Report de la loi famille: les députés PS mécontents de la décision déposeront leur propre texte
Et si finalement les dispositions du projet de loi famille n'étaient pas enterrées? Non, le gouvernement n'a pas changé d'avis au lendemain de son recul face à la Manif pour tous. Ce sont en fait les députés qui envisagent de reprendre certains points que le gouvernement prévoyaient de présenter.
Alors que Jean-Marc Ayrault a été contraint de défendre tant bien que mal sa décision lors des questions au gouvernement, les parlementaires socialistes ont annoncé leur intention de court-circuiter l'exécutif en déposant plusieurs propositions de loi. Mais difficile de savoir s'il s'agissait d'une décision isolée de quelques élus ou si l'initiative serait prise au nom du groupe. "Le contenu de la loi famille, on y tient, ses dispositions seront mises en place, on trouvera les moyens de les faire aboutir", a déclaré le porte-parole des députés PS Thierry Mandon.
Réunion de groupe très animée
"Ce n'est pas un coup de force du Parlement", essaie de tempérer le patron du groupe Bruno Le Roux. Soucieux de ne pas créer de schisme entre l'Assemblée et le gouvernement, il ajoute que le travail mené par les Socialistes "sera fait bien entendu en étroite concertation avec le Premier ministre". Selon le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, ces propositions de loi "pourraient être examinée au lendemain des municipales".
Cette annonce a été faite à l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe socialiste durant laquelle plusieurs participants ont fait part de leur mécontentement après la décision du gouvernement. Quelques élus l'ont même dit publiquement. "Je suis un peu interloqué qu'on ait pu donner l'impression de renoncer aux avancées de la loi famille, parce que des manifestants ont exprimé leur opposition sur une mesure ne figurant pas dans le texte", a estimé le député de l'Essonne Jérôme Guedj.
Anne Hidalgo "regrette ce recul"
Il n'y a pas que les députés qui ont exprimé leur désaccord avec ce choix gouvernemental. Candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo s'est dite "extrêmement déçue". "Je regrette ce recul du gouvernement que j'ai du mal à comprendre. La loi en préparation apportait des réponses juridiques à des questions importantes comme le statut du beau-parent ou la recherche des origines. C'est dans l'intérêt de l'enfant", a déclaré la première adjointe de Bertrand Delanoë au site internet LGBT Yagg.
Parmi les propositions qui pourraient être reprises dans ces propositions de loi figurent l'évolution du statut du beau-parent ou la question de l'adoption. "On va trouver une issue par une coopération entre le Parlement et le gouvernement, c'est-à-dire que les parlementaires reprennent la main sur les sujets qu'ils ont envie de voir avancer très rapidement comme l'adoption, le statut des beaux-parents, la médiation familiale en cas de divorce", a confirmé Jérôme Guedj.
Mais la question de la PMA qui n'était pas dans le texte, et encore moins la GPA, ne devraient pas être abordés par les socialistes. En revanche les écologistes se laissent la possibilité de lancer de tels débats.
Le groupe EELV à l'Assemblée a également fait savoir qu'il allait présenter "un bouquet de propositions de loi". Alors que Valérie Massonneau le laissait entendre dans une tribune publiée dès lundi soir sur le HuffPost, les députés EELV ont officialisé ce dépôt qui interviendra dans les prochaines semaines.
"Le gouvernement sera attentif"
Sans surprise, cette thématique a considérablement animé la séance de questions au gouvernement de ce mardi. Interrogé par le patron des députés UMP Christian Jacob, Jean-Marc Ayrault a tenté de justifier sa décision. "Ce travail sur la famille va se poursuivre, il sera mené à bon port pour tenir compte de l'évolution des familles", a déclaré le Premier ministre pendant que les élus de l'opposition scandaient "pin-pon, pin-pon" pendant son intervention.
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"Vos invectives n'empêcheront pas le gouvernement de réformer comme il en a l'intention. Ce travail (sur le projet de loi famille) va se poursuivre, il sera mené à bon port", a-t-il confirmé excluant également l'inscription de la PMA et de la GPA dans le futur projet de loi. Le chef du gouvernement a également promis de suivre avec attention le travail des parlementaires.
http://www.huffingtonpost.fr/2014/02/04 ... ref=france
Si l'Assemblée adoptait une proposition de loi contre l'avis du gouvernement, quel camouflet ce serait pour Hollande, Ayrault et les autres
Sinon, dans un registre plus léger, on a Boutin dans ses oeuvres:
Quand Christine Boutin cite sans sourciller le site parodique Le Gorafi
Sur BFMTV, la fondatrice du Parti chrétien-démocrate a évoqué au premier degré la «stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée» du gouvernement sur la loi famille…
C'était trop beau pour être vrai. Lundi soir, en direct sur BFMTV, Christine Boutin pensait frapper fort en démontrant, citation à l'appui, comment le gouvernement tente de faire passer le report de la loi famille pour une temporisation bienvenue. Sûre de son effet, la fondatrice du Parti chrétien-démocrate avait même noté la fameuse formule sur un petit papier: plutôt que de «recul», le gouvernement parlerait de «stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée». «C'est tellement complexe que j'ai voulu prendre exactement le titre», a précisé à l'antenne Christine Boutin avant de livrer son analyse: «On voit très bien que pour l'instant, pour nous calmer, on nous dit “on va retirer”, mais nous ça nous endort pas du tout.»
«Stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée.» L'expression est en effet savoureuse. Mais Christine Boutin aurait mieux fait de vérifier ses sources… car la formule provenait en réalité du compte Twitter du Gorafi, un site Internet humoristique qui parodie - avec talent - l'actualité en détournant l'information par l'absurde.
Un tweet qu'il convenait donc de ne pas prendre au premier degré. En évoquant la «stratégie provisoire d'avancement à potentialité différée», Le Gorafi cherchait simplement à moquer la «novlangue» socialiste, cette manière d'user à profusion d'éléments de langage à laquelle Le Figaro a récemment consacré un article.
La méprise de Christine Boutin constitue une publicité inespérée pour Le Gorafi, qui n'a pas manqué de remercier via Twitter la présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate.
http://www.lefigaro.fr/politique/2014/0 ... gorafi.php
Qu'elle est conne c'te vieille chouette !