"Guerre à Gaza : 69 morts dans des frappes israéliennes alors qu’un cessez-le-feu est débattu"
De nombreuses personnes essayent de trouver refuge dans des bâtiments scolaires, mais ceux-ci ont été à plusieurs reprises la cible d’attaques israéliennes qui, selon l’armée, visent des militants du Hamas se cachant parmi les civils.
La Défense civile de la bande de Gaza a rapporté jeudi la mort de 69 personnes dans des opérations militaires israéliennes, en pleines discussions de part et d’autre pour un cessez-le-feu, qui divise le gouvernement en Israël. L’armée israélienne a récemment étendu son offensive dans le petit territoire côtier palestinien, où la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, a poussé une large majorité des habitants à se déplacer.
Un garçon blessé regarde alors que des Palestiniens inspectent les dégâts dans une école abritant des personnes déplacées, suite à une frappe aérienne israélienne nocturne, dans la ville de Gaza, le 3 juillet 2025. Dawoud Abu Alkas / REUTERS
Beaucoup d’entre eux ont trouvé refuge dans des bâtiments scolaires, parfois attaqués par les forces israéliennes, qui affirment cibler des combattants du Hamas se cachant parmi les civils.
La Défense civile gazaouie a indiqué à l’AFP qu’une frappe aérienne nocturne sur l’école Moustafa Hafez de Gaza-ville (nord), qui abrite des déplacés, avait fait 15 morts, dont «une majorité d’enfants et de femmes».
«Ce n’est pas une vie», déplore Oumm Yassin Abou Awda, parmi les Palestiniens endeuillés à l’hôpital où les dépouilles ont été amenées. «Soit ils (les Israéliens) nous lancent une bombe atomique et on en finit, soit la conscience des gens doit enfin se réveiller». Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a affirmé avoir visé un combattant du Hamas «de premier plan» et avoir pris «de nombreuses mesures pour réduire le risque de toucher des civils».
La GHF pointée du doigt
Selon le porte-parole de la Défense civile Mahmoud Basal, 38 personnes ont aussi été tuées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient pour recevoir de l’aide humanitaire, ce que l’armée, sollicitée, n’a pas encore commenté. Le mécanisme de distribution de l’aide est dénoncé par la communauté humanitaire internationale depuis sa prise en main, fin mai, par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les États-Unis et Israël avec laquelle l’ONU refuse de collaborer.
Les Nations unies ont accusé les militaires israéliens d’avoir «bombardé et tiré sur des Palestiniens essayant d’atteindre les points de distribution, causant de nombreux décès». L’armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu à proximité de sites de distribution d’aide, mais affirme avoir répondu à une «menace».
Amnesty International a fustigé jeudi un «système militarisé» à travers lequel «Israël continue d’utiliser la famine des civils comme arme de guerre contre les Palestiniens». Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège la bande de Gaza, et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations des organisations opérant sur le territoire palestinien.
«Faire disparaître le Hamas»
En Israël, la classe politique continue de se diviser entre partisans d’une trêve qui permettrait la libération d’une partie des otages encore retenus à Gaza et ceux d’une poursuite des combats tant que le Hamas n’est pas anéanti. «Si nous ne parvenons pas à faire disparaître le Hamas, nos enfants en souffriront!», a estimé dans un entretien à la chaîne 14 le ministre de la Sécurité nationale,
Itamar Ben Gvir. Il compte, avec un autre ministre d’extrême droite, Bezalel Smotrich, faire pression sur le premier ministre, Benyamin Netanyahou, pour qu’il repousse les propositions américaines pour un cessez-le-feu de 60 jours.
Cette trêve, selon une source palestinienne, serait assortie de la libération de la moitié des otages encore vivants, en échange de prisonniers palestiniens. Benyamin Netanyahou doit se rendre la semaine prochaine à Washington pour une troisième rencontre en moins de six mois avec le président américain, Donald Trump, qui presse pour un arrêt des hostilités."
https://www.lefigaro.fr/international/g ... s-20250703