policier bléssé à Epernay suite

[patriote51]

Le mineur suspecté d'avoir grièvement blessé le brigadier-chef Husson était toujours en fuite hier soir. Tout comme Mouamadou Danfakha, alias Saï, le rappeur dont l'interpellation manquée lundi est à l'origine du drame. L'enquête, ponctuée de descentes de police à Bernon, avance à petit pas.

TROIS jours après l'arrestation manquée de Mouamadou Danfakha, alias Saï de son nom de scène rap, et du déchaînement de violence d'une horde de jeunes venue à sa rescousse, le policier Michel Husson est toujours plongé dans un coma artificiel, entre la vie et la mort. Pour l'heure, les médecins refusent de se prononcer sur son état de santé qu'ils décrivent comme stationnaire.
Pour leur part, les policiers du SRPJ de Reims, en charge de l'enquête, ne sont pas encore parvenus à mettre la main sur celui qui a projeté un fragment de béton à la tête du brigadier-chef Husson, 49 ans. Ils savent cependant qu'il s'agit d'un mineur de ce quartier sensible de Bernon où une quinzaine de jeunes gens ont surgi pour caillasser la patrouille de police, lundi après-midi.


De la lacrymo pour se dégager
La version policière des faits n'a pas varié d'un iota depuis que le drame est survenu. L'équipage de policiers, composé du chef de bord Husson, d'une stagiaire et d'un adjoint de sécurité repère un conducteur sans ceinture, vers 16 heures. Ils cherchent à le contrôler quand ils découvrent que Mouamadou Danfakha, 24 ans, est recherché.
Le leader du groupe de rap « GSK » intéresse un juge dans le cadre d'une enquête pour vol en bande organisée. Il est aussi suspecté de menaces de mort envers des policiers. Mais l'arrestation tourne court. Le jeune rappeur s'enfuit. Les policiers ne tardent pas à le rejoindre tandis qu'une patrouille de renfort est en route. Le manège a également attiré d'autres jeunes du quartier pour lesquels « Saï » est une figure charismatique.
Les policiers sont formels. Une quinzaine de jeunes gens, dont certains sont armés de cailloux ou de blocs de béton, s'interposent. Comme le suspect résiste à son interpellation et que quatre à cinq jeunes sont déjà à son contact, le brigadier-chef Husson riposte avec une bombe de gaz lacrymogène. Ainsi espère-t-il écarter la menace et maîtriser Maoumadou Danfakha.
C'est sans compter sur le caillassage en règle qui va suivre. Atteint d'un fragment de béton en pleine tempe, Michel Husson s'écroule tandis que les agresseurs se dispersent. Les suspects, dont plusieurs ont été identifiés, se terrent maintenant chez eux ou dans des planques jugées plus sûres. Dans l'espoir de les coincer et plus sûrement de montrer qu'ils sont maîtres du jeu, les policiers ont effectué une nouvelle descente dans le quartier Bernon, placé sous surveillance renforcée depuis lundi dernier.
Hier en fin d'après-midi, une vingtaine de policiers en uniforme, épaulés de la brigade anti-criminalité (Bac) de Reims, s'engouffrent dans les cages d'escalier du square Lully, là où mercredi soir un local vide-ordures s'est enflammé. Dans les caves, les forces de l'ordre saisissent des mini-motos.


Descente au square Lully
Ils frappent aux portes pour rassurer les habitants de leur présence mais aussi au cas où un suspect se trouve à portée de menottes. La veille, une opération similaire a été menée au square Massenet. Il en sera vraisemblablement ainsi jusqu'au coup de filet destiné à appréhender l'ensemble des suspects. Une opération dont certains disent qu'elle interviendra une fois le climat de tension apaisé et le premier tour de scrutin de dimanche passé…
Eric LAINÉ
elaine@journal-lunion.fr
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