Ce qui craint ça n'est pas le montant brut de la dette, genre regarde celui des USA et compare-le à celui de la France, ça aiderait à relativiser. Ce qui craint avec la dette c'est son taux par rapport au PIB du pays. Donc le truc c'est de faire un rattrapage de ce taux, comme l'avait fait Jospin il y 25 ans : réduire le déficit pour moins emprunter, mais emprunter quand même, peu, et laisser le PIB monter plus vite que ce nouvel endettement. Au final ça fait aussi baisser le taux d'endettement, mais sans pour autant rembourser avec des vrais sous vu qu'on a toujours du nouvel endettement pour combler un déficit; et ça fait toujours un peu augmenter le montant brut de la dette. Ca irait certes plus vite sans déficit. Mais c'est un faux problème : c'est juste un équilibre à trouver entre des entrées et des sorties de sous.Yaroslav a écrit : ↑04 août 2024 11:31 Il y a principalement 2 choses qui sont inquiétantes :
- La fuite en avant de l'état français qui, pour simplifier, n'a jamais été capable de contenir sa dette, ni en montant, ni en volume. Pour espérer un jour ne serait-ce que stabiliser la dette en montant, il faudra nécessairement commencer par rembourser plus qu'à emprunter de nouveau. Et ça, on n'a jamais été fichu de le faire. On a toujours emprunté beaucoup plus qu'on a remboursé. Et il faut bien avoir conscience que même si un jour on se mettrait à rembourser autant qu'à emprunter, la dette continuera à augmenter en montant (il faudra alors de la croissance pour qu'elle se stabilise en volume). Mais même ça (j'emprunte 10, je rembourse 10, il reste encore l'équivalent des intérêts à payer), on n'arrive pas à le faire.
Dans le budget de l'état français, on voit souvent apparaître la charge des intérêts de le dette qui atteint désormais plus de 53 milliards d'euros. Ce ne sont que les intérêts, il est même difficile de retrouver le montant consacré au remboursement du principal (les obligations arrivant à échéance).
- La dette n'est jamais un jeu à somme nulle, elle coûte chère. Là aussi, il faut bien avoir conscience que l'état jette chaque année plus de 50 milliards d'euros par la fenêtre pour avoir et conserver cette dette. Là on est un peu dans la même situation que le locataire qui paie très cher un appartement depuis longtemps et qui se rend compte qu'il aurait mieux valu qu'il l'achète plutôt que de s'enfermer dans une location de moins en moins rentable avec le temps qui passe (nos dépenses de fonctionnement qui nécessitent de la dette).
L'état paye pour conserver une dette, mais la dette fait entrer des sous dans l'économie. Entrées qui représentent plus de sous que les intérêts. Au final on a plus de sous qui entrent dans l'économie via les nouvelles dettes que de sous qui en sortent via les intérêts. C'est là l'utilité de l'endettement : faire entrer des sous dans l'économie à partir de rien. Le seul gros problème étant que l'augmentation des intérêts rogne sur la quantité de sous qui entrent dans l'économie, ce qui fragilise ce système.