Martin Hirsch : l'Elysée suggère les invités du 20 heures

[tisiphoné]

Nicolas Sarkozy ne gère pas seulement sa communication, il veille aussi sur celle des autres.
C'est l'un des Secrets de fabrication que l'ancien haut-commissaire Martin Hirsch raconte dans son livre (Grasset). A la fin de 2009, il est reçu par un président de la République intarissable: "Il ne faut jamais écouter les autres, les conservateurs, même mon entourage, et tous ces communicants. C'est moi qui ai fait inviter Guillaume Pepy au 20 Heures hier. Tout le monde me conseillait le contraire. Alors qu'avec ce qui se passait à la SNCF, bien sûr qu'il fallait y aller."

Le 21 décembre dernier, le PDG de la compagnie ferroviaire était effectivement sur le plateau de TF 1. "Nous l'avons sollicité par l'intermédiaire du journaliste spécialisé et par celui d'une rédactrice en chef qui a son portable, se souvient un responsable de la chaîne. Après un temps de réflexion, il a accepté." Aucune intervention élyséenne, selon TF 1.

Une suggestion venue du sommet, au moins? A l'époque, la SNCF est confrontée à un gros incident: la spectaculaire paralysie de l'Eurostar, en raison de la neige. Dès son retour du sommet sur le climat à Copenhague, Nicolas Sarkozy, qui a prévenu ses collaborateurs de la nécessité d'une intervention télévisée de Pepy, reçoit ce dernier: "Ces explications sur la crise des grands froids, il faut les donner aux Français! Allez au 20 Heures!" C'est en rentrant de son rendez-vous que le PDG de la SNCF donne son feu vert à la chaîne.Nicolas Sarkozy ne l'a donc pas "fait inviter", il lui a recommandé de se justifier.

L'Elysée est parfois plus incitatif. Il est arrivé à un conseiller du chef de l'Etat d'appeler TF 1 pour qu'Edouard Balladur puisse évoquer ses travaux. Le problème, c'est que les sujets intéressaient moins le grand public que le train. Aussi l'ex-Premier ministre, à la tête de deux comités de réflexion successifs, fut-il convié à présenter à l'antenne sa réforme des collectivités territoriales, mais pas ses pistes sur la révision constitutionnelle. On ne peut pas tout vendre au 20 Heures.

[Jarod1]

Et ? Quelque chose d'anormal ?

[tisiphoné]

Et ? Quelque chose d'anormal ?

à Sarkoland, où les médias sont libres, non

[Jarod1]

Les médias sont effectivement parfaitement libres de lui lécher le trou de balle.

[tisiphoné]

Les médias sont effectivement parfaitement libres de lui lécher le trou de balle.

et ne s'en privent pas vu qu'ils sont à sa botte

[Fonck1]

Truc de fou!! remarque c'est qu'a moitié logique,on a une tv publique france sarko,et un TV privée TFSarko.
fallait penser au vote avant...

ca va être compliqué 2012....

[Jarod1]

Vous inversez les rôles, tous les gouvernants veulent influencer les médias pour leur com.

Après, c'est aux médias de plier ou pas.

[miragen]

Encore je ne suis pas surpirise du tout.
Il fut un temps où la France se moquait des Italiens avec Berlusconi qui tenait tous les médias .
Bizarrement, plus personne ne se moque, car doucement, mais surement, il arrive exactement la même chose chez nous.

[Fonck1]

Vous inversez les rôles, tous les gouvernants veulent influencer les médias pour leur com.

Après, c'est aux médias de plier ou pas.

je ne crois pas qu'ils aient vraiment le choix,malheureusement...

[Jarod1]

je ne crois pas qu'ils aient vraiment le choix,malheureusement...

Explique.

[Tyler Durden]

je ne crois pas qu'ils aient vraiment le choix,malheureusement...

oui, sauf que certains devancent les désirs du pouvoir

petit exemple, avec la liste des directeurs de l'info sur TF1 depuis la privatisation

1987-1992 Michèle Cotta (proche de mitterrand)
1992-1996 Gérard Carreyrou (proche de Bérégovoy)
1996-2007 Robert Namias (chiraquien)
2007-2009 Jean Claude Dassier (Sarkosiste)

bref, on essaye toujours de se concilier les bonnes grâces du pouvoir.

aujourd'hui, la collusion entre le pouvoir et certains médias est plus que flagrante, journalistes et politiques se tutoient, nouent des liens. Forcément, ça a une incidence sur la qualité de l'info. ça n'a rien de nouveau, certes, mais là, c'est un peu trop.

[Rananen]

orwel était un visionnaire .