La note française de «AA» à «AA-

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Jiimmy
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Re: La note française de «AA» à «AA-

Message par Jiimmy »

CrazyMan a écrit : 30 avril 2023 18:15

Je ne me crois absolument pas supérieur aux autres, je ne cesse de répéter que la démocratie doit être plus directe pour ne pas la laisser aux spécialistes et aux dirigeants. S'il y a bien quelqu'un ici qui postule de la supériorité intrinsèque des "élites", notamment lorsque tu discutes de la notion d'intelligence, sur le reste de la population c'est bien toi. Pour faire bref je me sens supérieur aux individus qui postulent une supériorité de l'intelligence des élites sur le reste de la population et également vis-à-vis de ceux qui pratiquent le verbiage pour mieux combler le vide de leurs propos.

Prenons l'exemple de GAG, de voileux et bien d'autres sur le forum, je suis souvent en désaccord avec les propos qu'ils tiennent, néanmoins ils proposent des réflexions et argumentations personnelles dont la qualité est largement supérieure aux éléments de langages des éditorialistes et membres du gouvernement. Ce sont sans doute des individus qui ont vécu dans leur chair le fait d'être dominés socialement, le fait d'être subalterne dans le cadre du travail, etc, ces simples expériences amènent à questionner l'état des choses. Ce forum démontre que beaucoup de cadres supérieurs, dont tu faisais parti avant ta retraite, n'en sont absolument pas capable, rien d'étonnant puisque l'état des choses est à leur avantage.

En quoi ma vision des capacités de changements est idyllique ? Il faut faire un peu d'histoire pour comprendre que, notamment dans l'urgence, des changements conséquents peuvent avoir lieu. La vision technocratique promue par les néolibéraux, tu sais les types qui se disent sociaux démocrates mais qui ont abandonné la gauche depuis longtemps, est habitée par l'idée que le changement est difficilement possible. C'est la métaphore selon laquelle la société serait un gigantesque navire dont l'inertie ne peut permettre guère davantage que de tourner de quelques degrés. Malgré le fait que le changement s'inscrit toujours dans le temps long, l'histoire réfute l'idée d'une inertie justifiant l'immobilisme. Les néolibéraux d'une droite plus dure défendent l'idée que le changement présente toujours des effets pervers pour alimenter leur rhétorique conservatrice. L'argumentaire est différent mais le résultat est le même : la défense de l'ordre en place.

Je n'ai jamais dit que j'avais prétention, moi petit individu isolé, à remodeler la société. En revanche, quiconque observera la société remarquera une énergie contestataire grandissante dans de nombreux pays, que ce soit dans certains pays arabes avec des revendications démocratiques et féministes, dans les pays occidentaux avec des mouvements sociaux de plus en plus importants (Etats-Unis, Espagne, France, Royaume-Uni, etc...) et j'en passe. Que tu le veuilles ou non notre modèle de société, que l'on pourrait qualifier de capitaliste mais peu importe, souffre d'un déficit croissant de légitimité auprès d'une partie grandissante des populations.

Les changements sociaux et économiques ne sont jamais le fait d'un individu mais plutôt d'une dynamique sociale. Nous vivons aujourd'hui une crise politique pour une seule et bonne raison : l'écrasante majorité souhaite un changement qui ne vient pas car la classe dominante s'agrippe à sa position et au maigre morceau de légitimité qu'il lui reste. Cela crée une situation de fortes tensions entre un pouvoir qui, par définition, n'aime pas le changement et une écrasante majorité.

A partir de là il y a plusieurs possibilités : soit le pouvoir s'accroche et n'hésitera sans doute pas à prendre une tournure de plus en plus autoritaire, voir fascisante, soit le changement politique (pas forcément bon car cela pourrait basculer dans un nationalisme morbide) survient afin de retrouver un cadre réguler par des institutions légitimes aux yeux du plus grand nombre. C'est une crise de l'ordre social, les masses n'adhèrent plus à l'idéologie hégémonique et une crise d'autorité s'instaure. La crise politique actuelle tient au fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître.
J'aurai plutôt tendance à partager vos idées plutôt que celles de Papibilou sur les questions sociales, cependant je crois que vous vous illusionnez sur certains points. Je ne suis pas un adepte du principe démocratie même si j'évoque régulièrement cette notion pour poser une critique sur les actes de nos gouvernants. Il ne s'agit là en réalité que de mimer volontairement certaines formes de pensée afin de mettre en exergue les contradictions intégrant leurs discours (à savoir les appels incessants à des notions, des valeurs en terme de démocratie, de liberté qu'ils transgressent incessamment et qu'ils mobilisent notamment pour critiquer d'autres régimes jusqu'à les attaquer militairement parfois).

En ce qui me concerne, je crois que rien de mieux que ce dont l'on dispose actuellement ne peut aboutir d'une + grande implication du peuple dans la vie politique et ce pourquoi ? Parce que, que ce soit le patron du cac40, le rentier, la femme de ménage, le médecin, le livreur ou autres, tous sont caractérisés par une disposition commune qui est celle de défendre avant tout ses propres intérêts. Papibilou produit des odes à l'immobilisme et prêche pour une perpétuation de la domination de classes qu'ils théorisent comme supérieures intrinsèquement à la masse qu'elles dirigent (le simple fait de leur domination serait une preuve de cette supériorité) car ses intérêts vont plutôt dans le sens d'un maintien de l'ordre en place. Vous (comme ceux qui subissent cette domination au fond) prêchez pour un bouleversement car vos intérêts vont dans le sens d'une organisation différente du pouvoir.

Au final, quelles que soient les instances dirigeantes, il y aura toujours des catégories qui seront lésées car la majorité des gens (cela relève de l'intuition) ne se préoccupe pas de l'amélioration du bien-être et de la défense des intérêts contradictoires de celui que l'on peut désigner sous la figure de "l'autre". J'en veux pour preuve la crise du covid qui me semble illustrer à merveille ce phénomène universel. L'on a ainsi pu assister à une mise en ban d'une partie de la population sous couvert d'une soi-disant + grande dangerosité émanant d'elle, et ce du fait de son refus d'accéder à la vaccination. Si tout cela a pu se faire, c'est aussi grâce à l'assentiment d'une bonne partie de cette population de vaccinés qui n'a pas hésité à valider ces schémas et souvent selon les mêmes motifs ultras égoistes consistant à dire : "je ne vois pas pourquoi "l'autre" disposerait des mêmes droits que moi lors même qu'il n'a pas agi comme moi je l'ai fait". Et c'est un discours que l'on retrouve fréquemment sur nombre de sujets (exemple les aides sociales) : "je ne vois pas pourquoi "l'autre" devrait survivre grâce aux filets de protection lors même qu'il n'a pas le même parcours que moi" (bien que cela ne m'enlève rien au fond ni ne m'octroie quoi que ce soit de supplémentaire).
Et je crois bien que si le peuple avait eu + son mot à dire lors de cette crise covid, la situation aurait été rendue bien + compliquée pour ceux ayant rejeté cette vaccination. Chacun combattant fermement pour ses intérêts sans se soucier de ceux des autres et sans la moindre volonté de faire des efforts pour participer à une + grande émancipation de cet "autre", la classe politique se trouve donc bien à l'image du peuple dans sa domination (les individus qui composent le peuple agiraient selon une même logique à sa place).



Ainsi, les choses ne changeront pas ET parce que les gouvernants n'ont aucune raison de bousculer un système qui leur permet de perpétuer leur domination qui s'exerce depuis la nuit de temps de la part des + nobles, des + fortunés, de ceux qui sont mieux nés sur le reste (pourquoi le feraient-ils ? qui se tirerait de la sorte une balle dans le pied ?). Seule une extrême violence de la part du peuple pourrait permettre un changement mais pour quels aboutissements ? La prise de contrôle de quelques individus parmi le peuple, qui auront su se distinguer dans la contestation, afin de reproduire les mêmes schémas qu'ils dénonçaient préalablement ?
ET parce que les individus composant le peuple ne changeront pas et seule une profonde révolution intérieure chez chacun d'entre nous (+ d'altruisme, + de tolérance face à l'altérité, + d'honnêteté car tous à notre niveau nous tentons également de profiter des failles du système) permettrait de voir une incidence sur cette classe politique qui serait dans l'obligation de s'adapter aux nouvelles mentalités. Selon moi le changement ne s'obtient pas par la violence mais par des efforts à l'échelle de l'individu. + les individus feront des efforts et changeront + ils verront la transposition de ceux-ci sur ceux qui les dirigent.
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danielle49
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Re: La note française de «AA» à «AA-

Message par danielle49 »

L'andouille de Vire est toujours notée AA+, un peu moins que celle de Troyes, bon, il y a toujours matière à espérer. :D
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