Nouvelle- Calédonie:le président de l'USTKE reste en prison

[tisiphoné]

La cour d'appel de Nouméa a rejeté mardi les demandes de remise en liberté de six membres du syndicat indépendantiste néo-calédonien USTKE (Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités), dont le président, Gérard Jodar, condamné à un an de prison ferme le 29 juin dernier.

Le délibéré a été fixé au 15 septembre. Le parquet a requis 15 mois d'emprisonnement ferme pour M. Jodar et des peines de deux à 12 mois ferme pour les cinq autres militants incarcérés.

Vingt-huit prévenus au total comparaissaient pour dégradations et entrave à la circulation d'un aéronef sur l'aérodrome de Magenta-Nouméa le 28 mai dernier. Ce jour-là, une centaine de militants avaient investi le tarmac de l'aérodrome, 28 d'entre eux montant à bord de deux avions d'Aircal et d'Air Tahiti. Le syndicat protestait contre la rupture jugée abusive du CDD d'une salariée d'Aircal.

"Trois vols ont dû être annulés et des dégradations ont été constatées", a rappelé le président de la cour d'appel Jean-Louis Thiolet. Faits pour lesquels Gérard Jodar a été condamné à un an de prison ferme en première instance.

A la barre, les 28 prévenus ont tous avancé la même version mardi. "On est monté dans les avions pour se réfugier parce que les forces de l'ordre ont chargé. On voulait juste faire un sit-in sur le parking", a résumé M. Jodar.

Le président de l'USTKE a de nouveau dénoncé une "manipulation" contre son syndicat. "Certains n'aiment pas qu'un Blanc soit président d'un syndicat kanak, comme ils disent. Et depuis la création du Parti travailliste (directement issu du syndicat en 2007), l'USTKE est toujours chargée par les forces de l'ordre dans les conflits. En 1995, on a fait pire que ça (à l'aérodrome, NDLR). On n'a rien eu", a-t-il lancé.

"Là, on n'est plus dans un combat syndical", a relevé Me Jean-Jacques Deswarte, représentant la compagnie Aircal, pour qui "il y a la volonté de maintenir de petits foyers d'insurrection pour aider au moment venu à prendre le pouvoir".

Pour l'avocat général, Yves Rabineau, le comportement des militants de l'USTKE "s'assimile à un comportement insurrectionnel que personne n'est prêt à tolérer en Nouvelle-Calédonie". Le parquet a requis 15 mois d'emprisonnement ferme pour Gérard Jodar et des peines de deux à 12 mois ferme pour les cinq autres militants incarcérés. Tous ont déjà fait l'objet de condamnations par le passé. En septembre 2008, M. Jodar avait écopé d'un an de prison dont neuf mois avec sursis dans le cadre du conflit Carsud. Il purge actuellement ces trois mois de prison ferme.

Sur le fond, le conflit opposant l'USTKE à Aircal a été résolu le 6 août dernier par la signature d'un protocole d'accord, clôturant une semaine de barrages et d'affrontements avec les forces de l'ordre. En attendant la décision des prud'hommes, l'ancienne salariée d'Aircal à l'origine du conflit a été provisoirement reclassée à l'accueil de la direction du Travail

[Fonck1]

faut assumer ses conneries.