Il n'empêche qu'il faut relativiser!
"Les médias, une bonne part de la classe politique qui s’inquiète et les responsables du FN eux-mêmes, Marine Le Pen la première, qui jubilent ont tendance à présenter ce premier tour des élections municipales comme un "triomphe pour le FN".
Cela reste une exagération.
Le FN gagne au premier tour (et encore d'extrême justesse) une mairie en tout et pour tout (Hénin-Beaumont).
Les grands partis font bien mieux, surtout pour cette élection quand ils se situent à droite ou au centre-droit. La droite prend au premier tour un peu moins d'une trentaine de villes sur la gauche au sens large. La liste des réélections dans les grandes largeurs de leaders de droite est trop longue pour qu'on la rappelle ici. Il faut saluer tout de même l'exploit d'Alain Juppé à Bordeaux (60% des voix). A Marseille, Jean-Claude Gaudin, dont on pouvait vraiment penser qu'il tentait l'élection de trop, arrive très largement en tête avec 38%, loin devant le FN (23%) et devant le PS (21%). Le très vénérable Parti Radical (le plus vieux parti de France) est même capable avec Jérôme Baloge d'emporter Niort, un bastion socialiste s'il en est, au premier tour.
L'arbre d'Hénin-Beaumont ne doit donc pas occulter le tableau plus général.
Le FN est certes présent dans l'ensemble de la France, il va provoquer beaucoup de triangulaires, mais il n'est vraiment compétitif à la fin que dans une partie du sud-est de la France et dans certaines régions désindustrialisées (ou en voie de finir de l'être) du nord de la Loire. On verra au soir du second tour à quel point le FN, fondé pourtant en 1972, reste un parti disposant de peu de mairies, par rapport à ces géants de l'emprise territoriale que sont les partis traditionnels."