le point de vue de Juppe:merci, mr Cameron.
David Cameron vient d’annoncer son intention de renégocier l’adhésion de son pays à l’Union Européenne puis d’organiser un référendum après les prochaines élections législatives. Certains, à Bruxelles, à Paris ou ailleurs s’en sont émus, voire inquiétés. M.Fabius a même rétorqué qu’il n’y aurait pas d’Europe « à la carte ».
Or l’Europe à la carte existe bel et lien, et les Britanniques ont choisi leurs plats : pas d’euro, pas de Schengen, mais un rabais budgétaire sur mesure.
Qui ne voit qu’il y a aujourd’hui (et ce n’est pas nouveau) deux conceptions différentes de la construction européenne? D’un côté, et pour reprendre un vocabulaire « agréé », l’Europe comme une vaste zone de libre-échange, de l’autre l’Europe comme projet politique, comme « fédération d’Etats-Nations » selon la formule bien commode de Jacques Delors.
Pourquoi ce débat, vieux comme l’idée européenne elle-même, ressurgit-il aujourd’hui?
C’est que nous sommes au pied du mur.
Nous sommes allés trop loin , dans le processus d’intégration, pour ne pas aller plus loin. Nous avons bien vu que nous ne pouvions pas faire fonctionner une monnaie unique sans nous donner les moyens de conduire, en parallèle et en cohérence avec la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, des politiques budgétaire, fiscale, économique convergentes, avec les processus de décision qui conviennent. Le Traité sur le stabilité, la coordination et la gouvernance, et le Mécanisme européen de stabilité négociés par Nicolas Sarkozy constituent des progrès réels. Leur adoption a ramené le calme sur les marchés. Mais il faut aller plus loin, notamment en matière fiscale.
L’initiative du Premier Ministre britannique va nous obliger à ouvrir à nouveau ce débat fondamental que nous éludons volontiers parce qu’il nous dérange tous.
Il dérange le parti socialiste, il dérange l’UMP, il dérange nos partenaires, il ne sera pas simple entre France et Allemagne. Mais si nous continuons à le refuser, c’est tout l’édifice construit depuis un demi-siècle qui risque de se lézarder puis de s’effondrer.
On voit bien la direction qu’il faudrait prendre : au cœur de l’Union, la fédération d’Etats-Nations déjà citée et qui reste à inventer; autour du cœur, un espace économique européen, qui existe déjà, mais qui pourrait s’ouvrir à d’autres pays, membres ou non membres à condition d’en améliorer les mécanismes.
Cette vision n’est pas nouvelle. Les plus récents traités ont commencé à l’intégrer, je pense aux coopérations renforcées. Mais le moment est venu d’aller au fond des choses. L’initiative de David Cameron nous en donne l’occasion historique. Saurons-nous la saisir?
David Cameron vient d’annoncer son intention de renégocier l’adhésion de son pays à l’Union Européenne puis d’organiser un référendum après les prochaines élections législatives. Certains, à Bruxelles, à Paris ou ailleurs s’en sont émus, voire inquiétés. M.Fabius a même rétorqué qu’il n’y aurait pas d’Europe « à la carte ».
Or l’Europe à la carte existe bel et lien, et les Britanniques ont choisi leurs plats : pas d’euro, pas de Schengen, mais un rabais budgétaire sur mesure.
Qui ne voit qu’il y a aujourd’hui (et ce n’est pas nouveau) deux conceptions différentes de la construction européenne? D’un côté, et pour reprendre un vocabulaire « agréé », l’Europe comme une vaste zone de libre-échange, de l’autre l’Europe comme projet politique, comme « fédération d’Etats-Nations » selon la formule bien commode de Jacques Delors.
Pourquoi ce débat, vieux comme l’idée européenne elle-même, ressurgit-il aujourd’hui?
C’est que nous sommes au pied du mur.
Nous sommes allés trop loin , dans le processus d’intégration, pour ne pas aller plus loin. Nous avons bien vu que nous ne pouvions pas faire fonctionner une monnaie unique sans nous donner les moyens de conduire, en parallèle et en cohérence avec la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, des politiques budgétaire, fiscale, économique convergentes, avec les processus de décision qui conviennent. Le Traité sur le stabilité, la coordination et la gouvernance, et le Mécanisme européen de stabilité négociés par Nicolas Sarkozy constituent des progrès réels. Leur adoption a ramené le calme sur les marchés. Mais il faut aller plus loin, notamment en matière fiscale.
L’initiative du Premier Ministre britannique va nous obliger à ouvrir à nouveau ce débat fondamental que nous éludons volontiers parce qu’il nous dérange tous.
Il dérange le parti socialiste, il dérange l’UMP, il dérange nos partenaires, il ne sera pas simple entre France et Allemagne. Mais si nous continuons à le refuser, c’est tout l’édifice construit depuis un demi-siècle qui risque de se lézarder puis de s’effondrer.
On voit bien la direction qu’il faudrait prendre : au cœur de l’Union, la fédération d’Etats-Nations déjà citée et qui reste à inventer; autour du cœur, un espace économique européen, qui existe déjà, mais qui pourrait s’ouvrir à d’autres pays, membres ou non membres à condition d’en améliorer les mécanismes.
Cette vision n’est pas nouvelle. Les plus récents traités ont commencé à l’intégrer, je pense aux coopérations renforcées. Mais le moment est venu d’aller au fond des choses. L’initiative de David Cameron nous en donne l’occasion historique. Saurons-nous la saisir?
David Cameron vient d’annoncer son intention de renégocier l’adhésion de son pays à l’Union Européenne puis d’organiser un référendum après les prochaines élections législatives. Certains, à Bruxelles, à Paris ou ailleurs s’en sont émus, voire inquiétés. M.Fabius a même rétorqué qu’il n’y aurait pas d’Europe « à la carte ».
Or l’Europe à la carte existe bel et lien, et les Britanniques ont choisi leurs plats : pas d’euro, pas de Schengen, mais un rabais budgétaire sur mesure.
Qui ne voit qu’il y a aujourd’hui (et ce n’est pas nouveau) deux conceptions différentes de la construction européenne? D’un côté, et pour reprendre un vocabulaire « agréé », l’Europe comme une vaste zone de libre-échange, de l’autre l’Europe comme projet politique, comme « fédération d’Etats-Nations » selon la formule bien commode de Jacques Delors.
Pourquoi ce débat, vieux comme l’idée européenne elle-même, ressurgit-il aujourd’hui?
C’est que nous sommes au pied du mur.
Nous sommes allés trop loin , dans le processus d’intégration, pour ne pas aller plus loin. Nous avons bien vu que nous ne pouvions pas faire fonctionner une monnaie unique sans nous donner les moyens de conduire, en parallèle et en cohérence avec la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, des politiques budgétaire, fiscale, économique convergentes, avec les processus de décision qui conviennent. Le Traité sur le stabilité, la coordination et la gouvernance, et le Mécanisme européen de stabilité négociés par Nicolas Sarkozy constituent des progrès réels. Leur adoption a ramené le calme sur les marchés. Mais il faut aller plus loin, notamment en matière fiscale.
L’initiative du Premier Ministre britannique va nous obliger à ouvrir à nouveau ce débat fondamental que nous éludons volontiers parce qu’il nous dérange tous.
Il dérange le parti socialiste, il dérange l’UMP, il dérange nos partenaires, il ne sera pas simple entre France et Allemagne. Mais si nous continuons à le refuser, c’est tout l’édifice construit depuis un demi-siècle qui risque de se lézarder puis de s’effondrer.
On voit bien la direction qu’il faudrait prendre : au cœur de l’Union, la fédération d’Etats-Nations déjà citée et qui reste à inventer; autour du cœur, un espace économique européen, qui existe déjà, mais qui pourrait s’ouvrir à d’autres pays, membres ou non membres à condition d’en améliorer les mécanismes.
Cette vision n’est pas nouvelle. Les plus récents traités ont commencé à l’intégrer, je pense aux coopérations renforcées. Mais le moment est venu d’aller au fond des choses. L’initiative de David Cameron nous en donne l’occasion historique. Saurons-nous la saisir?
Nous sommes allés trop loin , dans le processus d’intégration, pour ne pas aller plus loin= nous allons dans le mur, pourquoi ne pas s'y fracasser la tete?
la grande bretagne et l'europe
- Patrick_NL
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Re: la grande bretagne et l'europe
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