Amérique latine. L’amiral Alvin Holsey, responsable des frappes américaines au large du Venezuela, a annoncé sa retraite anticipée. Il rejoint la longue liste des hauts gradés de l’armée purgés ces derniers mois pour leurs divergences avec l’administration Trump
C’est une décision pour le moins "abrupte et surprenante", relève le Washington Post. Jeudi 16 octobre, l’amiral Alvin Holsey, le responsable militaire chargé de superviser les opérations américaines au large du Venezuela, a annoncé sa retraite anticipée, après 37 ans de carrière. Cette démission intervient alors que les Etats-Unis intensifient leurs frappes, officiellement contre des navires de néo-trafiquants, ce que certains voient comme le prélude à une invasion américaine, qui ne fait pas l’unanimité.
L’amiral, chargé de l’Amérique Centrale et du Sud, sera resté un an en poste seulement, contre les trois années prévues normalement. Il a annoncé "prendre sa retraite de la Marine" à partir du 12 décembre, sur le réseau social X, sans expliquer les raisons de son départ précipité.
Mais le Washington Post, citant deux personnes proches du dossier, estime que "Pete Hegseth [le secrétaire de la Défense, NDLR] avait des divergences croissantes avec Holsey et voulait qu’il parte". Ce retrait intervient alors que les Etats-Unis déploient des moyens militaires importants - sept navires et des avions de combat furtifs - au service de ce qu’ils présentent comme une lutte contre le narcotrafic dans les Caraïbes.
Légalité douteuse
Au moins 27 personnes ont ainsi été tuées au cours de cinq frappes connues jusque-là au large du Venezuela, menées depuis début septembre. La légalité de ces frappes dans des eaux étrangères ou internationales, contre des suspects ni interceptés ni interrogés, fait débat.
Certains y voient la préparation à une invasion plus large. Washington accuse le président vénézuélien Nicolás Maduro et son gouvernement d’être à la tête d’une vaste organisation de trafic de drogue vers les Etats-Unis. Caracas dément vigoureusement et accuse Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte "pour imposer un changement de régime" au Venezuela et s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays.
"Qui aux Etats-Unis a envie de se lancer dans une guerre contre le Venezuela ? Pas grand monde", affirme le député démocrate Adam Smith, soulignant les divergences suscitées par ce projet. Le sénateur américain Jack Reed a également vivement réagi : "La démission de l’amiral Holsey ne fait que renforcer ma crainte que cette administration ignore les leçons durement acquises lors des précédentes campagnes militaires américaines".
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a mené une purge chez les plus hauts gradés de l’armée américaine en désaccord avec l’administration, ou trop favorables à son goût aux politiques touchant à l’inclusion et la diversité. Il l’a d’ailleurs répété le 30 septembre, lors d’une réunion sans précédent de hauts responsables militaires : "Si ce que je dis ne vous convient pas, vous pouvez quitter la salle – bien sûr, votre grade en dépend, et votre avenir en dépend".
"Mépris de la constitution"
Alvin Holsey, qui est par ailleurs "l’un des seuls officiers noirs à avoir obtenu le grade de quatre étoiles dans l’armée", remarque le Washington Post, rejoint ainsi une longue liste de militaires purgés. A commencer par le chef d’état-major interarmées, le général Charles "CQ" Brown, lui aussi évincé sans explication en février.
D’autres hauts responsables, à la tête de la Marine et des garde-côtes, de l’agence de renseignement NSA, ou encore un amiral en poste à l’Otan, ont aussi été démis de leurs fonctions. Le chef d’état-major de l’armée de l’air a également annoncé mi-août son départ anticipé, après deux ans au lieu de quatre.
Au moment de sa démission après 24 ans de service, Doug Krugman, colonel des Marines, a lui expliqué dans une tribune au Washington Post : "J’ai abandonné ma carrière par souci pour l’avenir de notre pays", critiquant notamment le mépris de Donald Trump de la Constitution et un possible "effondrement du système gouvernemental américain conventionnel". Pour lui, l’armée "devrait oser remettre en question les ordres potentiellement immoraux ou illégaux". Doug Krugman a également dénoncé le déploiement de la Garde nationale dans plusieurs villes démocrates, pour s’arroger le pouvoir, en "tirant parti de lois vagues afin d’assumer des pouvoirs d’urgence", qu’il a qualifié "d’immoral".
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/ ... 2K7IR64JI/
Tensions avec le Venezuela : cette démission qui expose les divisions au sein de l’armée américaine
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Re: Tensions avec le Venezuela : cette démission qui expose les divisions au sein de l’armée américaine
Les purges sont aussi des annonces de dérives fascistes. Et ça n'est pas là la première purge organisée aux USA depuis le début de l'année.
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vivarais
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Re: Tensions avec le Venezuela : cette démission qui expose les divisions au sein de l’armée américaine
Un militaire çà ferme a gueule et çà obéit
Macron a limogé le chef des armées car il le contredisait
certains ont de visions à géométrie variable
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/ ... 021-11-23/
Ce qui vaut en france vaut pour toutes les armées du monde
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Re: Tensions avec le Venezuela : cette démission qui expose les divisions au sein de l’armée américaine
Opération détournement d’avion contre Maduro : comment les Etats-Unis ont raté leur coup
Un agent de Washington a tenté de corrompre le pilote personnel du président vénézuélien, accusé de narcotrafic, dans l’objectif de faire atterrir l’appareil officiel sur un territoire où il pourrait être appréhendé, a révélé Associated Press ce mardi 28 octobre.
Un complot digne d’un film d’espionnage de la guerre froide. L’agence de presse Associated Press (AP) a révélé ce mardi 28 octobre la préparation – et l’échec – d’une tentative des services secrets états-uniens de corrompre le pilote de l’avion du président vénézuélien, Nicolás Maduro, dans le but d’appréhender le dirigeant. L’agent fédéral américain chargé de la mission est rentré en contact avec le pilote et lui a promis 50 millions de dollars (près de 43 millions d’euros) s’il acceptait de détourner l’appareil lors d’un déplacement du Président, afin de le faire atterrir à Porto Rico, en République dominicaine, ou sur la base militaire états-unienne de Guantánamo, sur l’île de Cuba. Les autorités états-uniennes auraient alors interpellé le dirigeant, qu’elles inculpent depuis 2020 de «narcoterrorisme». En 2025, la récompense pour toute information permettant sa capture a été fixée à 50 millions de dollars, la même somme promise au pilote.
Déstabiliser le régime Maduro
Cette révélation s’inscrit dans un contexte de fortes tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela. Washington accuse le gouvernement de Nicolás Maduro de participer activement au narcotrafic qui ravage leur pays, et souhaite ouvertement la chute du régime. Sous couvert de guerre contre la drogue, Donald Trump a ordonné depuis début septembre plusieurs frappes au large des côtes vénézuéliennes et colombiennes contre des bateaux accusés de transporter de la drogue. Ces attaques, menées au mépris du droit international, ont déjà fait 43 morts. En parallèle, les Etats-Unis ont effectué ces derniers jours plusieurs démonstrations de force, dont les survols par plusieurs avions bombardiers au large des côtes vénézuéliennes et l’envoi d’un porte-avions à Trinidad-et-Tobago pour des exercices militaires conjoints avec cet archipel voisin du Venezuela.
Les Etats-Unis ont depuis longtemps l’objectif de déstabiliser et renverser le régime autoritaire de Nicolás Maduro. Le projet de détournement de l’avion du président vénézuélien a trouvé sa genèse sous la présidence de Joe Biden, en avril 2024. Un premier contact a alors été établi entre un agent états-unien et le pilote en République dominicaine, où l’un des avions présidentiels était en réparation. Le pilote n’a pas accepté la proposition de corruption, mais a laissé son numéro de téléphone à l’agent fédéral. S’en sont suivis plus d’un an d’échanges sur une messagerie cryptée, qu’AP laisse entrevoir. «Il est encore temps d’être le héros du Venezuela et d’être du bon côté de l’histoire», écrit l’agent fédéral après plusieurs échanges infructueux. Le pilote finira par adresser une fin de non-recevoir véhémente à l’agent fédéral le 18 septembre. «Nous les Vénézuéliens sommes taillés dans un autre bois. S’il y a bien une chose que nous ne sommes pas, c’est des traîtres.»
Le pilote proclamé «patriote indéfectible» à Caracas
La réponse des services états-uniens ne s’est pas fait attendre. Le lendemain de l’échange, ils ont fait fuiter via un compte X affilié à l’opposition vénézuélienne une photo du pilote lors de sa rencontre avec l’agent fédéral, dans une tentative de semer la panique au sein de la garde rapprochée de Nicolás Maduro. Le régime a intelligemment réagi en invitant quelques jours plus tard le pilote sur une émission télévisée très suivie. Poing levé, il y a été qualifié de «patriote indéfectible» par le ministre de l’Intérieur, qui a moqué le projet de déstabilisation.
Cette scène n’est pas sans en rappeler une autre, survenue en 2020. Plusieurs anciens officiers vénézuéliens, épaulés par deux anciens soldats de l’armée américaine membres d’une société de sécurité privée, ont tenté un débarquement près de Caracas dans l’objectif de renverser le régime. L’«opération Gédéon» avait viré à la débâcle, et les interrogatoires des mercenaires capturés avaient été diffusés en direct à la télévision vénézuélienne.
Alors que les Etats-Unis orchestrent l’escalade contre le Venezuela, ces tentatives de renversement du chef d’Etat vénézuélien pourraient être amenées à se multiplier. Donald Trump a ouvertement évoqué le 16 octobre des opérations de la CIA sur le territoire vénézuélien, et a menacé le pays de frappes terrestres, sous couvert de lutte contre le narcotrafic. Une dizaine de jours plus tard, lundi 27 octobre, le gouvernement vénézuélien annonçait avoir déjoué un complot de la CIA visant à fomenter une attaque d’un navire de guerre états-unien «sous faux drapeau» vénézuélien.
Au-delà de l’argumentaire déployé sur le narcotrafic et le rétablissement de la démocratie dans le pays, les importantes réserves en pétrole du Venezuela ne sont pas étrangères aux agissements états-uniens. Dans la continuité de la volonté d’accaparement des ressources minières et énergétiques mondiales par le président des Etats-Unis.
https://www.liberation.fr/international ... ACBCBNYGY/

Un agent de Washington a tenté de corrompre le pilote personnel du président vénézuélien, accusé de narcotrafic, dans l’objectif de faire atterrir l’appareil officiel sur un territoire où il pourrait être appréhendé, a révélé Associated Press ce mardi 28 octobre.
Un complot digne d’un film d’espionnage de la guerre froide. L’agence de presse Associated Press (AP) a révélé ce mardi 28 octobre la préparation – et l’échec – d’une tentative des services secrets états-uniens de corrompre le pilote de l’avion du président vénézuélien, Nicolás Maduro, dans le but d’appréhender le dirigeant. L’agent fédéral américain chargé de la mission est rentré en contact avec le pilote et lui a promis 50 millions de dollars (près de 43 millions d’euros) s’il acceptait de détourner l’appareil lors d’un déplacement du Président, afin de le faire atterrir à Porto Rico, en République dominicaine, ou sur la base militaire états-unienne de Guantánamo, sur l’île de Cuba. Les autorités états-uniennes auraient alors interpellé le dirigeant, qu’elles inculpent depuis 2020 de «narcoterrorisme». En 2025, la récompense pour toute information permettant sa capture a été fixée à 50 millions de dollars, la même somme promise au pilote.
Déstabiliser le régime Maduro
Cette révélation s’inscrit dans un contexte de fortes tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela. Washington accuse le gouvernement de Nicolás Maduro de participer activement au narcotrafic qui ravage leur pays, et souhaite ouvertement la chute du régime. Sous couvert de guerre contre la drogue, Donald Trump a ordonné depuis début septembre plusieurs frappes au large des côtes vénézuéliennes et colombiennes contre des bateaux accusés de transporter de la drogue. Ces attaques, menées au mépris du droit international, ont déjà fait 43 morts. En parallèle, les Etats-Unis ont effectué ces derniers jours plusieurs démonstrations de force, dont les survols par plusieurs avions bombardiers au large des côtes vénézuéliennes et l’envoi d’un porte-avions à Trinidad-et-Tobago pour des exercices militaires conjoints avec cet archipel voisin du Venezuela.
Les Etats-Unis ont depuis longtemps l’objectif de déstabiliser et renverser le régime autoritaire de Nicolás Maduro. Le projet de détournement de l’avion du président vénézuélien a trouvé sa genèse sous la présidence de Joe Biden, en avril 2024. Un premier contact a alors été établi entre un agent états-unien et le pilote en République dominicaine, où l’un des avions présidentiels était en réparation. Le pilote n’a pas accepté la proposition de corruption, mais a laissé son numéro de téléphone à l’agent fédéral. S’en sont suivis plus d’un an d’échanges sur une messagerie cryptée, qu’AP laisse entrevoir. «Il est encore temps d’être le héros du Venezuela et d’être du bon côté de l’histoire», écrit l’agent fédéral après plusieurs échanges infructueux. Le pilote finira par adresser une fin de non-recevoir véhémente à l’agent fédéral le 18 septembre. «Nous les Vénézuéliens sommes taillés dans un autre bois. S’il y a bien une chose que nous ne sommes pas, c’est des traîtres.»
Le pilote proclamé «patriote indéfectible» à Caracas
La réponse des services états-uniens ne s’est pas fait attendre. Le lendemain de l’échange, ils ont fait fuiter via un compte X affilié à l’opposition vénézuélienne une photo du pilote lors de sa rencontre avec l’agent fédéral, dans une tentative de semer la panique au sein de la garde rapprochée de Nicolás Maduro. Le régime a intelligemment réagi en invitant quelques jours plus tard le pilote sur une émission télévisée très suivie. Poing levé, il y a été qualifié de «patriote indéfectible» par le ministre de l’Intérieur, qui a moqué le projet de déstabilisation.
Cette scène n’est pas sans en rappeler une autre, survenue en 2020. Plusieurs anciens officiers vénézuéliens, épaulés par deux anciens soldats de l’armée américaine membres d’une société de sécurité privée, ont tenté un débarquement près de Caracas dans l’objectif de renverser le régime. L’«opération Gédéon» avait viré à la débâcle, et les interrogatoires des mercenaires capturés avaient été diffusés en direct à la télévision vénézuélienne.
Alors que les Etats-Unis orchestrent l’escalade contre le Venezuela, ces tentatives de renversement du chef d’Etat vénézuélien pourraient être amenées à se multiplier. Donald Trump a ouvertement évoqué le 16 octobre des opérations de la CIA sur le territoire vénézuélien, et a menacé le pays de frappes terrestres, sous couvert de lutte contre le narcotrafic. Une dizaine de jours plus tard, lundi 27 octobre, le gouvernement vénézuélien annonçait avoir déjoué un complot de la CIA visant à fomenter une attaque d’un navire de guerre états-unien «sous faux drapeau» vénézuélien.
Au-delà de l’argumentaire déployé sur le narcotrafic et le rétablissement de la démocratie dans le pays, les importantes réserves en pétrole du Venezuela ne sont pas étrangères aux agissements états-uniens. Dans la continuité de la volonté d’accaparement des ressources minières et énergétiques mondiales par le président des Etats-Unis.
https://www.liberation.fr/international ... ACBCBNYGY/
