
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/20 ... gauche.phpDECRYPTAGE- Alors que Nigel Farage, leader des souverainistes britanniques, a récement déclaré que le FN était un parti d'extrême-gauche, le politologue Guillaume Bernard analyse les ambiguités idéologiques du parti de Marine Le Pen.
Guillaume Bernard est maître de conférences (HDR) à l'ICES (Institut Catholique d'Etudes Supérieures). Il a enseigné ou enseigne dans les établissements suivants: Institut Catholique de Paris, Sciences Po Paris, l'IPC, la FACO… Il a rédigé ou codirigé un certain nombre d'ouvrages dont: Les forces politiques françaises (PUF, 2007), Les forces syndicales françaises (PUF, 2010), le Dictionnaire de la politique et de l'administration (PUF, 2011) ou encore une Introduction à l'histoire du droit et des institutions (Studyrama, 2e éd., 2011).
Dans un discours récent Nigel Farage, leader des souverainistes britanniques, exclut de s'allier avec le FN qu'il qualifie de «hard left», gauche dure. Marine Le Pen cherche aujourd'hui à se décoller de l'étiquette d'extrême droite. Mais quelle est véritablement sa ligne politique?
Guillaume Bernard : La difficulté d'analyse de la vie politique française vient de que l'on continue à utiliser des critères de classification dont certains sont, sans doute, obsolètes. Jusqu'à l'effondrement du mur de Berlin, toutes les tendances de la droite s'étaient, peu ou prou, ralliées au libéralisme économique par opposition au collectivisme soviétique. Mais le libéralisme est une idéologie qui vient de la gauche et qui, après avoir été incarnée par le centre, a basculé à droite avec le développement des forces socialistes. Il n'est donc pas intrinsèque à la droite: il suffit de se rappeler, par exemple, l'incompréhension entre légitimistes (catholiques sociaux) et orléanistes (libéraux) au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et leur incapacité à restaurer ensemble, alors qu'ils étaient majoritaires, la monarchie au début de la décennie 1870. Par conséquent, il ne
Il est d'ailleurs possible d'être extrême sur l'échiquier politique sans être extrémiste : la IVe République a été bâtie par la SFIO et le MRP sur le rejet des extrêmes, les communistes d'un côté, les gaullistes de l'autre.
suffit pas de dire qu'une partie de la droite (le FN en premier lieu, mais pas seulement) n'est pas libérale pour la qualifier de gauche et, en particulier, d'extrême gauche (sous prétexte que les extrêmes se rejoindraient). Il est d'ailleurs possible d'être extrême sur l'échiquier politique sans être extrémiste: la IVe République a été bâtie par la SFIO et le MRP sur le rejet des extrêmes, les communistes d'un côté, les gaullistes de l'autre.
Quels sont les éléments que Marine Le Pen puise dans la tradition de la droite et ceux qu'elle emprunte à la gauche radicale?
lecture assez intéressante ...


