Ségolène Royal met en doute les crimes de guerre commis en Ukraine, malgré les preuves
L’ancienne ministre socialiste a dénoncé sur BFM-TV jeudi une « propagande de guerre par la peur » menée par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Les crimes de guerre sont documentés », s’est indigné en retour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Le Monde avec AFP
Publié hier à 23h48, mis à jour à 02h36
L’ancienne ministre socialiste Ségolène Royal a questionné la réalité des crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine. Dénonçant « une propagande de guerre par la peur » de la part du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, Ségolène Royal a notamment mis en doute, jeudi 1er septembre sur BFM-TV « la maternité bombardée » dans le sud-est de l’Ukraine en mars. Selon elle, « vous pensez bien que s’il y avait la moindre victime, le moindre bébé avec du sang, à l’heure des téléphones portables on les aurait eues [les images]… ».
Pour mémoire, deux photographes de l’agence Associated Press ont largement documenté les conséquences des bombardements russes sur Marioupol. L’un de leur cliché d’une femme enceinte grièvement blessée évacuée sur un brancard, et décédée par la suite ainsi que son bébé, a fait le tour du monde.
Une femme enceinte grièvement blessée évacuée après le bombardement d’une maternité à Marioupol, le 9 mars 2022. Ni la mère ni le bébé n’ont survécu.
Une femme enceinte grièvement blessée évacuée après le bombardement d’une maternité à Marioupol, le 9 mars 2022. Ni la mère ni le bébé n’ont survécu. EVGENIY MALOLETKA / AP
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L’ex-candidate socialiste à la présidentielle de 2007 a aussi mis en doute le massacre de Boutcha, banlieue résidentielle de Kiev devenue ville martyre lors de son occupation par les forces russes en mars, ou « le récit de viol d’enfant pendant sept heures sous les yeux des parents ». « C’est monstrueux d’aller diffuser des choses comme ça uniquement pour interrompre le processus de paix », a-t-elle affirmé.
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Un « naufrage » pour Raphaël Glucksmann
« La paix en Ukraine n’est pas rendue impossible par les victimes de l’invasion, mais par la volonté de conquête [du président russe Vladimir] Poutine ! », a réagi sur Twitter jeudi après-midi le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
« Les crimes de guerre sont documentés, le nier est une insulte aux assassinés, aux violées, aux torturés ! Dire le contraire est de la propagande ! », a-t-il poursuivi.
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Dans un autre tweet, il a ajouté : « Elle dit que la dénonciation des crimes (dont elle doute) a un objet : entraver le processus de paix. Les agressés deviennent les bellicistes. Jusqu’à preuve du contraire les Ukrainiens sont les résistants dans une guerre qu’ils n’ont pas choisie », a-t-il critiqué. Le député européen Raphaël Glucksmann (Place publique) a, lui, dénoncé un « naufrage. Total ».
La députée européenne Horizons Nathalie Loiseau, ex-ministre chargée des affaires européennes, a fustigé un « négationnisme révoltant ». « Je ne savais pas qu’on pouvait se vautrer aussi profondément dans l’immonde », a-t-elle tweeté.