Blague à part je parie qu'ici certains se prennent à rêver..
Des groupes d’extrême droite s’en sont pris durant tout le week-end à des personnes d’origine nord-africaine, après l’agression d’un habitant de cette commune du sud de l’Espagne la semaine dernière.
Après les violences racistes, place au temps judiciaire. Dix personnes ont été interpellées depuis vendredi à Torre-Pacheco, ville du sud-est de l’Espagne touchée ce week-end par des émeutes anti-immigrés, ont annoncé ce lundi 14 juillet les autorités. Parmi elles, trois l’ont été dans le cadre de l’enquête ouverte après l’agression d’un retraité de la commune de 40 000 habitants mercredi, a expliqué la déléguée du gouvernement central dans la région de Murcie. Elle avait déjà fait état de l’interpellation de deux «immigrés» n’habitant pas à TorrePacheco. La troisième personne a été arrêtée au Pays basque, dans le nord du pays, alors qu’il se dirigeait vers la France, a-t-elle précisé lundi soir.
Les violences ont commencé après l’agression en pleine rue d’un habitant de 68 ans, qui a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué sans motif apparent par trois jeunes d’origine nord-africaine. Filmée et mise en ligne sur les réseaux sociaux, la scène a poussé des groupes d’extrême droite à se rassembler dans les rues de la ville pour s’en prendre à des personnes d’origine nord-africaine, malgré le déploiement d’importantes forces de sécurité.
Les sept autres personnes interpellées, un citoyen marocain et six Espagnols, l’ont été pour leur participation à ces affrontements. Ils sont poursuivis pour des délits de «troubles à l’ordre public», «haine» et «blessures volontaires».
Selon la déléguée du gouvernement, près de 80 personnes ayant pris part à ces altercations ont par ailleurs été identifiées. «Beaucoup d’entre elles ont des antécédents pour des faits de violence» et «la majorité ne sont pas de Torre-Pacheco», a-t-elle insisté. Selon les autorités, plusieurs mouvements d’ultradroite extérieurs à la ville ont participé aux affrontements. Parmi eux figure le groupe «Deport them now» («Déportez-les maintenant»), qui a appelé sur Telegram à une «chasse» aux personnes d’origine nord-africaine.
Forte présence policière et situation «maîtrisée»
Sur place, la situation semble progressivement revenir au calme. «Dimanche, nous avions déjà déployé 90 agents de la Garde civile», équivalent espagnol de la gendarmerie, et «leurs effectifs seront renforcés demain et dans les jours suivants», a malgré tout précisé le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska.
Interrogé sur la chaîne de télévision publique TVE, le maire de Torre-Pacheco, Pedro Ángel Roca, a assuré que la situation avait été «maîtrisée» dimanche soir grâce à la présence policière, et a de nouveau appelé au calme.
«Les menaces, les agressions et la peur dans les rues doivent cesser», a dénoncé de son côté l’Association marocaine pour l’intégration des immigrés, en exigeant dans un communiqué «une véritable protection pour les personnes concernées».
Selon Pedro Ángel Roca, 30 % des 40 000 habitants de Torre-Pacheco sont des immigrés, principalement d’origine marocaine, et qui travaillent en majorité dans des exploitations agricoles. «Ce sont des gens qui vivent dans la ville depuis plus de vingt ans», a insisté l’édile.
La zone entourant la ville, dans la région de Murcie, accueille également un grand nombre de migrants qui permettent le fonctionnement de l’activité agricole, l’un des piliers de l’économie régionale.
Mise à jour le 15 juillet à 8 h 16 avec l’arrestation d’une troisième personne dans le cadre de l’enquête ouverte après l’agression de mercredi.
https://www.liberation.fr/international ... VICRJSUSA/