La véritable idéologie du RN
Quinze jours d'interdiction de débats au palais Bourbon. La sanction maximale prononcée contre le député de Gironde du Rassemblement national, Grégoire de Fournas, ressemble à un rappel à l'ordre minimal. Car si les propos racistes se banalisent sur les réseaux sociaux, il reste consternant d'entendre prononcer dans un des sanctuaires de la démocratie française ces cinq mots : “Qu'il retourne en Afrique”.
Le député du RN se défend d'avoir délibérément visé le député Insoumis Carlos Martens Bilongo en référence à sa peau noire. Grégoire de Fournas désignait, selon lui, le bateau qui a secouru des migrants secourus par l’ONG SOS Méditerranée au large de la Libye. Il n'en demeure pas moins que cette formule xénophobe et haineuse tient plus du niveau d'une conversation de bistrot que celui requis par le débat parlementaire. Une formule qui, il est presque affligeant de devoir le souligner, est totalement opposée aux principes républicains et aux idéaux démocratiques.
Avec ses 89 élus à l'Assemblée nationale, le RN entend pourtant mener une stratégie de notabilisation. Pour montrer qu'il est un parti normal. Capable de s'institutionnaliser. Renvoyant la France Insoumise à des pratiques de désordre et de chaos, ces élus d'extrême-droite ont bien essayé de paraître plus policés dans l'hémicycle. Certains cadres ont d'ailleurs pris leur distance avec le député de Gironde. Si Marine Le Pen a assuré la défense de Grégoire de Fournas, celle qui n'a pas renoncé à l'Elysée a toutefois admis que ses paroles “manquaient de finesse”.
Issu du FN de Jean-Marie Le Pen et toiletté dans une stratégie de normalisation ou de “dédiabolisation”, le Rassemblement national montre qu'il a bien du mal à laisser derrière lui ses saillies les plus choquantes. Celles qui révèlent l'ADN xénophobe de son idéologie profonde. Celles qui témoignent de ses obsessions sur le thème de la “submersion migratoire” venue du continent africain
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