Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné deux yeux et quand je les ouvre
Je distingue parfaitement le noir du blanc
Et là-haut dans le ciel, un fond étoilé
Et parmi les multitudes, l'homme que j'aime.
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné d'entendre, oreilles grandes ouvertes
Enregistrer nuit et jour grillons et canaris,
Marteaux, turbines, aboiements, orages,
Et la voix si tendre de mon bien-aimé.
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné la voix et des lettres
Avec lesquelles je pense les mots, et je dis
Mère, ami, frère, lumière qui éclaire
Le chemin de l'âme que j'aime.
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné de marcher de mes pieds fatigués
Et j'ai ainsi parcouru villes et marécages,
Plages et déserts, montagnes et plaines
Jusqu'à ta maison, ta rue, ta cour.
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné un coeur qui devient débordant
Quand je vois le fruit du cerveau humain ;
Quand je vois la distance qu'il y a entre le bien et le mal
Quand je vois le fond de tes yeux clairs.
Merci à la vie qui m'a tant donné.
Elle m'a donné le rire, elle m'a donné les pleurs.
Ainsi, je distingue le bonheur du désespoir
Ces deux éléments qui forment mon chant,
Et votre chant qui est le même chant,
Et le chant de tous, qui est encore mon chant.
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Démons et merveilles
Vents et marées
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
Je n'ai aucune culture littéraire, et très franchement, la poésie m'ennuie. Mais là, c'est très joli.
"disons que la chine est un pays particulier,c'est sur,tout le monde a du travail,et ceux qui ne savent rien faire au lieu d'attendre que ça passe balayent les autoroutes.
on ne sait pas trop à quoi ca sert,mais au moins,ils travaillent."
Je suis contente que cela te plaise, car je tente de rendre la lecture des poèmes attractive, afin d'amener les néophytes à la poésie ... dans le monde hostile de la jungle des mots, c'est la mission que je me suis fixée ...
Aujourd'hui je me suis promené avec mon camarade.
Même s'il est mort,
Je me suis promené avec mon camarade.
Qu'ils étaient beaux les arbres en fleurs,
Les marronniers qui neigeaient le jour de sa mort.
Avec mon camarade je me suis promené.
Jadis mes parents
Allaient seuls aux enterrements
Et je me sentais petit enfant.
Maintenant je connais pas mal de morts,
J'ai vu beaucoup de croque-morts
Mais je n'approche pas de leur bord.
C'est pourquoi tout aujourd'hui
Je me suis promené avec mon ami.
Il m'a trouvé un peu vieilli,
Un peu vieilli mais il m'a dit:
Toi aussi tu viendras où je suis,
Un dimanche ou un samedi,
Moi, je regardais les arbres en fleurs,
La rivière passer sous le pont
Et soudain j'ai vu que j'étais seul.
Alors je suis rentré parmi les hommes.
Je ne t'attends pas
je t'atteins d'un seul coup d'aile
je te baigne d'eau douce
je dénoue tes frondaisons
chaque secousse du désir me rapproche
du centre de la flamme
on parlera bientôt de noces de feux
qui se sont croisés dans les campagnes
abordés avec cette fraîcheur de source aux lèvres
et puis apprivoisés à petits coups de
silences
on parlera bientôt d'un pays habitable
vérifié par le vol des abeilles
nous n'aurons pas assez de mains ardentes
pour cueillir le coton blanc des légendes
nous n'aurons pas assez de nuits transfigurées
pour faire cet enfant de jasmin et de jour
qui posera son front sur la mer
jusqu'à ce que la blessure se taise
dans chaque homme saccagé par les songes.
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à
quelqu'un nécessaires ?
C'est que quelqu'un désire
qu'elles soient?
C'est que quelqu'un dit perles
ces crachats ?
Et, forçant la bourrasque à midi des poussières,
il fonce jusqu'à Dieu,
craint d'arriver trop tard, pleure,
baise sa main noueuse, implore
il lui faut une étoile!
jure qu'il ne peut supporter
son martyre sans étoiles.
Ensuite,
il promène son angoisse,
il fait semblant d'être calme.
Il dit à quelqu'un :
" Maintenant, tu vas mieux,
n'est-ce pas ? T'as plus peur ? Dis ? "
Écoutez !
Puisqu'on allume les étoiles,
c'est qu'elles sont à quelqu'un nécessaires ?
c'est qu'il est indispensable,
que tous les soirs
au-dessus des toits
se mette à luire seule au moins
une étoile ?
Vladimir Maïakovski
Modifié en dernier par constance le 28 octobre 2008 01:13, modifié 1 fois.
Nous sommes les derniers de notre caste
Il ne nous reste plus très longtemps à vivre
nous sommes les petits marchands de bonheur
les artisans de mots cordiaux
Bientôt viendront nous relever
les foules au sang trop mou
les mécaniciens de la gloire du fer
et les industriels de l'amour
dont la vie est remplie de principes et de machines
Qui ne disposent que de 7 minutes pour caresser la fiancée
et de trois secondes pour la poésie
Avec des nerfs d'acier pareil à des rails
Ce n'est pas une insulte mais une flatterie
De midi à midi et demi ils iront manger
et prier
Ainsi donc, filles, femmes,
amourachez-vous des porteurs de miracles
Nous sommes les dernières lézardes
que le progrès n'a pas encore envahies
Aimez-nous tant qu'il reste du temps encore
Nous, les petit marchand de bonheur
les artisans de mots cordiaux.
Elle m’aime,
Elle ne m’aime pas
Je trie mes mains
Et j’ai cassé mes doigts.
Alors les premières têtes des marguerites
Secouées d’une chiquenaude
sont cueillies et sans doute
éparpillées en mai
Que mes cheveux gris se révèlent
sous la coupe et la douche
Que l’argent des années
nous enserre éternellement !
honteuse sensation banale
sentiment que j’espère
que je jure
jamais elle ne reviendra vers moi.