Le boucher et sa femme
Dans un petit village où jamais rien ne passe
Au sommet d'une côte, avec vue sur le port
Un beau jeune boucher y usait sa carcasse
Sérieux dans son travail, ne craignant pas l'effort
Une femme superbe avec de beaux quartiers
Vivait à ses crochets, véritable joyau
Méprisée par les vraies grenouilles de bénitiers
Une poitrine ferme et un port de cuisse haut
Taillant la bavette, souvent sur le trottoir
Ondulant déhanché offert comme cadeau
Elle n'aimait pas trop, rester à son comptoir
Il arrivait souvent, alors qu'elle tourne dos
Et les clients heureux tombaient dans ses filets
Faisant mine de voir un tout nouveau collier
Se délectant d'avance, du galbe des jarrets
Sentant le rouge aux joues comme un jeune écolier
Hélas pour le pauvre homme, en dehors de son gîte
La belle allait parfois contenter d'autres coeurs
Brochette de clients répondait à l'invite
Leur hampe dressant alors fièrement les couleurs
Ô elle se payait souvent de belles tranches
Usant jusqu'à la moelle, un amant fougueux
Réservant au mari parfois quelques dimanches
Lui, doux comme un agneau n'y voyait que du feu
Faisant même crédit à ceux qu'avaient pas l'rond
Qu'une langue déliée révèle le cocu
Le pauvre en aurait eu la rate au court bouillon
Etrippant le larron, à l'esse, suspendu
la femme du cocu est une vraie découenneuse
"Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo