Patchouli38 a écrit : ↑03 juillet 2025 13:37
papibilou a écrit : ↑03 juillet 2025 12:17
Rappel: ce n'est pas l'immigration en soi qui est une catastrophe, mais l'immigration illégale.
Si on ne fait pas la différence on a du mal à comprendre. Les partis de droite radicale en Europe ne sont pas tous fondamentalement opposés à l'immigration.
En Italie, vu le taux de natalité très bas, l'immigration est la bienvenue et Meloni a déjà régularisé des centaines de milliers d'immigrés qui bossaient depuis plusieurs années en Italie. En revanche elle obtient, semble-t-il, un réel succès dans ses combats contre l'immigration illégale.
Vous faites erreur si les résultats de lutte contre l'immigration clandestine en Italie. En effet, on approcherai plutôt du fiasco :
"Ces initiatives ont-elles porté les fruits attendus ? Sans grande surprise, la réponse est clairement négative. La politique d’endiguement ne fonctionne pas ou très médiocrement. Sur les huit premiers mois de l’année 2023, 113 500 migrants étaient arrivés de manière irrégulière en Italie, plus du double de ce qui était observé un an plus tôt à la même période et déjà davantage que sur l’ensemble de l’année 2022 (un peu plus de 100 000). Depuis la signature de l’accord avec la Tunisie, les franchissements de la mer depuis les côtes tunisiennes ont même sensiblement augmenté. Selon les données du ministère de l’Intérieur italien, on comptait en effet 22 787 franchissements depuis la Tunisie au 31 juillet 2022 contre 54 693 (61%) au 31 juillet 2023.
Outre qu’elle consiste à externaliser le travail de contrôle et de surveillance auprès d’Etats dont le bilan en matière de droits de l’homme est pour le moins douteux, cette politique de voisinage se heurte à plusieurs obstacles : la faible efficacité de régimes souvent corrompus et mal organisés, le risque de chantage financier continuel et surtout la pression supérieure qu’exercent les désordres géopolitiques à la source de très nombreuses migrations ; en particulier, le retour de la guerre au Darfour depuis quelques mois jettent sur les routes de l’exil des milliers d’hommes et de femmes.
Au total, les 40 000 passages que les autorités tunisiennes auraient empêchés ces derniers mois selon le ministre de l’intérieur italien ne sont pas grand-chose en comparaison du « stock » de candidats à la migration vers l’Europe depuis Sfax ou les côtes libyennes. L’Organisation internationale des migrations estime que plus de 400 000 étrangers stationneraient actuellement en Libye : même si tous ne tenteront pas de franchir la mer, il y a là un réservoir capable d’alimenter durablement les flux à destination de la Péninsule. De fait, l’action de ces pays de transit est tout au plus celle d’un « ralentisseur » sur la route des migrants.
Le fait d’avoir compliqué la vie des ONG humanitaires n’est manifestement d’aucun effet sur les flux, n’en déplaise à ceux qui considèrent que, si les migrants sont aussi nombreux, c’est parce qu’il existerait une industrie du passage relayée par l’assistance complice des ONG lors de la traversée. Certes, d’octobre 2022 à mars 2023, les initiatives du gouvernement Meloni ont réussi à limiter l’action des associations humanitaires : les ONG n’ont été responsables que de 7% des débarquements en Italie contre 20% à la même période un an plus tôt, selon le chercheur Matteo Villa. Mais, loin de se traduire par un recul du nombre de débarquements comme on vient de la voir, cela a surtout conduit à multiplier le nombre de morts et de disparus en mer. Selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations, ce nombre est déjà plus élevé par la route dite de « Méditerranée centrale » en 2023 (2 066) qu’il ne l’avait été sur l’ensemble des années 2020 (1 000), 2021 (1 553) et 2022 (1 417).
Témoignage du malaise autour de la question des débarquements de migrants, selon le média Pagella Politica, Giorgia Meloni a quasiment arrêté de tweeter à ce sujet à mesure que les débarquements se faisaient plus nombreux."
https://www.lagrandeconversation.com/po ... olte-face/