Janvier 2009 a sonné l'heure des bilans pour la viande française.
Triste constat, la consommation de viande a en effet subi une forte baisse en 2008 et ce dans toutes les catégories.
Une vérité dure à entendre : les Français mangent de moins en moins de produits carnés. Les raisons invoquées sont nombreuses : prix trop élevés, effet de la crise, mauvaise réputation nutritionnelle... Serions-nous donc en passe de devenir végétariens malgré nous ?
Une baisse de la production
Les chiffres de la consommation de 2008 sont édifiants : - 2% pour la viande bovine, - 3 % pour la viande ovine et - 9 % pour la viande équine*. De 2004 à 2006, la stagnation était déjà de mise et malgré une légère reprise en 2007, notamment grâce à la volaille, le ralentissement est désormais général. Les Français n'aimeraient-ils plus faire « bonne chair »?
Selon l'AGRESTE*, ces baisses de la consommation seraient liées au ralentissement des productions. Ainsi la production de vaches, qui alimente en grande partie l'offre des grandes surfaces, diminue en 2008 de 2 % par rapport à 2007. La réforme des vaches laitières explique en partie ce phénomène : la viande a été sacrifiée afin d'assurer une plus forte production de lait. Mais le facteur-production ne suffit pas à expliquer ce désamour hexagonal. Le pouvoir d'achat est plus que jamais au cœur du problème...
Baisse du pouvoir d'achat et hausse des prix
Dans un contexte de baisse générale du pouvoir d'achat et de hausse, générale elle aussi, des prix de l'alimentation, nous devons faire des choix dans les rayons. Le budget alimentation des ménages, considéré comme « incompressible », prend des nouvelles formes. On troque plus facilement son steak contre un plat de pâtes. Economie oblige...
Car la viande est chère ! En ce début d'année, une enquête d'UFC Que Choisir* a en effet révélé un paradoxe des plus troublants : alors que les prix de la viande n'ont cessé d'augmenter depuis 20 ans dans nos rayons, les prix payés aux producteurs ont de leur côté complètement chuté.
Et comme dans un tour de magie de mauvais goût, le consommateur s'interroge : où est donc « le truc » ? Il faut probablement aller voir du côté de la grande distribution, bien accrochée à la largeur de ses marges. Le bœuf est à ce titre la plus parfaite des illustrations : ses prix en rayon ont en effet augmenté de 50% entre 1990 et 2008 tandis que les prix payés aux producteurs ont diminué de 15% sur ces 18 dernières années. S'il est vrai que les deux crises de la vache folle ont justifié le maintien à court terme du prix en rayon - pour ne pas ruiner (d'avantage) l'image du produit - l'écart avec le prix agricole aurait forcément dû se réduire à moyen terme. Il n'en est rien.
Une mauvaise réputation...
Manger 5 fruits et légumes par jour ne cesse-t-on de nous répéter ! Et à juste titre d'ailleurs ! Mais on comprend aussi que ce genre de campagnes de communication atteint directement la filière viande. Les problématiques autour d'une amélioration de la nutrition nécessaire à une bonne santé ont donné une réputation douteuse aux steaks et autres gigots. Depuis les années 80, la consommation du bœuf par exemple, qui était jusque là croissante, s'est mise à diminuer. Les recommandations nutritionnelles toujours plus nombreuses conseillant de limiter, voire de réduire, la consommation des viandes rouges, n'y sont pas pour rien. Et les crises successives liées à l'encéphalopathie spongiforme bovine n'ont rien arrangé à l'affaire...
A ce titre, les effets du niveau d'éducation sont très révélateurs. En 2003, l'INRA* annonce que les ménages qui ont fait des études supérieures consommeraient 2,2 kg de viande de moins par personne que les ménages qui ont un niveau d'éducation primaire. Quand on sait que la consommation annuelle moyenne est de 6,4 kg par personne, ce n'est pas rien ! Les messages nutritionnels influent donc directement sur les comportements, et leur impact est d'autant plus fort sur ceux des plus éduqués.
Une baisse de la production
Les chiffres de la consommation de 2008 sont édifiants : - 2% pour la viande bovine, - 3 % pour la viande ovine et - 9 % pour la viande équine*. De 2004 à 2006, la stagnation était déjà de mise et malgré une légère reprise en 2007, notamment grâce à la volaille, le ralentissement est désormais général. Les Français n'aimeraient-ils plus faire « bonne chair »?
Selon l'AGRESTE*, ces baisses de la consommation seraient liées au ralentissement des productions. Ainsi la production de vaches, qui alimente en grande partie l'offre des grandes surfaces, diminue en 2008 de 2 % par rapport à 2007. La réforme des vaches laitières explique en partie ce phénomène : la viande a été sacrifiée afin d'assurer une plus forte production de lait. Mais le facteur-production ne suffit pas à expliquer ce désamour hexagonal. Le pouvoir d'achat est plus que jamais au cœur du problème...
Baisse du pouvoir d'achat et hausse des prix
Dans un contexte de baisse générale du pouvoir d'achat et de hausse, générale elle aussi, des prix de l'alimentation, nous devons faire des choix dans les rayons. Le budget alimentation des ménages, considéré comme « incompressible », prend des nouvelles formes. On troque plus facilement son steak contre un plat de pâtes. Economie oblige...
Car la viande est chère ! En ce début d'année, une enquête d'UFC Que Choisir* a en effet révélé un paradoxe des plus troublants : alors que les prix de la viande n'ont cessé d'augmenter depuis 20 ans dans nos rayons, les prix payés aux producteurs ont de leur côté complètement chuté.
Et comme dans un tour de magie de mauvais goût, le consommateur s'interroge : où est donc « le truc » ? Il faut probablement aller voir du côté de la grande distribution, bien accrochée à la largeur de ses marges. Le bœuf est à ce titre la plus parfaite des illustrations : ses prix en rayon ont en effet augmenté de 50% entre 1990 et 2008 tandis que les prix payés aux producteurs ont diminué de 15% sur ces 18 dernières années. S'il est vrai que les deux crises de la vache folle ont justifié le maintien à court terme du prix en rayon - pour ne pas ruiner (d'avantage) l'image du produit - l'écart avec le prix agricole aurait forcément dû se réduire à moyen terme. Il n'en est rien.
Une mauvaise réputation...
Manger 5 fruits et légumes par jour ne cesse-t-on de nous répéter ! Et à juste titre d'ailleurs ! Mais on comprend aussi que ce genre de campagnes de communication atteint directement la filière viande. Les problématiques autour d'une amélioration de la nutrition nécessaire à une bonne santé ont donné une réputation douteuse aux steaks et autres gigots. Depuis les années 80, la consommation du bœuf par exemple, qui était jusque là croissante, s'est mise à diminuer. Les recommandations nutritionnelles toujours plus nombreuses conseillant de limiter, voire de réduire, la consommation des viandes rouges, n'y sont pas pour rien. Et les crises successives liées à l'encéphalopathie spongiforme bovine n'ont rien arrangé à l'affaire...
A ce titre, les effets du niveau d'éducation sont très révélateurs. En 2003, l'INRA* annonce que les ménages qui ont fait des études supérieures consommeraient 2,2 kg de viande de moins par personne que les ménages qui ont un niveau d'éducation primaire. Quand on sait que la consommation annuelle moyenne est de 6,4 kg par personne, ce n'est pas rien ! Les messages nutritionnels influent donc directement sur les comportements, et leur impact est d'autant plus fort sur ceux des plus éduqués.