîné", pour mettre véritablement en oeuvre l'expérimentation.
Aujourd'hui, le gouvernement assure que celle-ci aura pour premier objectif, trois ans après le vote de la loi, de "répondre à la question: faut-il prendre le décret qui rendra le recours au CV anonyme obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés?". "On fera le bilan dans six mois", a dit M. Sabeg.
"Ce qui paraît une belle initiative est surtout un alibi à l'inaction du gouvernement en matière de lutte contre les discriminations. Cela fait plus de trois ans que le décret instaurant le CV anonyme dans les entreprises de plus de 50 salariés prévu par la loi sur l'égalité des chances devrait être publié", a dénoncé le groupe Socialiste Radical et Citoyen (SRC), mardi dans un communiqué.
"De plus, cette annonce se fait alors que des députés UMP ont déposé un amendement dans le projet de loi de finances pour 2010 visant à réduire de 20% les crédits de la HALDE (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) qui lutte quotidiennement contre les discriminations et pour l'égalité", ajoute le groupe.
"Le gouvernement s'apprête à lancer l'énième expérimentation du CV anonyme semblant répondre à la maxime 'communiquer plus pour agir moins'", ironise de son côté SOS Racisme dans un communiqué diffusé mardi.
"Un peu plus de trois ans après le vote d'une loi prévoyant sa généralisation le gouvernement, qui n'a pas pris les décrets d'application, orchestre une mise en scène qui ne laissera personne dupe", ajoute l'association. Elle "demande donc immédiatement au gouvernement de signer le décret d'application du CV anonyme". AP