La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie devrait présenter la semaine prochaine au Parlement le dispositif de bracelet électronique mobile pour maris violents, déjà expérimenté en Espagne. Il s'agit de placer une personne sous ce bracelet relié à un GPS pour le suivre en temps réel et s'assurer qu'il respecte l'interdiction de contacter sa compagne ou ex-compagne.
Ce dispositif pourrait entrer en vigueur en France «d'ici à la fin du premier semestre», a annoncé la secrétaire d'État à la Famille Nadine Morano. La ministre souhaite aussi la mise en place rapide de «référents», une personne rattachée au préfet, pour coordonner la lutte contre les violences faites aux femmes.
Une proposition de loi sur le sujet doit également être déposée conjointement par la gauche et la droite jeudi à l'Assemblée nationale. Ce texte prévoit la mise en place d'une «ordonnance de protection»: elle permettrait de forcer le conjoint violent à quitter le domicile ou d'organiser le relogement d'une femme menacée par son compagnon en garantissant son anonymat et sa sécurité. Ce fait divers «confirme malheureusement l'ampleur du phénomène de violences faites aux femmes et la nécessité pour le législateur de redoubler d'efforts», a déclaré la députée socialiste Danielle Bousquet.
« Certaines ont peur du regard des autres, notamment pour les victimes de certains milieux ; d’autres ont des idées fausses et des stéréotypes sur la vie de couple : elles pensent qu’être dominées ou insultées par leur mari fait partie de l’amour ; d’autres encore ne déposent pas plainte car ce serait lourd de conséquences pour elles, soit parce qu’elles sont menacées de mort, soit parce qu’elles dépendent des biens de leur conjoint. »