En France, 50 000 à 100 000 enfants vivraient aujourd’hui au sein d’une famille polygame. Dans un rapport inquiétant, Sonia Imloul, spécialiste des banlieues, pointe leur mal-être.
En classe, ils sont parfois deux ou trois qui portent le même nom. Frères et soeurs… mais nés à trois ou quatre mois d’intervalle. A la maison, ils vivent avec un père, une mère et une « tata » ou « tantie », la seconde épouse… et six ou dix frères et soeurs. Partageant quatre ou cinq pièces, pour dormir et faire les devoirs, ils survivent comme ils peuvent dans cette promiscuité, au milieu des tensions, voire de la violence et préfèrent parfois s’échapper dans la rue.
En porte-à-faux entre deux cultures, ils sont nés de pères polygames. L’école le sait, les Allocations familiales, travailleurs sociaux, mairies et associations, aussi.
« Un tabou »
Plusieurs dizaines de milliers d’enfants de 4 à 20 ans vivent dans ces conditions, « qui dès le départ ne leur donnent pas les mêmes chances, quand elles ne sont pas destructrices », estime Sonia Imloul, qui vient de remettre un rapport sur le sujet à l’institut Montaigne. Le document, commandé par Claude Bébéar, président de l’institut, doit être mis en ligne* aujourd’hui, alors que l’on célèbre les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant. Le cercle de réflexion indépendant de l’ancien patron d’Axa se penche régulièrement sur le thème de l’inégalité des chances.
Cette fois, le sujet est sensible. Les hommes politiques préfèrent éluder. « C’est un tabou », constate l’auteur du rapport. Jusque dans les chiffres : on ne peut à ce jour que se baser sur les études de l’Ined de 1992 et un rapport de la Commission consultative des droits de l’homme de 2006 pour « estimer » entre 8 000 et 20 000 (!) le nombre de familles polygames en France. Multiplié par dix enfants minimum. « Des victimes oubliées, déplore Dammarys Maa, présidente de la fédération Ifafe. On fait comme si la polygamie, interdite depuis 1993, n’existait plus, sauf qu’on l’a longtemps tolérée et ces enfants, français, sont là. »
En porte-à-faux entre deux cultures, ils sont nés de pères polygames. L’école le sait, les Allocations familiales, travailleurs sociaux, mairies et associations, aussi.
« Un tabou »
Plusieurs dizaines de milliers d’enfants de 4 à 20 ans vivent dans ces conditions, « qui dès le départ ne leur donnent pas les mêmes chances, quand elles ne sont pas destructrices », estime Sonia Imloul, qui vient de remettre un rapport sur le sujet à l’institut Montaigne. Le document, commandé par Claude Bébéar, président de l’institut, doit être mis en ligne* aujourd’hui, alors que l’on célèbre les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant. Le cercle de réflexion indépendant de l’ancien patron d’Axa se penche régulièrement sur le thème de l’inégalité des chances.
Cette fois, le sujet est sensible. Les hommes politiques préfèrent éluder. « C’est un tabou », constate l’auteur du rapport. Jusque dans les chiffres : on ne peut à ce jour que se baser sur les études de l’Ined de 1992 et un rapport de la Commission consultative des droits de l’homme de 2006 pour « estimer » entre 8 000 et 20 000 (!) le nombre de familles polygames en France. Multiplié par dix enfants minimum. « Des victimes oubliées, déplore Dammarys Maa, présidente de la fédération Ifafe. On fait comme si la polygamie, interdite depuis 1993, n’existait plus, sauf qu’on l’a longtemps tolérée et ces enfants, français, sont là. »