Le ministère de la Défense a dévoilé la maquette de son futur bâtiment qui lui permettra de regrouper en 2014 ses 9. 300 agents sur un site unique. Le contrat a été signé lundi soir avec le groupement Opale Défense, emmené par Bouygues.
Une façade en verre blanc opaque pour protéger des regards indiscrets, mais une porte d'entrée « monumentale », symbole du caractère « régalien » du nouveau ministère. Un bâtiment écologique, entouré d'arbres et bardé de toitures solaires, mais qui devra s'insérer dans un quartier en pleine ébullition, promis à une certaine densité, entre le périphérique, la Seine et les boulevards des maréchaux du sud de Paris. Un nouveau site bien desservi et bien équipé (crèches...) mais dont la conception même suscite encore des discussions serrées avec la mairie de Paris.
A première vue, le futur « Pentagone à la Française » dévoilé mardi 31 mai par le ministère de la Défense parait à plus d'un titre paradoxal. Il focalise surtout des attentes immenses et contradictoires à la hauteur de ce chantier, qui s'annonce l'un des plus importants de la capitale de ces dernières années. Gigantisme des surfaces, puisqu'un quartier de 16,5 ha sera entièrement reconfiguré, avec comme figure de proue le nouveau bâtiment ministériel (300.000 mètres carrés). Enormité des coûts, puisque le PPP signé lundi soir avec le groupement chargé de la réalisation, Opale Défense (Thales, Sodexo, Dalkia, Exprimm, Axa real Estate, CDC) emmené par Bouygues, porte sur un contrat de 3,5 milliards d'euros sur 27 ans. Importance des moyens puisque 2.500 personnes travailleront sur ce chantier qui débutera en janvier 2012 et permettra de rassembler fin 2014 les 9.300 agents du ministère de la Défense sur un unique site, contre une douzaine aujourd'hui. « Il se passe quelque chose à l'ouest de Paris, et la Défense est fière d'en être l'un des acteurs » s'est félicité mardi le ministre de la Défense. Il aura fallu quatre ans pour que le projet aboutisse et que Bouygues emporte le morceau, mi-février, devant deux autres géants du BTP, Eiffage et Vinci.
Le nouveau quartier sera en fait constitué par une succession de trois projets reliés entre eux par la végétation : à l'est, la rénovation de l'actuelle Cité de l'air, au centre la réalisation du nouveau Pentagone -qui ressemblera plutôt à une série d'hexagones-confiée à l'architecte Nicolas Michelin, à l'ouest 4 immeubles de bureaux de 90.000 mètres carrés, jouxtant Issy-les-Moulineaux et la future tour Triangle du parc des expositions . Soit une commande de 1,2 milliard d'euros pour Bouygues. Et un loyer de taille pour le ministère de la Défense, qui versera pour la construction et l'entretien, 130 millions d'euros par an entre 2014 et 2041. « Dans 27 ans, nous serons propriétaires » a rappelé Gérard Longuet, louant les vertus du PPP et se déclarant sans crainte pour le sort de son ministère, si Bouygues passait un jour entre des mains étrangères. A plus court terme, le ministère de la Défense espère retirer 600 millions d'euros de recettes grâce à la rationalisation et la vente de ses locaux actuels, exception faite de l'Hotel de Brienne. Mais, comme le prévoit la loi de programmation militaire, cette somme sera réinjectée dans le financement des équipements.
Bouygues est pas dans la tourmente des affaires.....
