Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Au sujet de Zemmour le plus important en 2023, ce n'est pas ce qu'il a dit de ce qu'a fait Pétain il y a 80 ans mais bien ce qu'il propose actuellement, à savoir un moratoire sur l'immigration, afin dit-il pour sauver la France de grandes menaces (la partition selon Hollande, la guerre civile selon G. Collomb) et pour la France conserve sa civilisation millénaire chrétienne.
- Victor
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Mais vos "spécialistes" sont-ils plus crédibles que d'autres "spécialistes" qui ne sont pas tout à fait du même avis ?
Ce sujet nous montre que certains "spécialistes" se sont attribués le rôle de détenir la vérité historique et SURTOUT de faire taire d'autres historiens qui ne seraient pas complètement sur la même ligne qu'eux.
Et qui sont ces "spécialistes" qui veulent à tout prix s'autoattribuer le rôle de détenir la vérité historique ?
Bizarrement (mais est-ce si surprenant) des universitaires bien idéologisés à gauche toute ..
Notre ami Zemmour est juste une victime de ces inquisiteurs de la pire espèce.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
Alexis de Tocqueville
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Dans le domaine des sciences humaines affirmer détenir la vérité , c'est montrer ses limites intellectuelles.Victor a écrit : ↑21 janvier 2023 10:27Mais vos "spécialistes" sont-ils plus crédibles que d'autres "spécialistes" qui ne sont pas tout à fait du même avis ?
Ce sujet nous montre que certains "spécialistes" se sont attribués le rôle de détenir la vérité historique et SURTOUT de faire taire d'autres historiens qui ne seraient pas complètement sur la même ligne qu'eux.
Et qui sont ces "spécialistes" qui veulent à tout prix s'autoattribuer le rôle de détenir la vérité historique ?
Bizarrement (mais est-ce si surprenant) des universitaires bien idéologisés à gauche toute ..
Notre ami Zemmour est juste une victime de ces inquisiteurs de la pire espèce.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
C'est quand même extraordinaire de voir avec quel acharnement on s'accroche sur un fait interprétable à souhait qui date de 80 ans alors que la question devrait être: souhaitons nous limiter fortement l'immigration ou pas ? Et si oui, comment ?
- Victor
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Parce que tout d'abord il s'agit du sujet de ce fil de discussion.
Et que la politique d'immigration n'est pas le sujet de ce fil de discussion.
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
Alexis de Tocqueville
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Il n'y a rien d'extraordinaire, c'est une méthode courante qui consiste à salir celui qui détient le bon sens et la raison et qui ose venir troubler l'idéologie des bien pensants qui eux depuis plus de quarante ans ne font que se tromper sur tout.
* il pleut doucement sur la ville *
* Et le poète soul engueulait l' Univers *
(Rimbaud)
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Moi je n'ai pas la solution ..
.mais j'ai des idées ....
mais comme ça ne mettra personne d'accord je les garde pour moi ...
.Juste celle là ...
La première des choses a faire c'est dire vertement a l'EUROPE que la FRANCE FERMERA SES frontières aux NONS Européens ..
Ça plait ou pas mais c'est ainsi ...
mais par contre la France aidera les pays migrateurs a se développer /...exemple a suivre ...
![Dan.San :]](https://www.forum-actualite.com/debats/images/smilies/8.gif)

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.Juste celle là ...
La première des choses a faire c'est dire vertement a l'EUROPE que la FRANCE FERMERA SES frontières aux NONS Européens ..
Ça plait ou pas mais c'est ainsi ...
mais par contre la France aidera les pays migrateurs a se développer /...exemple a suivre ...
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La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
- Victor
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Par ailleurs, sur l'immigration, contrairement à Zemmour je pense que notre pays a un grand besoin d'immigration.
Notre natalité est ultra-faiblarde, les "de souche" ou de seconde génération d'immigrés n'acceptent pas certains jobs qui doivent en conséquence être pris par des travailleurs étrangers.
Et on a un exemple typique sous nos yeux. Le brexit.
Tout un tas de travailleurs étrangers en GB ont dû quitter le pays, avec quel résultat ?
Un simple exemple, une très grosse pénurie de conducteurs de poids lourds !
Notre natalité est ultra-faiblarde, les "de souche" ou de seconde génération d'immigrés n'acceptent pas certains jobs qui doivent en conséquence être pris par des travailleurs étrangers.
Et on a un exemple typique sous nos yeux. Le brexit.
Tout un tas de travailleurs étrangers en GB ont dû quitter le pays, avec quel résultat ?
Un simple exemple, une très grosse pénurie de conducteurs de poids lourds !
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Victor a écrit : ↑21 janvier 2023 11:28 Par ailleurs, sur l'immigration, contrairement à Zemmour je pense que notre pays a un grand besoin d'immigration.
Notre natalité est ultra-faiblarde, les "de souche" ou de seconde génération d'immigrés n'acceptent pas certains jobs qui doivent en conséquence être pris par des travailleurs étrangers.
Et on a un exemple typique sous nos yeux. Le brexit.
Tout un tas de travailleurs étrangers en GB ont dû quitter le pays, avec quel résultat ?
Un simple exemple, une très grosse pénurie de conducteurs de poids lourds !
C'est un fausse bonne idée de penser que toujours plus d'immigration est la seule solution pour résoudre nos problèmes. Tu l'as dis toi même, à la deuxième génération certains jobs ne sont plus acceptés, tout simplement parce qu'ils sont trop mal payés. Au Royaume Uni, la conséquence c'est que le gouvernement a largement augmenté les cadences de formation des chauffeurs et les salaires se sont mis au niveau de la pénibilité du boulot.
Pour le reste, le taux de chômage chez les immigrés en France est bien supérieur à celui des nationaux.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Et pourquoi Zemmour ne cesse de parler de Pétain alors ? Pourquoi en parle-t-il dans le suicide français ? Et pourquoi faites vous tous sautez si aisément de Pétain l'immigration ? Pourquoi Zemmour veut abolir la loi Pleven de 1972 contre le racisme ?
Pourquoi tes principes de respect strict des faits lorsqu'il s'agit de science disparaissent complètement quand on parle d'histoire ?
Car tout cela se rejoint pour banaliser et légitimer des lois d'exception. Ce qui fonctionne puisqu'un pas un ne moufte sur la déportation et le massacre de juifs dès lors qu'ils ne sont pas français. Toute cette "histoire" revue et manipulée par Zemmour n'a d'autre objectif de préparer les esprits à accepter dans le futur son projet de "remigration". Disculper Vichy est compatible avec ses ambitions politiques.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
c'est vrai , Blondy a demarré en 83 en accompagnant "papa" aux municipales à Paris (pile 40 ans) ,c'est vrai aussi que le gourbi a été fondé ,il y plus de 40 ans en 1972 mais il n'a émmergé que dans les années 80gare au gorille a écrit : ↑21 janvier 2023 11:23
Il n'y a rien d'extraordinaire, c'est une méthode courante qui consiste à salir celui qui détient le bon sens et la raison et qui ose venir troubler l'idéologie des bien pensants qui eux depuis plus de quarante ans ne font que se tromper sur tout.
quant à ton idéologie des bien pensants ,,, arrete de vous vanter
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Il s'agit d'une tactique bien connue, mise en oeuvre ici par la gauche immigrationniste.
Lorsqu'une question dérange, beaucoup choisissent de critiquer l'auteur de la question afin de le disqualifier.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
C'est exact. Mais c'est surtout parce que celui qui l'a évoqué s'appelle Zemmour et qu'il arrive à polariser sur sa personne en raison de ses talents de polémiste.
- Corvo
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Rembobinons...
Zemmour, une dérive française
par Cécile Daumas et Jonathan Bouchet-Petersen
publié le 10 octobre 2014 à 19h36
Homophobe, islamophobe et sexiste, le polémiste prêche avec succès ses thèses sur la déliquescence de la nation. Comme une autre face d’un lepénisme rampant et décomplexé.
Dans le Figaro Magazine, publication où il tient chronique et qui lui a consacré sa une fin septembre avant la sortie de son dernier livre, Eric Zemmour nous avait prévenus : «J'ai compris l'utilisation de la télévision dite de divertissement faite par la gauche depuis toujours pour endoctriner les masses.» Avec son Suicide français (Albin Michel), il a tenu ses promesses de contre-révolutionnaire nationaliste du petit écran. En une semaine, de On n'est pas couché chez Ruquier (France 2) à C à vous (France 5), en passant par RTL (autre employeur) ou BFM TV chez Ruth Elkrief - quand ce n'est pas en débat avec le réac maison Eric Brunet -, le journaliste polémiste de 54 ans a saturé l'espace médiatique. Et dynamité son plan média d'une polémique sur Pétain qui aurait sauvé les Juifs (lire page 7). S'attirant jeudi une réplique cinglante de l'historien Robert Paxton, spécialiste de Vichy, qui, interrogé par Rue89, a jugé l'argumentaire zemmourien «parfaitement vide». Et d'ajouter : «Je ne vois aucune raison de changer mon avis selon lequel le régime de Vichy a commis des actes terribles contre tous les Juifs, y compris les Juifs de nationalité française.» Depuis les Rendez-vous de l'histoire, qui se tiennent c e week-end à Blois, Nicolas Offenstadt a, lui, déploré que «Zemmour [fasse] de l'histoire une arme politique alors que les historiens professionnels sont dans la réflexion et le doute».
Bien-pensance. Cette tactique de la provoc télévisuelle est devenue la marque de fabrique d'Eric Zemmour, ce troll identitaire selon lequel la France n'en finit plus de s'enfoncer dans la décadence, sous la double tyrannie de l'Europe et des minorités. Une méthode très efficace, dont il use jusqu'à la caricature. Avec un succès qui, sur le fond comme sur la forme, est un symptôme de l'époque. En rupture de stock, son livre se vend à 5 000 exemplaires par jour. Lui qui se dit victime de la bien-pensance de gauche, n'a jamais eu autant de visibilité, en tête de gondole la plus rance du paysage médiatique.
Son dernier ouvrage, qui lui a demandé trois ans de travail, est pain bénit, notamment pour ceux qui s'alarment d'un pouvoir politique défaillant et d'un système déliquescent, s'angoissant d'une mondialisation toujours plus cruelle et d'une souveraineté nationale fragilisée. Et ils sont nombreux, en premier lieu parmi ceux qui manifestent dans les rangs de la Manif pour tous ou qui adhèrent aux thèses du Front national. En 534 pages, Zemmour remonte le fil des «quarante dernières années qui ont défait la France». Comprendre cette sinistre période qui se serait ouverte depuis Mai 68 : domination culturelle et idéologique de la gauche avec ses idéaux égalitaires, son multiculturalisme et ses mots d'ordre libertaires. «Le triptyque soixante-huitard - dérision, déconstruction, destruction - a sapé, écrit-il, les fondements de toutes les structures traditionnelles : famille, nation, travail, Etat, école.» Son projet pour la France de demain ? Celle d'hier.
Obsessions. Seul contre tous, héros solitaire d'une France en décomposition avancée, Zemmour se vit en martyr de la cause néoconservatrice, l'homme blanc contre le «complot féministo-arabo-africain», selon l'expression du chercheur Philippe Corcuff (lire page 5). Sa mission (impossible) ? Redonner un papa à la nation et aux familles («l'homme est devenu une mère comme les autres»), rétablir la France d'antan («le peuple français ne reconnaît plus la France») sans homosexuels («le gay veut être un Juif comme les autres»), sans femmes libérées et sans immigrés qu'il juge inassimilables (ses trois obsessions majeures). La France des blouses grises en somme, celle de son enfance de juif d'origine pied-noir élevé en banlieue parisienne, pur produit de la méritocratie française. Ainsi confond-il, en hyperindividualiste starisé d'une époque dont il dénonce pourtant l'égoïsme, son propre destin avec celui de la nation française.
«Dissidence». Faut-il en rire ? Le phénomène mérite d'être pris au sérieux tant ses propos xénophobes et souvent sexistes font le lit, aux heures de très grande écoute, des idéologies les plus extrêmes. Quand ses dérapages, nombreux, le conduisent au-delà des frontières de la loi (il a déjà été condamné ), la plupart de ses soutiens en appellent d'abord à une conception sans limites de la liberté d'expression. Tel l'ancien magistrat Philippe Bilger sur son blog : «Dans quel monde vit-on, dans quelle France pour que des controverses normales sur le plan intellectuel suscitent un tel émoi, comme si on venait de découvrir que la contradiction existe, que le langage est capable de brutalité et l'esprit, de vérité ?» Marine Le Pen, aussi, a volé à son secours, en mai 2012 alors qu'une chronique odieuse sur Christiane Taubira lui avait valu d'être très fragilisé à RTL, la leader d'extrême droite avait déclaré - dans ce qui peut sonner comme un autoportrait : «Par ses prises de position […], il représente une forme de quasi-dissidence vis-à-vis des élites autoproclamées du PAF et des éditorialistes alignés sur une bien-pensance convenue. Pour cette raison, il entre souvent en résonance avec les Français.» Encore plus à droite, Fabrice Robert, le président du Bloc identitaire, a gazouillé le 6 octobre sur Twitter sa satisfaction de voir le Suicide français cartonner en librairie : «Pendant que les bien-pensants crient au scandale, le nouveau livre d'Eric Zemmour est en tête des ventes sur Amazon.» A Béziers, où le maire d'extrême droite Robert Ménard (qui a lui aussi officié un temps sur iTélé) a été élu avec le soutien du FN et se fait fort de «faire entendre ceux qui pensent différemment des médias dominants», le bulletin officiel de la municipalité consacre deux pages à la sortie du livre de Zemmour - qui sera sur place le 16 octobre.
Ovation. A droite non plus, les fans ne manquent pas. Au printemps 2011, invité par le club des Réformateurs, composés d'élus UMP autour de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Hervé Novelli, formé à Occident, Zemmour y fut ovationné quelques jours après avoir été condamné pour provocation à la haine raciale. Cette fois-là, il avait osé : «Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait.» Devant une assemblée conquise, il avait détaillé sa conception toute personnelle de la liberté d'expression : «La justice n'a pas légitimité pour décider de l'innocence ou de la culpabilité d'une parole publique, d'une idéologie ou d'une polémique.» Il avait ainsi soutenu l'alors député UMP Christian Vanneste après ses propos homophobes ou, déjà, à tendance révisionniste. Chaque fois, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et SOS Racisme montent au créneau pour dénoncer ses propos, tandis que ses employeurs, en se bouchant plus ou moins le nez - qu'ils ont collé sur les courbes d'audience -, lui resignent un contrat la saison suivante.
«Facho Spontex». Que faire alors du cas Zemmour? L'ignorer ou en parler ? Politiquement, de qui est-il le porte-flingue ? Porté par un ego et un succès qui le poussent à croire qu'il pourrait laisser une trace dans le monde des idées, il ne représente en fait que lui et lui seul. Mais comment ne pas voir dans la présence, trompetée et probable, de Marine Le Pen au second tour de la prochaine présidentielle et celle, avérée, de Zemmour en tête des ventes de livres, les deux faces d'une même réalité. Sans rouler formellement pour la présidente du FN, le polémiste en est l'un des plus redoutables agents électoraux. Dans sa chronique de cette semaine dans Libération, Alain Duhamel le situe «politiquement entre Jean-Marie Le Pen (aussi ménagé que Vichy), Philippe de Villiers, Marie- France Garaud et Philippe Seguin, tout près désormais de Marine Le Pen». Chez Eric Zemmour, il y a aussi beaucoup de Patrick Buisson, l'idéologue maurassien et ex-patron de Minute, principal conseiller de Nicolas Sarkozy durant la dernière présidentielle. Pour le politologue Gaël Brustier, Zemmour - qu'il a connu «charmant journaliste souverainiste sentant bien les sentiments du pays» il y a une quinzaine d'années - s'est «durci» en «identitariste», «rentier d'une idéologie de plus en plus authentiquement réactionnaire». Brustier le dépeint désormais en «facho Spontex» dont «le flot d'obsessions relève du pathologique», notamment sur la féminisation de la société.
Malaxe. Paradoxalement, ce sont les femmes libérées qui ont lancé sa carrière de polémiste télévisuel, sur le credo du sexisme, dérapant régulièrement sur la question de l'IVG. En 2006, Zemmour publie le Premier Sexe, avec quelques années d'avance sur le débat déclenché autour des ABCD de l'égalité et de la supposée théorie du genre. Il y dénonce les excès du féminisme, volant au secours de «ces hommes sommés de devenir des femmes comme les autres». Un succès. Lui, le journaliste politique un peu placardisé du Figaro prend enfin la lumière. De ce jour, sa méthode de travail n'a jamais changé. Ni intellectuel ni historien, il part de faits, certes avérés, qu'il malaxe de son intelligence orientée et qu'il transforme pour asseoir ses fantasmes de restauration. Et s'imposer, même s'il s'en défend, comme le lessiveur en chef des idées du FN dans l'espace public.
https://www.liberation.fr/france/2014/1 ... e_1119294/
Zemmour, une dérive française
par Cécile Daumas et Jonathan Bouchet-Petersen
publié le 10 octobre 2014 à 19h36
Homophobe, islamophobe et sexiste, le polémiste prêche avec succès ses thèses sur la déliquescence de la nation. Comme une autre face d’un lepénisme rampant et décomplexé.
Dans le Figaro Magazine, publication où il tient chronique et qui lui a consacré sa une fin septembre avant la sortie de son dernier livre, Eric Zemmour nous avait prévenus : «J'ai compris l'utilisation de la télévision dite de divertissement faite par la gauche depuis toujours pour endoctriner les masses.» Avec son Suicide français (Albin Michel), il a tenu ses promesses de contre-révolutionnaire nationaliste du petit écran. En une semaine, de On n'est pas couché chez Ruquier (France 2) à C à vous (France 5), en passant par RTL (autre employeur) ou BFM TV chez Ruth Elkrief - quand ce n'est pas en débat avec le réac maison Eric Brunet -, le journaliste polémiste de 54 ans a saturé l'espace médiatique. Et dynamité son plan média d'une polémique sur Pétain qui aurait sauvé les Juifs (lire page 7). S'attirant jeudi une réplique cinglante de l'historien Robert Paxton, spécialiste de Vichy, qui, interrogé par Rue89, a jugé l'argumentaire zemmourien «parfaitement vide». Et d'ajouter : «Je ne vois aucune raison de changer mon avis selon lequel le régime de Vichy a commis des actes terribles contre tous les Juifs, y compris les Juifs de nationalité française.» Depuis les Rendez-vous de l'histoire, qui se tiennent c e week-end à Blois, Nicolas Offenstadt a, lui, déploré que «Zemmour [fasse] de l'histoire une arme politique alors que les historiens professionnels sont dans la réflexion et le doute».
Bien-pensance. Cette tactique de la provoc télévisuelle est devenue la marque de fabrique d'Eric Zemmour, ce troll identitaire selon lequel la France n'en finit plus de s'enfoncer dans la décadence, sous la double tyrannie de l'Europe et des minorités. Une méthode très efficace, dont il use jusqu'à la caricature. Avec un succès qui, sur le fond comme sur la forme, est un symptôme de l'époque. En rupture de stock, son livre se vend à 5 000 exemplaires par jour. Lui qui se dit victime de la bien-pensance de gauche, n'a jamais eu autant de visibilité, en tête de gondole la plus rance du paysage médiatique.
Son dernier ouvrage, qui lui a demandé trois ans de travail, est pain bénit, notamment pour ceux qui s'alarment d'un pouvoir politique défaillant et d'un système déliquescent, s'angoissant d'une mondialisation toujours plus cruelle et d'une souveraineté nationale fragilisée. Et ils sont nombreux, en premier lieu parmi ceux qui manifestent dans les rangs de la Manif pour tous ou qui adhèrent aux thèses du Front national. En 534 pages, Zemmour remonte le fil des «quarante dernières années qui ont défait la France». Comprendre cette sinistre période qui se serait ouverte depuis Mai 68 : domination culturelle et idéologique de la gauche avec ses idéaux égalitaires, son multiculturalisme et ses mots d'ordre libertaires. «Le triptyque soixante-huitard - dérision, déconstruction, destruction - a sapé, écrit-il, les fondements de toutes les structures traditionnelles : famille, nation, travail, Etat, école.» Son projet pour la France de demain ? Celle d'hier.
Obsessions. Seul contre tous, héros solitaire d'une France en décomposition avancée, Zemmour se vit en martyr de la cause néoconservatrice, l'homme blanc contre le «complot féministo-arabo-africain», selon l'expression du chercheur Philippe Corcuff (lire page 5). Sa mission (impossible) ? Redonner un papa à la nation et aux familles («l'homme est devenu une mère comme les autres»), rétablir la France d'antan («le peuple français ne reconnaît plus la France») sans homosexuels («le gay veut être un Juif comme les autres»), sans femmes libérées et sans immigrés qu'il juge inassimilables (ses trois obsessions majeures). La France des blouses grises en somme, celle de son enfance de juif d'origine pied-noir élevé en banlieue parisienne, pur produit de la méritocratie française. Ainsi confond-il, en hyperindividualiste starisé d'une époque dont il dénonce pourtant l'égoïsme, son propre destin avec celui de la nation française.
«Dissidence». Faut-il en rire ? Le phénomène mérite d'être pris au sérieux tant ses propos xénophobes et souvent sexistes font le lit, aux heures de très grande écoute, des idéologies les plus extrêmes. Quand ses dérapages, nombreux, le conduisent au-delà des frontières de la loi (il a déjà été condamné ), la plupart de ses soutiens en appellent d'abord à une conception sans limites de la liberté d'expression. Tel l'ancien magistrat Philippe Bilger sur son blog : «Dans quel monde vit-on, dans quelle France pour que des controverses normales sur le plan intellectuel suscitent un tel émoi, comme si on venait de découvrir que la contradiction existe, que le langage est capable de brutalité et l'esprit, de vérité ?» Marine Le Pen, aussi, a volé à son secours, en mai 2012 alors qu'une chronique odieuse sur Christiane Taubira lui avait valu d'être très fragilisé à RTL, la leader d'extrême droite avait déclaré - dans ce qui peut sonner comme un autoportrait : «Par ses prises de position […], il représente une forme de quasi-dissidence vis-à-vis des élites autoproclamées du PAF et des éditorialistes alignés sur une bien-pensance convenue. Pour cette raison, il entre souvent en résonance avec les Français.» Encore plus à droite, Fabrice Robert, le président du Bloc identitaire, a gazouillé le 6 octobre sur Twitter sa satisfaction de voir le Suicide français cartonner en librairie : «Pendant que les bien-pensants crient au scandale, le nouveau livre d'Eric Zemmour est en tête des ventes sur Amazon.» A Béziers, où le maire d'extrême droite Robert Ménard (qui a lui aussi officié un temps sur iTélé) a été élu avec le soutien du FN et se fait fort de «faire entendre ceux qui pensent différemment des médias dominants», le bulletin officiel de la municipalité consacre deux pages à la sortie du livre de Zemmour - qui sera sur place le 16 octobre.
Ovation. A droite non plus, les fans ne manquent pas. Au printemps 2011, invité par le club des Réformateurs, composés d'élus UMP autour de l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy Hervé Novelli, formé à Occident, Zemmour y fut ovationné quelques jours après avoir été condamné pour provocation à la haine raciale. Cette fois-là, il avait osé : «Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait.» Devant une assemblée conquise, il avait détaillé sa conception toute personnelle de la liberté d'expression : «La justice n'a pas légitimité pour décider de l'innocence ou de la culpabilité d'une parole publique, d'une idéologie ou d'une polémique.» Il avait ainsi soutenu l'alors député UMP Christian Vanneste après ses propos homophobes ou, déjà, à tendance révisionniste. Chaque fois, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) et SOS Racisme montent au créneau pour dénoncer ses propos, tandis que ses employeurs, en se bouchant plus ou moins le nez - qu'ils ont collé sur les courbes d'audience -, lui resignent un contrat la saison suivante.
«Facho Spontex». Que faire alors du cas Zemmour? L'ignorer ou en parler ? Politiquement, de qui est-il le porte-flingue ? Porté par un ego et un succès qui le poussent à croire qu'il pourrait laisser une trace dans le monde des idées, il ne représente en fait que lui et lui seul. Mais comment ne pas voir dans la présence, trompetée et probable, de Marine Le Pen au second tour de la prochaine présidentielle et celle, avérée, de Zemmour en tête des ventes de livres, les deux faces d'une même réalité. Sans rouler formellement pour la présidente du FN, le polémiste en est l'un des plus redoutables agents électoraux. Dans sa chronique de cette semaine dans Libération, Alain Duhamel le situe «politiquement entre Jean-Marie Le Pen (aussi ménagé que Vichy), Philippe de Villiers, Marie- France Garaud et Philippe Seguin, tout près désormais de Marine Le Pen». Chez Eric Zemmour, il y a aussi beaucoup de Patrick Buisson, l'idéologue maurassien et ex-patron de Minute, principal conseiller de Nicolas Sarkozy durant la dernière présidentielle. Pour le politologue Gaël Brustier, Zemmour - qu'il a connu «charmant journaliste souverainiste sentant bien les sentiments du pays» il y a une quinzaine d'années - s'est «durci» en «identitariste», «rentier d'une idéologie de plus en plus authentiquement réactionnaire». Brustier le dépeint désormais en «facho Spontex» dont «le flot d'obsessions relève du pathologique», notamment sur la féminisation de la société.
Malaxe. Paradoxalement, ce sont les femmes libérées qui ont lancé sa carrière de polémiste télévisuel, sur le credo du sexisme, dérapant régulièrement sur la question de l'IVG. En 2006, Zemmour publie le Premier Sexe, avec quelques années d'avance sur le débat déclenché autour des ABCD de l'égalité et de la supposée théorie du genre. Il y dénonce les excès du féminisme, volant au secours de «ces hommes sommés de devenir des femmes comme les autres». Un succès. Lui, le journaliste politique un peu placardisé du Figaro prend enfin la lumière. De ce jour, sa méthode de travail n'a jamais changé. Ni intellectuel ni historien, il part de faits, certes avérés, qu'il malaxe de son intelligence orientée et qu'il transforme pour asseoir ses fantasmes de restauration. Et s'imposer, même s'il s'en défend, comme le lessiveur en chef des idées du FN dans l'espace public.
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Re: Des mots et des livres. Zemmour rappelé à la vérité historique
Le problème c'est que si on accordait pas la parole à Zemmour, ça violerai le principe de liberté d'expression. Après est-ce que la liberté d'expression implique qu'on doit laisser tout le monde s'exprimer quoi qu'il arrive ?Kelenner a écrit :Je suis pantois qu'on ose même donner la parole à ce nabot, comme si son opinion avait une quelconque importance, alors qu'on s'en branle complètement et qu'elle n'a strictement aucune valeur. C'est au-delà du consternant, une telle complaisance avec le n'importe quoi est à la limite du crime intellectuel, c'est un véritable scandale.
Si on limite la liberté d'expression sur le plan de la validité de ce que les gens racontent, alors il faudrait censurer Zemmour sur l'histoire, mais aussi tous les Terreplatiste, la plupart des anti-vax ainsi que tous les gens qui ont un avis factuellement faux sur un sujet donné.