Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

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Fonck1
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Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par Fonck1 »

L'intérim et la production industrielle, considérés comme des indicateurs avancés de reprise de l'activité économique et de l'emploi, sont repartis à la hausse. L'Insee fait état d'un ralentissement de la baisse de l'emploi industriel, nourrie par la reprise de l'intérim, et constate un rebond, en janvier, de la production automobile de 3,1 % et de la production industrielle de 1,6 %. "Ces résultats suggèrent une amélioration graduelle de l'activité industrielle au premier trimestre", estime Axelle Lacan, économiste au Crédit agricole. Le soutien au secteur - primes à la casse, activité partielle de longue durée, aides à l'automobile - porterait donc ses fruits. Mais attention aux mirages ! Car ces emplois sont maintenus sous perfusion dans un contexte de désindustrialisation.


La part de l'industrie dans la valeur ajoutée de l'Union européenne "est passée de 20,5 % à 17% entre 1995 et 2006", indique l'Insee. Poursuite des délocalisations, amélioration de la productivité, perte de compétitivité, tout concourt au déclin du secteur en Europe. Tandis que l'emploi total a augmenté de 1,1 %, de 1995 à 2007, dans l'Union européenne, l'emploi industriel baissait de 0,6 % en moyenne annuelle. Nicolas Sarkozy rappelait récemment que "la France a perdu 500 000 emplois industriels de 2000 à 2007".

Les secteurs relativement épargnés avant la crise, comme l'automobile, ont été touchés à leur tour. "De 2007 à 2009, le marché mondial de l'automobile s'est resserré, au bénéfice des pays émergents", expliquent Nikolaus Lang et Stefan Mauerer, du Boston Consulting Group. Les Etats-Unis et l'Union européenne restent les deux premières puissances industrielles, mais la part des pays développés dans la valeur ajoutée industrielle mondiale continue de baisser au profit de celle des pays émergents.

Est-il donc urgent, ou au contraire insensé, de prôner une politique industrielle en Europe, alors que l'essentiel de la richesse y est désormais produit par les services ?
"C'est dans l'industrie que se développent tous les phénomènes d'innovation et donc la croissance", répond Alain Henriot, directeur délégué de l'institut d'études économiques Rexecode. L'industrie a un effet d'entraînement : "Une part des créations d'emplois dans les services provient d'une redistribution des tâches, par sous-traitance, par achat de services courants ou par le regroupement de certaines fonctions dans les unités spécialisées au sein d'un groupe", rappelle le service statistique du ministère de l'économie.

Ce secteur, dont le rôle est vital pour l'économie, change, ce qui relativise la mesure de sa part dans la valeur ajoutée totale. "L'industrie ne disparaît pas, elle se transforme et s'élargit, résume l'économiste Jean-Louis Levet, chargé de la politique industrielle à la direction du Plan jusqu'en 2006. A l'échelle européenne, quand l'industrie crée un emploi, il y a deux emplois créés dans les services."

Les gouvernements l'ont bien compris qui, juste après avoir secouru les banques, ont répondu aux appels au secours des entreprises industrielles (prime à la casse, temps partiel, prêts directs aux entreprises). La France a aussi créé un Fonds stratégique d'investissement (FSI), nommé des commissaires à la réindustrialisation, et installé un comité national des Etats généraux de l'industrie pour "traiter les faiblesses structurelles de l'industrie en France (...) afin de sortir de la crise plus forts", selon les termes du ministre chargé de l'industrie, Christian Estrosi.

Les fédérations patronales et syndicales de la chimie et de la métallurgie devaient se réunir pour la troisième fois, mercredi 24 mars, à cet effet. Les fédérations industrielles françaises réfléchissent à une nouvelle politique davantage tournée vers l'emploi et axée sur trois chantiers : conditionner les aides aux entreprises, améliorer la transparence des circuits de sous-traitance, et définir la productivité au-delà des seuls critères financiers. L'impact sur l'emploi du "tout délocalisable" est enfin reconnu comme un problème : "Le groupe Renault a su se souvenir qu'il était français lorsque nous lui avons prêté 3 milliards d'euros (...), a répété à la mi-mars Nicolas Sarkozy dans un entretien au Figaro Magazine. Que l'on délocalise pour vendre sur d'autres marchés, je suis prêt à le comprendre. Mais que l'on délocalise pour fabriquer à l'extérieur des voitures que l'on vendra en France, je ne suis pas d'accord."

Quelle que soit l'efficacité de ces initiatives, elles expriment la conviction des dirigeants que les théories de l'entrée dans l'ère postindustrielle, dans les années 1980, de la nouvelle économie, dans les années 1990, ou de l'industrie sans usine prônée par certains dirigeants du CAC 40, au début des années 2000, auraient donc fait long feu.

L'exemple de l'industrie allemande, qui résiste moins mal à la crise que certaines de ses voisines européennes, a servi de preuve. La force de l'Allemagne est d'avoir fait, depuis le XIXe siècle, de l'industrie et des entreprises moyennes le fer de lance de son économie. La spécialisation du secteur, tourné vers les exportations, lui permet de profiter de la croissance des marchés émergents. "Il aura fallu une crise inédite pour remettre l'industrie dans la conscience collective", remarque Jean-Louis Levet.

Il existe plusieurs moyens de lutter contre l'érosion de l'emploi industriel, au premier rang desquels se trouve la compétitivité - faiblesse française s'il en est -, qui dépend à la fois du taux de change, du coût salarial et... de la qualité des produits.

"Les Allemands ont mieux résisté aux variations de change que la France car, en misant sur le long terme, ils se sont construit dans le monde une image de produits de qualité qui leur permet de s'affranchir du prix relatif, autrement dit d'imposer leurs prix", explique Alain Henriot. Plus que les coûts salariaux, c'est la marque Allemagne qui a garanti leurs parts de marché."

Pour Jean-Louis Levet, "la désindustrialisation de l'Europe n'est pas inéluctable, car elle est le résultat d'un choix politique implicite. Depuis le début des années 1990, l'Union européenne a décidé que la concurrence primerait sur toutes les autres politiques, contrairement à ce qui se passe aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine. Les politiques proactives en matière de recherche et développement et les choix technologiques de ces pays sont favorables à leur industrie", rappelle-t-il.

Au nom de la concurrence, Bruxelles fait la chasse aux subventions et à l'Etat actionnaire. Tandis que le Japon et la Chine développent leurs grands groupes industriels, l'Europe a misé sur le tout-délocalisable. "Ce qui fut une erreur, poursuit M. Levet, car la politique de délocalisation de la production mène à la délocalisation de la recherche. Le système d'innovation est performant quand on ne sépare pas la recherche de la production et de la commercialisation. Ce qui ne signifie pas que toute la production doit rester sur le territoire national, mais plutôt que l'entreprise doit garder le contrôle du processus d'innovation."

L'industrie manufacturière représente en France environ 16 % de la valeur ajoutée contre 22,4 % en moyenne dans la zone euro. "Elle aurait tout à gagner à la réhabilitation de l'Etat développeur et de l'Etat actionnaire, dotés de leviers de soutien à l'entreprise, comme les commandes publiques et les aides aux PME, capables de dynamiser le tissu industriel avec des participations minoritaires et provisoires dans de jeunes entreprises innovantes", suggère M. Levet.

Sans quoi la France prendrait le risque de se retrouver coincée, à terme, entre les économies qui misent sur l'innovation et l'environnement, comme les Etats-Unis et l'Allemagne, et celles qui parient sur les bas coûts salariaux, comme la Chine, l'Inde et les autres émergents.
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GEORGES
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par GEORGES »

C'est un fait non pas inéluctable mais voulu par les politiques et les grandes multinationales.
En se cachant derrière le manque de formation des citoyens pour évoquer le redéploiment de l'industrie en Europe les grands groupes délocalisent dans des pays où les ouvriers payés un bol de riz ne savent même pas lire. Cherchez l'erreur.
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par 95D »

L'emploi qu'il soit industriel ou n'importe quoi d'autre ne peut être sauvé en France ou ailleurs que si pour chaque emploi, la valeur créée est supérieure au cout de cet emploi.

Dans la mesure où en comparaison à pas mal de pays dans le monde l'emploi français est cher, le français est dans l'obligation de générer une plus-value extrèmement forte sur son travail... La seule raison qui peut justifier que l'emploi en question soit réalisé en France plutôt qu'en Roumanie, en Chine ou au Brésil !!!
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Fonck1
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par Fonck1 »

Moi ce que j'en vois,c'est quand même que même avec des alaires de misères,les chinois sont pas plus bêtes que nous et font des produits rigoureusement identiques.
ca ne profite généralement qu'aux grandes firmes,puisque elles seules ont les moyens de délocaliser.

au final,on est en train de former les chinois,on perds des emplois,et eux bientôt pour une poignée de riz feront le travail que l'on faisait,et que eux ne savaient pas faire.

on leur vends notre savoir faire, et eux vont bien nous le rendre,en part de chômeurs actifs.

dans le domaine de la cuisine,vous verrez jamais un cuistot filer sa recette au resto d'en face,ni à aucun cuistot du reste,sont pas fou,ils ont pas envie que le mec d'en face lui pique sa clientèle.
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par GEORGES »

Fonck1 a écrit : Moi ce que j'en vois,c'est quand même que même avec des alaires de misères,les chinois sont pas plus bêtes que nous et font des produits rigoureusement identiques.
ca ne profite généralement qu'aux grandes firmes,puisque elles seules ont les moyens de délocaliser.
au final,on est en train de former les chinois,on perds des emplois,et eux bientôt pour une poignée de riz feront le travail que l'on faisait,et que eux ne savaient pas faire.
on leur vends notre savoir faire, et eux vont bien nous le rendre,en part de chômeurs actifs.
dans le domaine de la cuisine,vous verrez jamais un cuistot filer sa recette au resto d'en face,ni à aucun cuistot du reste,sont pas fou,ils ont pas envie que le mec d'en face lui pique sa clientèle.
Avant que ceux qui sont employés dans les usines qui fabriquent des pièces pour l'automobile, l'électroménager, etc... ateignent notre niveau il leur faudra 30 à 50 ans.
je vais 3 à 4 fois en Chine par an et nombreux sont ceux des Européens et surtout français qui reviennent une main devant et une derrière. Aujourd'hui 80% des pièces techniques fabriquées en Chine sont à mettre à la poubelle. Le pire c'est que certaines font partie d'organes dits de sécurité des voitures vendues chez nous.
Regarde Toyota et ses soustraitants qui ont délocalisé en Chine pour avoir du low cost. 2,2 millards de dollars coût des retours, changement des pièces défectueuses sans compter les 40 décès imputés aux défaillances des freins made in China.
LE CONTRAT AIRBUS et les centrales nucléaires vendues en Chine par nico c'est du bidon, nous leur avons cédé le savoir faire, les avions A320 seront réalisés et assemblés en Chine quand aux centrales c'est pareil.
Aucune pièce ne sortira d'une usine en France.
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par Rananen »

la seul solution pour sauvez l emploie en franque c'est un protectionisme a la chinoise .

si tu veut vendre en France tu doit produire en France !

parce que la solution de 95D de transformez le travailleur français en esclave sous payez ce n est pas acceptable !
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par 95D »

Rananen a écrit : parce que la solution de 95D de transformez le travailleur français en esclave sous payez ce n est pas acceptable !
Comme vous ne savez pas lire, je vais vous réécrire ma solution : pousser le travailleur français à réaliser un travail correspondant au niveau de rémunération qu'il souhaite obtenir.
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Fonck1
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par Fonck1 »

Rananen a écrit : la seul solution pour sauvez l emploie en franque c'est un protectionisme a la chinoise .

si tu veut vendre en France tu doit produire en France !

parce que la solution de 95D de transformez le travailleur français en esclave sous payez ce n est pas acceptable !
tu fais du FHainiste contre le cocomuniste maintenant? ;)
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Re: Peut-on encore sauver l'emploi industriel en France ?

Message par 95D »

Rananen a écrit :si tu veut vendre en France tu doit produire en France !
Rana-lepen a encore frappé... Ranana ou quand Hitler rencontre Staline !!!
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