L'affaire de la petite Elise, cette fillette franco-russe enlevée en mars par sa mère, est malheureusement loin d'être unique. Comme le souligne le rapport 2008 de l'association SOS Enfants disparus rendu public ce lundi par la Fondation pour l'enfance, et que «20 Minutes» dévoile en avant-première, 30% des 907 dossiers traités l'an dernier concernent un enlèvement parental. Soit une augmentation de 49% en un an. Pour la première fois, elles sont même plus nombreuses que les fugues signalées à l'association (lire ci-dessous).
Dans la majorité des cas, les victimes ont moins de 5 ans
«Dénier à l'autre le droit d'être parent pour le faire souffrir, cela a toujours existé, mais il semble que cela arrive de plus en plus», constate Arnaud Gruselle, directeur de la Fondation pour l'enfance. Pourquoi? «Aujourd'hui, on voyage plus facilement, les billets d'avion sont moins chers, il y a plus de couples mixtes, on divorce plus souvent», avance-t-il.
Dans la majorité des cas, la petite victime a moins de 5 ans. Soit elle n'est pas présentée en temps et en heure à l'un de ses parents quand ceux-ci sont séparés, soit elle est soustraite des mains de celui qui exerce l'autorité parentale, le plus souvent avec préméditation. «Des parents victimes nous disent avoir eu des doutes en voyant leur conjoint chercher un passeport, renouer avec sa famille à l'étranger», rapporte Arnaud Gruselle. L'enlèvement ne se limite pas aux frontières de l'Hexagone. Sur 286 affaires dont l'association a été saisie, 81 concernent des rapts vers l'étranger (une fois sur trois vers le Maghreb et le Moyen-Orient) et 63 vers une destination inconnue.
L'association milite pour une meilleure prévention de ces conflits entre adultes. «La médiation avec un tiers, le plus tôt possible, permet souvent de débloquer des situations dans lesquelles les parents se livrent un combat sans merci», explique le rapport. Et où, à chaque fois, c'est l'enfant qui trinque.
Ce lundi est lancé le 116 000, un n° vert européen pour les familles d'enfants disparus.
FUGUES L’an dernier, 225 fugues ont été signalées à SOS Enfants disparus (47.062 au ministère de l’Intérieur). Selon le rapport, la majorité de ceux qui prennent la tangente ont plus de 13 ans (96%), alors qu’en 2007, les
moins de 14 ans représentaient presque un fugueur sur quatre. Seule une fuite sur deux (52%) dure moins de trois jours. L’escapade amoureuse (22%) est plus souvent invoquée que le climat familial (21%) et les problèmes scolaires (11%). Près d’un fugueur sur deux récidive
sources 20 minutes