«Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
- Corvo
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«Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Dans «les Vigilantes», la journaliste analyse comment les mouvements identitaires se revendiquent du féminisme pour cibler des groupes discriminés tout en développant un «argumentaire réactionnaire» nuisible aux droits des femmes.
Dans les urnes ou dans des collectifs aux noms savants comme Némesis, Antigones ou Caryatides, c‘est désormais un fait documenté : l’extrême droite séduit et mobilise les femmes. Elle réussit à faire plus : revendiquer en son nom le féminisme, à l’opposé des luttes féministes portées par la gauche. Comment s’est jouée cette instrumentalisation par l’extrême droite, à des fins nationalistes et conservatrices ? Quel rôle jouent les femmes dans ces mouvements ? Maternité, suprémacisme, sens du sacrifice… Dans un essai nourri et engagé (les Vigilantes, surveillées et surveillantes, ces femmes au coeur de l’extrême droite, JC Lattès, 2025), la journaliste et essayiste Léane Alestra décrypte les ressorts du «fémonationalisme», clef de voûte des idéologies réactionnaires.
Que veulent préserver les «vigilantes», ces femmes d’extrême droite que vous analysez dans votre livre ?
Il s’agit de protéger ce qu’elles considèrent comme la «bonne féminité». La femme «réussie» est une femme totale : mère, hétérosexuelle, blanche, bosseuse – cadre supérieure ou entrepreneuse de préférence –, avec une sexualité épanouie, reproductrice et pas trop déviante. Comme si certains droits n’étaient réservés qu’à celles qui manifestent une féminité vue comme authentique et respectable.
A l’inverse du féminisme qui lutte pour l’émancipation de tous les corps féminins, incluant les minorités de genre, ces femmes proposent de renforcer la surveillance pour lutter contre les violences faites aux femmes face à ce qu’elles présentent comme une menace : les personnes exilées ou racisées, les musulmans et les personnes trans.
Au Royaume-Uni, la Cour suprême a récemment défini la femme par la référence au sexe biologique. Comment l’analysez-vous ?
Cela revient à considérer les femmes comme des utérus sur pattes devant réarmer la nation. C‘est un énorme retour en arrière, alors qu’on pensait avoir fait du chemin depuis la phrase de Simone de Beauvoir : «On ne naît pas femme, on le devient.» C‘est une façon d’interdire aux femmes trans l’accès aux espaces publics, et donc de les faire disparaître. Cela incite aussi les femmes cisgenres à s’adapter aux standards de féminité dominants. Le Guardian a révélé qu’aux Etats-Unis, une femme cis a été expulsée d’un hôtel pour avoir utilisé les toilettes réservées aux femmes, car le garde jugeait qu’elle ressemblait à un homme.
L’invocation du biologique est une constante de l’argumentaire réactionnaire pour naturaliser des rapports de domination, et asseoir l’idée qu’on ne pourrait pas changer l’espace social car il serait naturel. Or ces assignations ne sont pas une fatalité. La réalité, c‘est que les femmes trans vivent une vie de femme, et les personnes trans ont un corps biologique, avec des hormones et un sexe. La plupart des personnes qui prennent des hormones sont cisgenres, y compris un grand nombre de femmes, et cela ne choque personne.
Quelle place les «vigilantes» occupent-elles dans les mouvements d’extrême droite ?
Se poser comme féministe de droite leur permet d’avoir une entrée médiatique. A l’intérieur de ces mouvements, cela sert aussi à montrer que les femmes existent, et à ces dernières d’y occuper une place plus importante. Alice Cordier, la fondatrice du collectif Némesis, le raconte : elle vient d’un milieu catholique breton et son père attendait d’elle qu’elle se marie, fasse des enfants, ne fasse pas de boxe, etc. Au départ, elle se présentait comme «ni de droite, ni de gauche», mais a présenté ensuite son engagement comme un sacrifice pour redresser la France. J’appelle «dark agency» cette stratégie d’assimilation à une forme de conservatisme d’un statu quo social. Pour s’élever dans un système sexiste ou raciste, elles contribuent à exercer une violence sur des groupes minoritaires, en réclamant en échange plus de pouvoir.
Ce mouvement est-il nouveau ?
La tradition fémonationaliste existe depuis longtemps. Ce qui est nouveau, c‘est qu’à cause des quotas de parité à respecter, l’extrême droite a besoin de former des militantes pour se présenter aux élections. Les femmes peuvent maintenant accéder au pouvoir. Mais du jour au lendemain, elles peuvent se faire rejeter. Au moment de la condamnation de Marine Le Pen, sur les réseaux, on a vu des hommes se réjouir qu’une femme, pas assez ferme, trop douce, puisse être remplacée par un homme, qui tape du poing sur la table. Le discours est sans cesse réagencé, l’usage des femmes est purement utilitariste.
Quels référents mobilise ce faux féminisme ?
Le féminisme nationaliste s’est construit sur l’identité nationale née avec le concept d’Etat-nation. Celui-ci s’est forgé à partir de récits, d’images, de symboles, de métaphores. Marianne, c‘est l’alliance de Marie et Anne, soit la Vierge et sa mère, appuyant l’idée que la nation se transmet par l’acte reproducteur des femmes. Même si c‘est une figure laïque, Marianne fait appel à un héritage catholique. Elle a le sein à l’air, telle une mère nourricière pour le peuple. Cette figure symbolise aussi une extension du territoire national. L’analogie entre la terre, la nature et les femmes est récurrente. Marianne, c‘est la vision de la femme républicaine standard, sous les traits de laquelle Marlène Schiappa s’est mise en scène en une de Playboy. L’ex-ministre assumait d’ailleurs ses points de convergence avec Alice Cordier.
A côté, Sainte-Geneviève, patronne de Paris, symbolise la vigie qui veille sur la ville et couve ses habitants passivement. Elle donne l’alerte face à la menace étrangère, sans monter elle-même au front. En parallèle, Jeanne d’Arc, évidemment, est très mobilisée. C‘est la femme qui prend les armes quand la France est menacée, pour guider des hommes qui seraient affaiblis. Jeanne d’Arc est aussi une figure de la chasteté. Dans le récit nationaliste, la femme peut prendre les armes quand elle n’est pas mère. Elle peut se sacrifier pour la nation puisqu’elle n’a pas d’enfant. C‘est parce qu’elle n’a pas d’avenir maternel qu’elle n’a d’ailleurs pas d’autre sort possible que la mort, sacrifice ultime qui la ramène du côté de la féminité.
Il y a donc les guerrières sans enfant comme Alice Cordier, ou les mères de la nation, comme Giorgia Meloni ou Marine Le Pen. On ne les voit pas poser avec une arme au poing, car elles sont mères. En sociologie, on parle de virilité alternée. D’un côté, ces femmes doivent montrer qu’elles peuvent prendre les armes ; de l’autre, elles adoptent les codes d’une féminité douce et classique.
Quelle est la genèse intellectuelle de ce courant ?
Il n’y en a pas, en tout cas pas du côté du féminisme. Ce qui est revendiqué, ce sont les modes d’action plus que les pensées. Elles s’inspirent des Femen ou de mouvements comme Extinction Rebellion et préfèrent l’action aux livres. Comme si les féministes classiques intellectualisaient trop. Alice Cordier assume son goût de l’adrénaline, aime les actions spectaculaires. Leur héritage est du côté du catholicisme traditionnel avec cet objectif néanmoins de pouvoir travailler et d’avoir du pouvoir.
Comment expliquer alors la popularité des «tradwives» sur les réseaux sociaux ?
Cette niche fortement médiatisée fascine, car ces femmes tendent un miroir à toutes les autres. Elles ont émergé au moment du confinement, quand l’attention au foyer a été réinvestie. Il y a un doute qui intrigue quand on les regarde sur ce qui relève du vrai et du mensonge. En réalité, ce sont des business women, des créatrices de contenus qui gèrent une image de marque, une direction artistique. Elles travaillent souvent chez elle avec une activité d’entrepreneuriat. Elles n’ont rien de traditionnel.
Comment expliquer la conversion de femmes racisées à ce discours, comme celles qui ont voté Trump ?
Il ne faut pas négliger l’enjeu de classe. Les femmes racisées de classe supérieures défendent leurs intérêts économiques. Quant aux femmes latinas, elles vont reporter leur racisme sur les femmes noires, pour se faire une petite place dans le groupe dominant. Ce sont d’ailleurs les femmes noires, situées tout en bas de l’échelle sociale, qui votent le plus démocrate.
Ce féminisme nationaliste trouve un écho mondial. Distinguez-vous des spécificités ?
En France, le moteur fémonationaliste se situe dans l’islamophobie. C‘est lié à l’histoire franco-algérienne. En Angleterre et dans le monde anglo-saxon, le mouvement Terf [acronyme anglophone de «féministe radicale excluant les personnes trans», ndlr] et la transphobie sont beaucoup plus forts, y compris dans les milieux féministes. Aux Etats-Unis, c‘est la tradition évangélique et suprémaciste qui domine. Au fond, nous avons toutes une vigilante qui sommeille en nous, car nous avons hérité de cette histoire nationaliste, sexiste et raciste. 60 % des mères disent qu’elles auraient du mal à accepter la transidentité de leur enfant (1).
Comment contrer ces discours qui sont de plus en plus visibles et décomplexés ?
En réaffirmant un féminisme réellement politisé et solide sur ses propositions. Il faut sans cesse rappeler que le féminisme porté par l’extrême droite vise à interdire l’avortement, surveiller le corps des femmes. Il ne suffit pas d’être ou de montrer une femme pour être féministe. Le féminisme, ce n’est pas un simple défilé de femmes, ni une question de représentativité. Il s’agit d’une lutte pour la liberté et l’autonomie des droits et de tous les corps.
(1) Enquête «Contexte des sexualités en France», premiers résultats, Inserm-ANRS-MIE, novembre 2024.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... directed=1
Dans les urnes ou dans des collectifs aux noms savants comme Némesis, Antigones ou Caryatides, c‘est désormais un fait documenté : l’extrême droite séduit et mobilise les femmes. Elle réussit à faire plus : revendiquer en son nom le féminisme, à l’opposé des luttes féministes portées par la gauche. Comment s’est jouée cette instrumentalisation par l’extrême droite, à des fins nationalistes et conservatrices ? Quel rôle jouent les femmes dans ces mouvements ? Maternité, suprémacisme, sens du sacrifice… Dans un essai nourri et engagé (les Vigilantes, surveillées et surveillantes, ces femmes au coeur de l’extrême droite, JC Lattès, 2025), la journaliste et essayiste Léane Alestra décrypte les ressorts du «fémonationalisme», clef de voûte des idéologies réactionnaires.
Que veulent préserver les «vigilantes», ces femmes d’extrême droite que vous analysez dans votre livre ?
Il s’agit de protéger ce qu’elles considèrent comme la «bonne féminité». La femme «réussie» est une femme totale : mère, hétérosexuelle, blanche, bosseuse – cadre supérieure ou entrepreneuse de préférence –, avec une sexualité épanouie, reproductrice et pas trop déviante. Comme si certains droits n’étaient réservés qu’à celles qui manifestent une féminité vue comme authentique et respectable.
A l’inverse du féminisme qui lutte pour l’émancipation de tous les corps féminins, incluant les minorités de genre, ces femmes proposent de renforcer la surveillance pour lutter contre les violences faites aux femmes face à ce qu’elles présentent comme une menace : les personnes exilées ou racisées, les musulmans et les personnes trans.
Au Royaume-Uni, la Cour suprême a récemment défini la femme par la référence au sexe biologique. Comment l’analysez-vous ?
Cela revient à considérer les femmes comme des utérus sur pattes devant réarmer la nation. C‘est un énorme retour en arrière, alors qu’on pensait avoir fait du chemin depuis la phrase de Simone de Beauvoir : «On ne naît pas femme, on le devient.» C‘est une façon d’interdire aux femmes trans l’accès aux espaces publics, et donc de les faire disparaître. Cela incite aussi les femmes cisgenres à s’adapter aux standards de féminité dominants. Le Guardian a révélé qu’aux Etats-Unis, une femme cis a été expulsée d’un hôtel pour avoir utilisé les toilettes réservées aux femmes, car le garde jugeait qu’elle ressemblait à un homme.
L’invocation du biologique est une constante de l’argumentaire réactionnaire pour naturaliser des rapports de domination, et asseoir l’idée qu’on ne pourrait pas changer l’espace social car il serait naturel. Or ces assignations ne sont pas une fatalité. La réalité, c‘est que les femmes trans vivent une vie de femme, et les personnes trans ont un corps biologique, avec des hormones et un sexe. La plupart des personnes qui prennent des hormones sont cisgenres, y compris un grand nombre de femmes, et cela ne choque personne.
Quelle place les «vigilantes» occupent-elles dans les mouvements d’extrême droite ?
Se poser comme féministe de droite leur permet d’avoir une entrée médiatique. A l’intérieur de ces mouvements, cela sert aussi à montrer que les femmes existent, et à ces dernières d’y occuper une place plus importante. Alice Cordier, la fondatrice du collectif Némesis, le raconte : elle vient d’un milieu catholique breton et son père attendait d’elle qu’elle se marie, fasse des enfants, ne fasse pas de boxe, etc. Au départ, elle se présentait comme «ni de droite, ni de gauche», mais a présenté ensuite son engagement comme un sacrifice pour redresser la France. J’appelle «dark agency» cette stratégie d’assimilation à une forme de conservatisme d’un statu quo social. Pour s’élever dans un système sexiste ou raciste, elles contribuent à exercer une violence sur des groupes minoritaires, en réclamant en échange plus de pouvoir.
Ce mouvement est-il nouveau ?
La tradition fémonationaliste existe depuis longtemps. Ce qui est nouveau, c‘est qu’à cause des quotas de parité à respecter, l’extrême droite a besoin de former des militantes pour se présenter aux élections. Les femmes peuvent maintenant accéder au pouvoir. Mais du jour au lendemain, elles peuvent se faire rejeter. Au moment de la condamnation de Marine Le Pen, sur les réseaux, on a vu des hommes se réjouir qu’une femme, pas assez ferme, trop douce, puisse être remplacée par un homme, qui tape du poing sur la table. Le discours est sans cesse réagencé, l’usage des femmes est purement utilitariste.
Quels référents mobilise ce faux féminisme ?
Le féminisme nationaliste s’est construit sur l’identité nationale née avec le concept d’Etat-nation. Celui-ci s’est forgé à partir de récits, d’images, de symboles, de métaphores. Marianne, c‘est l’alliance de Marie et Anne, soit la Vierge et sa mère, appuyant l’idée que la nation se transmet par l’acte reproducteur des femmes. Même si c‘est une figure laïque, Marianne fait appel à un héritage catholique. Elle a le sein à l’air, telle une mère nourricière pour le peuple. Cette figure symbolise aussi une extension du territoire national. L’analogie entre la terre, la nature et les femmes est récurrente. Marianne, c‘est la vision de la femme républicaine standard, sous les traits de laquelle Marlène Schiappa s’est mise en scène en une de Playboy. L’ex-ministre assumait d’ailleurs ses points de convergence avec Alice Cordier.
A côté, Sainte-Geneviève, patronne de Paris, symbolise la vigie qui veille sur la ville et couve ses habitants passivement. Elle donne l’alerte face à la menace étrangère, sans monter elle-même au front. En parallèle, Jeanne d’Arc, évidemment, est très mobilisée. C‘est la femme qui prend les armes quand la France est menacée, pour guider des hommes qui seraient affaiblis. Jeanne d’Arc est aussi une figure de la chasteté. Dans le récit nationaliste, la femme peut prendre les armes quand elle n’est pas mère. Elle peut se sacrifier pour la nation puisqu’elle n’a pas d’enfant. C‘est parce qu’elle n’a pas d’avenir maternel qu’elle n’a d’ailleurs pas d’autre sort possible que la mort, sacrifice ultime qui la ramène du côté de la féminité.
Il y a donc les guerrières sans enfant comme Alice Cordier, ou les mères de la nation, comme Giorgia Meloni ou Marine Le Pen. On ne les voit pas poser avec une arme au poing, car elles sont mères. En sociologie, on parle de virilité alternée. D’un côté, ces femmes doivent montrer qu’elles peuvent prendre les armes ; de l’autre, elles adoptent les codes d’une féminité douce et classique.
Quelle est la genèse intellectuelle de ce courant ?
Il n’y en a pas, en tout cas pas du côté du féminisme. Ce qui est revendiqué, ce sont les modes d’action plus que les pensées. Elles s’inspirent des Femen ou de mouvements comme Extinction Rebellion et préfèrent l’action aux livres. Comme si les féministes classiques intellectualisaient trop. Alice Cordier assume son goût de l’adrénaline, aime les actions spectaculaires. Leur héritage est du côté du catholicisme traditionnel avec cet objectif néanmoins de pouvoir travailler et d’avoir du pouvoir.
Comment expliquer alors la popularité des «tradwives» sur les réseaux sociaux ?
Cette niche fortement médiatisée fascine, car ces femmes tendent un miroir à toutes les autres. Elles ont émergé au moment du confinement, quand l’attention au foyer a été réinvestie. Il y a un doute qui intrigue quand on les regarde sur ce qui relève du vrai et du mensonge. En réalité, ce sont des business women, des créatrices de contenus qui gèrent une image de marque, une direction artistique. Elles travaillent souvent chez elle avec une activité d’entrepreneuriat. Elles n’ont rien de traditionnel.
Comment expliquer la conversion de femmes racisées à ce discours, comme celles qui ont voté Trump ?
Il ne faut pas négliger l’enjeu de classe. Les femmes racisées de classe supérieures défendent leurs intérêts économiques. Quant aux femmes latinas, elles vont reporter leur racisme sur les femmes noires, pour se faire une petite place dans le groupe dominant. Ce sont d’ailleurs les femmes noires, situées tout en bas de l’échelle sociale, qui votent le plus démocrate.
Ce féminisme nationaliste trouve un écho mondial. Distinguez-vous des spécificités ?
En France, le moteur fémonationaliste se situe dans l’islamophobie. C‘est lié à l’histoire franco-algérienne. En Angleterre et dans le monde anglo-saxon, le mouvement Terf [acronyme anglophone de «féministe radicale excluant les personnes trans», ndlr] et la transphobie sont beaucoup plus forts, y compris dans les milieux féministes. Aux Etats-Unis, c‘est la tradition évangélique et suprémaciste qui domine. Au fond, nous avons toutes une vigilante qui sommeille en nous, car nous avons hérité de cette histoire nationaliste, sexiste et raciste. 60 % des mères disent qu’elles auraient du mal à accepter la transidentité de leur enfant (1).
Comment contrer ces discours qui sont de plus en plus visibles et décomplexés ?
En réaffirmant un féminisme réellement politisé et solide sur ses propositions. Il faut sans cesse rappeler que le féminisme porté par l’extrême droite vise à interdire l’avortement, surveiller le corps des femmes. Il ne suffit pas d’être ou de montrer une femme pour être féministe. Le féminisme, ce n’est pas un simple défilé de femmes, ni une question de représentativité. Il s’agit d’une lutte pour la liberté et l’autonomie des droits et de tous les corps.
(1) Enquête «Contexte des sexualités en France», premiers résultats, Inserm-ANRS-MIE, novembre 2024.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... directed=1
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Vous n'avez pas trouvé plus débile comme médiatition
Il faut vous faire soigner plutôt que de polluer le forum avec des conneries pareilles
Et pour l'extrême droite juive dont vous nous rabattez les esgourdes , elle est comment la femme réussie
Il faut vous faire soigner plutôt que de polluer le forum avec des conneries pareilles
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
C'est toujours mieux que lesbienne et droguée.Amen.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
En matière de caricature de l'ED libé arrive à faire très fort. On croirait du Charlie Hebdo ...si c'était drôle. En faitCorvo a écrit : ↑24 mai 2025 13:52 Dans «les Vigilantes», la journaliste analyse comment les mouvements identitaires se revendiquent du féminisme pour cibler des groupes discriminés tout en développant un «argumentaire réactionnaire» nuisible aux droits des femmes.
...
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... directed=1
Ça explique que la patronne de l'AfD est une femme Alice Weidel, lesbienne, et que la première ministre italienne s'appelle Giorgia qui ne s'est jamais mariée. En France la seule élue reconquête est une femme, la leader du RN est une femme et sa nièce est presque aussi connue. Pour des mouvements si opposés aux femmes ils ont des ratés.
Non que ce type d'état d'esprit n'existe pas mais je crois vraiment que ce n'est pas une caractéristique majeure des partis d'ED. Ainsi l'IVG n'est plus un épouvantail pour le RN puisque ce parti avait souhaité la constitutionalisation de la loi Veil en 2022.
https://www.bfmtv.com/politique/front-n ... 20274.html Certes MLP voulait il y a 13 ans dérembourser les IVG de confort mais elle a visiblement évolué.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Libé= journal pour arriérés mentaux.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Bien moins que vos journaux de chevet que sont VA et le JDD.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Plutôt qu'un papibilou j'aurai aimé qu'une papibiloute s'exprime sur le sujet. Sinon qui à part Libé en parle ?...papibilou a écrit : ↑24 mai 2025 16:32En matière de caricature de l'ED libé arrive à faire très fort. On croirait du Charlie Hebdo ...si c'était drôle. En faitCorvo a écrit : ↑24 mai 2025 13:52 Dans «les Vigilantes», la journaliste analyse comment les mouvements identitaires se revendiquent du féminisme pour cibler des groupes discriminés tout en développant un «argumentaire réactionnaire» nuisible aux droits des femmes.
...
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... directed=1
Ça explique que la patronne de l'AfD est une femme Alice Weidel, lesbienne, et que la première ministre italienne s'appelle Giorgia qui ne s'est jamais mariée. En France la seule élue reconquête est une femme, la leader du RN est une femme et sa nièce est presque aussi connue. Pour des mouvements si opposés aux femmes ils ont des ratés.
Non que ce type d'état d'esprit n'existe pas mais je crois vraiment que ce n'est pas une caractéristique majeure des partis d'ED. Ainsi l'IVG n'est plus un épouvantail pour le RN puisque ce parti avait souhaité la constitutionalisation de la loi Veil en 2022.
https://www.bfmtv.com/politique/front-n ... 20274.html Certes MLP voulait il y a 13 ans dérembourser les IVG de confort mais elle a visiblement évolué.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Faut croire que ce journal d'opinion passionne notre ami Corvo. En fait, un alignement de clichées et d'idées toutes faires dans cet article lourdaud visant comme d'hab l" extrême droite" . Merci à monsieur Papibilou d'avoir fait remarqué les contrevérités classiques de ce genre de texte de propagande à gros sabots tellement prévisible. A part réussir à berner quelques arriérés mentaux prêts à croire à tous les clichés les plus stupides sur cette fameuse "extrême droite" j'imagine mal quel peut le bénéfice d'une tel article tellement stéréotypé.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Je crois être plus féministe que mon épouse. Celle ci a toujours de fortes hésitations face à l'IVG car elle estime ( et n'a pas tout à fait tort) que c'est la contraception qui doit primer. Si un milieu reste mysogine c'est celui des grands chefs d'entreprise. Il suffit de se demander combien de femmes dirigent une entreprise du cac 40.
Mais nous sommes l'un et l'autre ( je parle encore de mon couple) quoique tous deux athées, immensément favorables à la prêtrise des femmes, au mariage des prêtres et, qui sait, un pape femme. Et scandalisés par la place de la femme dans l'Islam radical.
Concernant les médias qui dénoncent une extrême droite tentée de dévaloriser la femme, ça fait longtemps que l'on peut lire des articles syndicaux, libé, tv5monde etc..
Une question qui semble diviser l'ED est la PMA pour les couples de femmes, à laquelle je suis favorable.
Restera le cas de la GPA à laquelle je ne suis pas vraiment favorable car il s'agit le plus souvent d'un marché financier et d'une marchandisation du corps de la femme.
- Corvo
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Quelles sont donc ces contre-vérités que fait remarquer le social démocrate papibilou ?...gare au gorille a écrit : ↑24 mai 2025 19:32Faut croire que ce journal d'opinion passionne notre ami Corvo. En fait, un alignement de clichées et d'idées toutes faires dans cet article lourdaud visant comme d'hab l" extrême droite" . Merci à monsieur Papibilou d'avoir fait remarqué les contrevérités classiques de ce genre de texte de propagande à gros sabots tellement prévisible. A part réussir à berner quelques arriérés mentaux prêts à croire à tous les clichés les plus stupides sur cette fameuse "extrême droite" j'imagine mal quel peut le bénéfice d'une tel article tellement stéréotypé.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Le terme "papibiloute" désignait la gente féminine en général pas spécifiquement votre épouse qui, si elle existe, s'exprimerait du bout de vos doigts.papibilou a écrit : ↑24 mai 2025 19:49Je crois être plus féministe que mon épouse. Celle ci a toujours de fortes hésitations face à l'IVG car elle estime ( et n'a pas tout à fait tort) que c'est la contraception qui doit primer. Si un milieu reste mysogine c'est celui des grands chefs d'entreprise. Il suffit de se demander combien de femmes dirigent une entreprise du cac 40.
Mais nous sommes l'un et l'autre ( je parle encore de mon couple) quoique tous deux athées, immensément favorables à la prêtrise des femmes, au mariage des prêtres et, qui sait, un pape femme. Et scandalisés par la place de la femme dans l'Islam radical.
Concernant les médias qui dénoncent une extrême droite tentée de dévaloriser la femme, ça fait longtemps que l'on peut lire des articles syndicaux, libé, tv5monde etc..
Une question qui semble diviser l'ED est la PMA pour les couples de femmes, à laquelle je suis favorable.
Restera le cas de la GPA à laquelle je ne suis pas vraiment favorable car il s'agit le plus souvent d'un marché financier et d'une marchandisation du corps de la femme.
Alors qu’à travers le monde, l’extrême droite s’attaque aux droits des femmes, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux idéologies réactionnaires. De Giorgia Meloni à Marine Le Pen, en passant par les influenceuses tradwives, pourquoi des femmes choisissent-elles de soutenir des politiques qui vont à l’encontre de leurs intérêts ? Comment investissent-elles ces mouvements et que révèlent-elles de notre organisation sociale ? En s’appuyant sur des travaux fondateurs en sciences humaines et sur des références issues de la pop culture, de Desperate Housewivesà Bonnie & Clyde en passant par Twilight, Léane Alestra interroge les liens entre capitalisme, racisme et hétérosexualité normative, révélant que les femmes ne se contentent pas d’adoucir ou de moderniser l’image de l’extrême droite : elles en sont la clé de voûte. Entre théorie politique et questions de genre, elle analyse comment les luttes féministes sont détournées à des fins identitaires. Elle nous engage à renoncer à la vigilance, qui nous enferme dans une logique sécuritaire, pour lui substituer une véritable attention aux autres, seule capable de désamorcer les pièges du fascisme.
https://www.babelio.com/livres/Alestra- ... es/1793046
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Mais mon épouse est suffisamment indépendante pour avoir un avis personnel et pouvoir représenter elle aussi la gent féminine.Corvo a écrit : ↑24 mai 2025 20:06Le terme "papibiloute" désignait la gente féminine en général pas spécifiquement votre épouse qui, si elle existe, s'exprimerait du bout de vos doigts.papibilou a écrit : ↑24 mai 2025 19:49
Je crois être plus féministe que mon épouse. Celle ci a toujours de fortes hésitations face à l'IVG car elle estime ( et n'a pas tout à fait tort) que c'est la contraception qui doit primer. Si un milieu reste mysogine c'est celui des grands chefs d'entreprise. Il suffit de se demander combien de femmes dirigent une entreprise du cac 40.
Mais nous sommes l'un et l'autre ( je parle encore de mon couple) quoique tous deux athées, immensément favorables à la prêtrise des femmes, au mariage des prêtres et, qui sait, un pape femme. Et scandalisés par la place de la femme dans l'Islam radical.
Concernant les médias qui dénoncent une extrême droite tentée de dévaloriser la femme, ça fait longtemps que l'on peut lire des articles syndicaux, libé, tv5monde etc..
Une question qui semble diviser l'ED est la PMA pour les couples de femmes, à laquelle je suis favorable.
Restera le cas de la GPA à laquelle je ne suis pas vraiment favorable car il s'agit le plus souvent d'un marché financier et d'une marchandisation du corps de la femme.
Cela dit, plutôt que de mettre les partis dans des boîtes ( ça m'arrive aussi) alors que tous les partis sont pluriels, je pense qu'il faut débattre des idées. Que cela n'empêche les forumeuses de s'exprimer.
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Corvo a écrit : ↑24 mai 2025 20:06Le terme "papibiloute" désignait la gente féminine en général pas spécifiquement votre épouse qui, si elle existe, s'exprimerait du bout de vos doigts.papibilou a écrit : ↑24 mai 2025 19:49
Je crois être plus féministe que mon épouse. Celle ci a toujours de fortes hésitations face à l'IVG car elle estime ( et n'a pas tout à fait tort) que c'est la contraception qui doit primer. Si un milieu reste mysogine c'est celui des grands chefs d'entreprise. Il suffit de se demander combien de femmes dirigent une entreprise du cac 40.
Mais nous sommes l'un et l'autre ( je parle encore de mon couple) quoique tous deux athées, immensément favorables à la prêtrise des femmes, au mariage des prêtres et, qui sait, un pape femme. Et scandalisés par la place de la femme dans l'Islam radical.
Concernant les médias qui dénoncent une extrême droite tentée de dévaloriser la femme, ça fait longtemps que l'on peut lire des articles syndicaux, libé, tv5monde etc..
Une question qui semble diviser l'ED est la PMA pour les couples de femmes, à laquelle je suis favorable.
Restera le cas de la GPA à laquelle je ne suis pas vraiment favorable car il s'agit le plus souvent d'un marché financier et d'une marchandisation du corps de la femme.
Alors qu’à travers le monde, l’extrême droite s’attaque aux droits des femmes, celles-ci sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux idéologies réactionnaires. De Giorgia Meloni à Marine Le Pen, en passant par les influenceuses tradwives, pourquoi des femmes choisissent-elles de soutenir des politiques qui vont à l’encontre de leurs intérêts ? Comment investissent-elles ces mouvements et que révèlent-elles de notre organisation sociale ? En s’appuyant sur des travaux fondateurs en sciences humaines et sur des références issues de la pop culture, de Desperate Housewivesà Bonnie & Clyde en passant par Twilight, Léane Alestra interroge les liens entre capitalisme, racisme et hétérosexualité normative, révélant que les femmes ne se contentent pas d’adoucir ou de moderniser l’image de l’extrême droite : elles en sont la clé de voûte. Entre théorie politique et questions de genre, elle analyse comment les luttes féministes sont détournées à des fins identitaires. Elle nous engage à renoncer à la vigilance, qui nous enferme dans une logique sécuritaire, pour lui substituer une véritable attention aux autres, seule capable de désamorcer les pièges du fascisme.
https://www.babelio.com/livres/Alestra- ... es/1793046
Ben oui, de plus en plus de femmes rejoignent les partis dits "d'extrême droite" et c'est tout à fait normal. D'ailleurs les leaders de cette fameuse "extrême droite" sont de plus en plus des femmes . Ce sont des femmes qui ont la subtilité qui manquent aux gros sabots des auteurs de vos textes de propagandes qui enfilent clichées d'un autre âge et idées préconçues pour essayer de montrer ce qui n'existe plus que dans leur préjugés sectaires. La réalité depuis bien longtemps est ailleurs.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Libé est à l'image d'une gauche qui semble ne plus exister par elle-même, mais par son opposition aux droites.
Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.
Hölderlin
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Re: «Pour l’extrême droite, la femme “réussie” est hétérosexuelle, blanche et reproductrice»
Ben non, car je tire l'essentiel de mes liens de Figaro.fr auquel je suis abonné.

“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Jacques-Bénigne Bossuet.