Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

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sofasurfer
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par sofasurfer »

Déjà qu'il commence par tenir sa promesse " un élève devant chaque classe a la rentée" , ca sera un bon début, non? parce que sans enseignant on ne pourra pas mener la bataille pour élever le niveau...
L’ouverture d'esprit n'est pas une fracture du crâne

Pierre Desproges
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sofasurfer
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par sofasurfer »

Fonck1 a écrit : 09 octobre 2023 17:53 tant que l'on ne remettra pas les dictées et les contrôles, et les passages en classe supérieure sans le minimum requis, on avancera pas.
mais vous comprenez, les pauvres petits ça les stressent, comme si leur vie allait se passer comme un long fleuve tranquille, toujours ce problème d'éducation parental.
Quand le conseil de classe veut faire redoubler un élèves pace qu'il est trop médiocre, il suffit que les parents déboulent, chialent , menacent, et hop l'élève passe tranquille en classe supérieure.

c'est comme cela qu'en seconde tu as des élèves en grande difficulté, qui finissent dans des classes spécialisées et qui sont totalement déboussolés entre e discours élitiste des parents et la réalité...
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Pierre Desproges
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par twerky12 »

sofasurfer a écrit : 11 octobre 2023 08:00 Déjà qu'il commence par tenir sa promesse " un élève devant chaque classe a la rentée" , ca sera un bon début, non? parce que sans enseignant on ne pourra pas mener la bataille pour élever le niveau...
Ce n 'est pas lui le responsable c'est Papounet
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Patchouli38 »

sofasurfer a écrit : 11 octobre 2023 08:08
Fonck1 a écrit : 09 octobre 2023 17:53 tant que l'on ne remettra pas les dictées et les contrôles, et les passages en classe supérieure sans le minimum requis, on avancera pas.
mais vous comprenez, les pauvres petits ça les stressent, comme si leur vie allait se passer comme un long fleuve tranquille, toujours ce problème d'éducation parental.
Quand le conseil de classe veut faire redoubler un élèves pace qu'il est trop médiocre, il suffit que les parents déboulent, chialent , menacent, et hop l'élève passe tranquille en classe supérieure.

c'est comme cela qu'en seconde tu as des élèves en grande difficulté, qui finissent dans des classes spécialisées et qui sont totalement déboussolés entre e discours élitiste des parents et la réalité...
Et quand les gamins sont en âge d'aller à l'Université, des associations militent pour que tout ce petit monde soit accepté dans l'enseignement supérieur, même les cancres. J'ai lu leur profession de foi...
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grishka
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 00:41 Les enseignants n'ont jamais cessé de faire des dictées.
Je dis bien: jamais.
Tout à fait.
Mais il y a des choses qui ont changé au sujet des dictées: la notation.

De la bouche d'une enseignante (de primaire donc), il s'agit des instructions du Ministère.

Les dictées comptent 100 mots, et fort logiquement, ces dictées sont donc notées... sur 100.

Mais ce n'est pas tout!
Il existe des groupes de couleur qui influent sur la notation: plus un élève aura de mauvais résultats, moins de fautes seront comptées: elles seront comptées pour les mots "importants".
Une note pour un élève dans un groupe "bon" (groupe qui ne sera pas désigné sous ce vocable évidemment: on donne des noms de couleur....) aura une signification totalement différente que pour un élève dans un groupe "mauvais"... et il faut avouer que c'est bien pratique: une moyenne de classe ne veut rien dire, impossible de comparer directement des élèves.

Et cela évident indépendemment de ce que cette notation veut réellement dire: cinq fautes il y a 30 ans dans une dictée valait 5 points en moins sur une note sur 10, voire sur 20.
Aujourd'hui, cela donne 95/100.

Ce genre de réforme de l'évaluation a été typiquement portée par tous les pédagogues et psymachinchoses prétendant que les notes sont trop traumatisantes pour les gosses...
Résultat?
Une chute cataclysmique du niveau de français des élèves. Des élèves de sixième qui ne savent pas reconnaitre un verbe ou un sujet, qui écrivent des "phrases" incompréhensibles.

La raison? Evidente: pour l'écrasante majorité des gens (et je m'inclus dedans), si on ne pose pas des exigences de résultats... ils ne foutent rien! Etonnant, non?
Nul en français? Ou une autre matière? Et alors? Le gosse continue de passer, aucune conséquence... jusqu'au jour où il arrive inexorablement à une sélection. Et là, il est tout étonné.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Patchouli38 »

grishka a écrit : 11 octobre 2023 13:21
Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 00:41 Les enseignants n'ont jamais cessé de faire des dictées.
Je dis bien: jamais.
Tout à fait.
Mais il y a des choses qui ont changé au sujet des dictées: la notation.

De la bouche d'une enseignante (de primaire donc), il s'agit des instructions du Ministère.

Les dictées comptent 100 mots, et fort logiquement, ces dictées sont donc notées... sur 100.

Mais ce n'est pas tout!
Il existe des groupes de couleur qui influent sur la notation: plus un élève aura de mauvais résultats, moins de fautes seront comptées: elles seront comptées pour les mots "importants".
Une note pour un élève dans un groupe "bon" (groupe qui ne sera pas désigné sous ce vocable évidemment: on donne des noms de couleur....) aura une signification totalement différente que pour un élève dans un groupe "mauvais"... et il faut avouer que c'est bien pratique: une moyenne de classe ne veut rien dire, impossible de comparer directement des élèves.

Et cela évident indépendemment de ce que cette notation veut réellement dire: cinq fautes il y a 30 ans dans une dictée valait 5 points en moins sur une note sur 10, voire sur 20.
Aujourd'hui, cela donne 95/100.

Ce genre de réforme de l'évaluation a été typiquement portée par tous les pédagogues et psymachinchoses prétendant que les notes sont trop traumatisantes pour les gosses...
Résultat?
Une chute cataclysmique du niveau de français des élèves. Des élèves de sixième qui ne savent pas reconnaitre un verbe ou un sujet, qui écrivent des "phrases" incompréhensibles.

La raison? Evidente: pour l'écrasante majorité des gens (et je m'inclus dedans), si on ne pose pas des exigences de résultats... ils ne foutent rien! Etonnant, non?
Nul en français? Ou une autre matière? Et alors? Le gosse continue de passer, aucune conséquence... jusqu'au jour où il arrive inexorablement à une sélection. Et là, il est tout étonné.
Cela traumatise les enfants ? Je me souviens que, quand ma fille était au primaire, sa classe a servi de classe test : il n'y avait plus d'annotation.
J'ai trouvé cela nul car il était difficile, pour mon mari et moi de connaître le niveau exact de notre enfant, et quelles étaient ses lacunes.

Pour certains enseignants, la note est aussi une forme de compétitivité entre les élèves : "le chouchou", le "nul", etc.
Or l'enfant, une fois sorti de son école, sera soumis à la compétitivité dans les différents moments de sa vie : au travail, au sport, etc.
La note en elle-même n'est pas significative, l'appréciation permet d'appuyer ou non l'application de l'élève dans la matière enseignée.
Par ailleurs, nos grands-parents, parents ne sont pas sorti traumatisé du milieu scolaire parce qu'ils ont eu des mauvaises notes.

Le problème aujourd'hui est que les enfants sont trop couvés, que ce soit à l'école ou à la maison. Au final, cela est plus un mal qu'un bien et l'on voit le résultat aujourd'hui.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

Fonck1 a écrit : 11 octobre 2023 07:49
Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 00:41 Vous n'allez pas faire comme Victor?
Les enseignants n'ont jamais cessé de faire des dictées.
Je dis bien: jamais.
Je vous l'ai déjà répondu.

j'en ai parlé à un jeune ado que je connais, il n'a pas fait de dictée depuis la 6eme.
Ben,il devait être souvent absent.

Poster des liens vers les programmes en citant les extraits significatifs ne sert visiblement à rien.
D'autre part, je n'ai pas à me préoccuper du contenu précis des programmes scolaires d'après la 6 ème.

Je travaillais (quand j'avais un CM2) en liaison-concertation-coopération avec des profs de collège de 6 ème, qui enseignaient aussi, en même temps, le Français à des élèves de 5 ème, de 4 ème ou de 3 ème. Je savais comment ils enseignaient (et inversement) et que donc ils faisaient des dictées (surtout "magistrales") en classe à tous les élèves en plus du soutien.

Ceci est confirmé par ce lien qui montre l'abondance des documents utilisables en 5 ème (désolé je n'ai pas de manuels de Français de 5 ème).

https://www.google.com/search?q=Dict%C3 ... s-wiz-serp

Pour la 4 ème
https://www.google.com/search?client=fi ... 20&bih=899

Pour la 3 ème
https://www.google.com/search?q=Dict%C3 ... s-wiz-serp

Pour conclure ce post, deux observations:
1) L'enseignement formel de l'orthographe doit pourtant bien cesser un jour. J'imagine, pour avoir connu (et pas seulement les miens) des profs de Lycée, que les profs de 2nd cycle, puis les profs de fac se résignent et indiquent seulement les fautes d'orthographe.
Un peu comme ici (mais de façon insuffisante) le correcteur automatique que pourtant les donneurs de leçons pédagogiques négligent de façon évidente.

2) Le sentiment, l'opinion que l'on peut avoir de cette "absence" des dictées (ou de l'apprentissage des syllabes) ne proviendraient-elles pas des déclarations de ministres Diafoirus qui prescrivent des "remèdes" sans connaître le terrain qu'ils administrent?
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Fonck1 »

Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 16:28
Fonck1 a écrit : 11 octobre 2023 07:49 j'en ai parlé à un jeune ado que je connais, il n'a pas fait de dictée depuis la 6eme.
Ben,il devait être souvent absent.

bah non jamais.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

grishka a écrit : 11 octobre 2023 13:21
Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 00:41 Les enseignants n'ont jamais cessé de faire des dictées.
Je dis bien: jamais.
Tout à fait.
Mais il y a des choses qui ont changé au sujet des dictées: la notation.

De la bouche d'une enseignante (de primaire donc), il s'agit des instructions du Ministère.

Les dictées comptent 100 mots, et fort logiquement, ces dictées sont donc notées... sur 100.

Mais ce n'est pas tout!
Il existe des groupes de couleur qui influent sur la notation: plus un élève aura de mauvais résultats, moins de fautes seront comptées: elles seront comptées pour les mots "importants".
Une note pour un élève dans un groupe "bon" (groupe qui ne sera pas désigné sous ce vocable évidemment: on donne des noms de couleur....) aura une signification totalement différente que pour un élève dans un groupe "mauvais"... et il faut avouer que c'est bien pratique: une moyenne de classe ne veut rien dire, impossible de comparer directement des élèves.

Et cela évident indépendemment de ce que cette notation veut réellement dire: cinq fautes il y a 30 ans dans une dictée valait 5 points en moins sur une note sur 10, voire sur 20.
Aujourd'hui, cela donne 95/100.

Ce genre de réforme de l'évaluation a été typiquement portée par tous les pédagogues et psymachinchoses prétendant que les notes sont trop traumatisantes pour les gosses...
Résultat?
Une chute cataclysmique du niveau de français des élèves. Des élèves de sixième qui ne savent pas reconnaitre un verbe ou un sujet, qui écrivent des "phrases" incompréhensibles.

La raison? Evidente: pour l'écrasante majorité des gens (et je m'inclus dedans), si on ne pose pas des exigences de résultats... ils ne foutent rien! Etonnant, non?
Nul en français? Ou une autre matière? Et alors? Le gosse continue de passer, aucune conséquence... jusqu'au jour où il arrive inexorablement à une sélection. Et là, il est tout étonné.
En effet, mais là je suis plutôt d'accord avec le Ministère, tous ministres confondus.
Vous oubliez l'estime de soi.
Les élèves en sont pourvus, figurez-vous.
Ce sont des êtres humains, des personnes.
Les enseignants ne cachent pas aux élèves, contrairement à une légende urbaine, qu'apprendre nécessite des efforts.

Quel est le but de la notation comparer les élèves?
Rassurez-vous, ils se "comparent" (et souvent se harcèlent) mutuellement.

Quand des élèves qui font presque une (voire PLUSIEURS) faute dans presque tous les mots arrivent dans une classe, que fait-on?
Une dictée de 20 mots notée sur 20 puis une autre la semaine (voire le jour) d'après et ainsi de suite?
Ils font se retrouver, plus ou moins publiquement, avec une belle collection de très mauvaises notes.
Quelle conclusions vont ils (les élèves) en tirer?
Car ils en tirent pour eux mêmes autant que les adultes qui les jugent?
Qu'ils sont nuls et, comme ce sont des enfants et pas des petits soldats, qu'ils le resteront quoiqu'ils fassent.
Des efforts? Oui, ils en ont certainement fait au début de leur scolarité et pourtant ça n'a rien changé.
Ils ont toujours eu des "mauvaises notes" et ont connu le mépris des autres élèves (que l'enseignant peut combattre, sans jamais l'éradiquer).
Alors ils cherchent à regagner l'estime qu'ils ont d'eux mêmes en se regroupant avec les autres "mauvais élèves) et là , ça devient dé-fi-ni-tif.
C'est le conflit classique entre les "nuls, voire les gogols" (ce sont là les mots de certains enfants ET DE LEURS PARENTS) et les "intellos".

Beaucoup d'enseignants ont un coeur et se comportent en "êtres humains": ils cherchent à éviter les humiliations et la réussite du plus grand nombre possible d'élèves (qu'ils apprennent tous).
Les recommandations "du Ministère" que vous évoquez tentent de ce point de vue de résoudre le problème mais elles sont insuffisantes.
Personnellement (comme la plupart de mes collègues qui m'en ont d'ailleurs donné l'idée) je ne donnais pas LA MEME dictée à tout le monde.
Je donnais un texte correspondant au niveau de groupes d'élèves (une dictée par élève, c'est impossible) , c'est à dire correspondant ) leur niveau d'apprentissage de façon à ce que TOUT le monde progresse.

Les parents le savaient et les élèves aussi: un 16 /20 dans un le groupe du niveau max, ne signifiait pas la même chose qu'un 16 /20 ou même un 20/20 dans un autre groupe à difficulté ALLEGEE (mais pas supprimée).
Ce n'était donc pas la panacée mais au moins personne n'était "NUL": car tout le monde progressait (à quelques rares cas près)

Mais bien sûr les évaluations nationales donnent les mêmes exercices à tout le monde et mesurent le niveau du groupe.
Simplement évaluer n'est pas enseigner: ce sont deux choses et surtout deux moments différents.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

Fonck1 a écrit : 11 octobre 2023 17:00
Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 16:28
Ben,il devait être souvent absent.

bah non jamais.
Alors c'est SON prof qui est en cause, pas ceux des autres.
Figurez vous que je sais ce que sont devenus et ceux que deviennent bon nombre de mes anciens élèves.
Je n'ai pas eu de discussions avec tous sur les dictées mais la plupart d'entre eux ont trouvé une grande continuité entre le primaire et le secondaire, sauf pour les "profs par matières", un peu moins proches d'eux que leurs maîtresses et maîtres adorés. :ange:
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 17:07Vous oubliez l'estime de soi.
Les élèves en sont pourvus, figurez-vous.
Ce sont des êtres humains, des personnes.
Les enseignants ne cachent pas aux élèves, contrairement à une légende urbaine, qu'apprendre nécessite des efforts.
Ben c'est super: assumez donc le résultat actuel.
Oh, ils ont une belle estime de soi, côté narcissisme, on doit être bien servi.

Dommage que cette estime de soi ne repose sur rien de réel. L'estime de soi, c'est mieux si elle repose sur une appréciation de la réalité: en constatant que quand ils travaillent, leurs résultats s'améliorent, par exemple.
Ce qui serait motivé par un enseignant (et des parents) qui leur expliquerait que leurs résultats sont insuffisants.
Et que s'ils sont insuffisants, c'est parce qu'il y a un certain niveau attendu à atteindre.
Mais pourquoi le faire quand on peut mettre en place tout un système pour cacher la réalité du niveau des gosses à tout le monde?

Puis un jour, ces mêmes élèves arrivent à un véritable examen, à une véritable sélection, et les gosses se font complètement laminer.
Ou pire: on abaisse le niveau des sélections pour s'accomoder de la baisse de niveau des candidats.
Comme dans le recrutement des enseignants de l'Education Nationale! Actuellement, on est en plein dedans.

Les enfants sont des êtres humains qu'on éduque et élève. Cette méthode consistant à dissimuler la réalité, c'est les mettre dans du coton pour les protéger de la réalité.
Le bon sens voudrait qu'on les prépare à la réalité, qu'on leur donne des outils pour l'affronter, voire même le truc insensé, qu'on leur explique qu'ils peuvent améliorer leur réalité! Par le travail et l'effort.
Mais non, il vaut mieux préserver leur estime de soi.
Quel est le but de la notation comparer les élèves?
La notation sert à les évaluer. Evaluer leur niveau. Surprenant, non?
Et cela pour déterminer si les savoirs sont acquis. Quelle surprise encore!
Ils font se retrouver, plus ou moins publiquement, avec une belle collection de très mauvaises notes.
Bravo, grâce à la méthode que vous approuvez, ils ont une collection de bonnes notes... qui ne veulent rien dire, car dans la réalité, ils sont mauvais.

J'ai un groupe de connaissances qui enseigne au collège et que je trouvais un peu dur parce qu'ils se demandent régulièrement ce que font les enseignants du primaire pour que les gosses qui arrivent jusqu'à eux souffrent de lacunes aussi colossales... Il suffirait de cinq secondes de discussion avec vous pour comprendre.
Beaucoup d'enseignants ont un coeur et se comportent en "êtres humains": ils cherchent à éviter les humiliations et la réussite du plus grand nombre possible d'élèves (qu'ils apprennent tous).
On a le résultat de vos théories et de vos expérimentations, cela se déroule sous nos yeux ébahis.

Image
Les élèves de CM2 d'aujourd'hui ont un niveau de mathématiques correspondant au niveau moyen des 20-30% les plus mauvais d'il y a 30 ans.
AUCUN élève d'aujourd'hui n'a un niveau équivalent au 5% de meilleurs élèves d'il y a 30 ans.

Et vous, vous trouvez que c'est insuffisant... Tout le monde "progresse", comme on le constate.

Et j'ai montré les maths parce que c'est documenté sur 30 ans et flagrant, mais on a aussi un super résultat en maîtrise du français:
Image
En 20 ans, on est passé de 15% des élèves avec un faible niveau de compréhension de l'écrit à plus de 20%.
Si le Ministère avait suivi vos idées, on pourrait sûrement atteindre 30, 40, peut-être même dépasser les 50%...
Mais bien sûr les évaluations nationales donnent les mêmes exercices à tout le monde et mesurent le niveau du groupe.
Voilà le coeur de vos justifications. Il y a le même attendu pour tous les élèves, évidemment qu'ils passent tous les mêmes évaluations.
S'ils n'ont pas le niveau, cela peut paraître étonnant, mais il faudrait peut-être qu'ils ne soient pas arrivés dans la classe demandant ce niveau de maîtrise. Ou que le système éducatif les ait poussés à travailler, à s'améliorer, à donner le meilleur d'eux-mêmes pour y arriver.

Mais on comprend en vous lisant que le système éducatif prend les gosses pour des bibelots à envelopper de papier bulle pour qu'aucun de leur sentiment ne soit froissé. Cela explique totalement l'état d'une grande parties des dernières générations.
Et ce que vous passez sous silence, c'est que cette méthode est bien pratique pour ne plus avoir les parents sur le dos: on fait avancer les gosses même s'ils sont nuls.

Et je devine déjà que vous vous imaginez que je souhaite que l'on fouette les élèves, qu'on leur fasse porter des bonnets d'ânes et je ne sais quoi d'autre.
En fait, j'ai un principe simple: que l'on dise la vé-ri-té aux gosses. Et que cette vérité soit retranscrite dans leur résultat.
Que les profs fassent preuvent de pédagogie et de psychologie, bien sûr. Mais pas qu'ils se transforment en psychanalyste à étendre les gosses sur des canapés de peur qu'ils fassent une syncope.
Entre la tyrannie et votre monde de peur de faire du mal à ces pauvres petites choses, et il faut le nommer pour ce qu'il est, votre monde de lâcheté, il y a un juste milieu qui ne pourra que bénéficier à tout le monde. Et en premier lieu, aux gosses.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Kelenner »

Si c’était si simple. Va enseigner et on en reparle.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

A Grishka

Je pense que vous n'avez même pas essayé de comprendre ce que j'ai dit.
Vous confondez enseigner, évaluer et noter.
Ce qui confirme que vous seriez incapable d'enseigner.
Ce sont des choses très différentes.
Vous semblez croire qu'il suffit de ...
Ben non; il ne suffit pas d'assommer un élève pour qu'il mesure l'étendue des efforts qu'il a à fournir.
C'est lui dire: "travaille, mais tu n'en es pas capable".
Ca s'appelle une injonction paradoxale et c'est une forme de pensée très répandue dans notre société: elle fait des ravages.

Pour qu'un élève progresse en orthographe, il faut qu'il en ait envie, qu'il y croie.
Si le point de départ est qu'il est nul (il le sait) et qu'il récolte un zéro chaque fois qu'il écrit, quoiqu'il écrive et quoiqu'il fasse la note répétée lui enfonce dans le crâne l'idée qu'il n'y arrivera JAMAIS et que donc , "ça ne vaut pas le coup".
La note permet de mesurer l'efficacité des efforts dans la progression.
Si vous donnez la même dictée (le même texte à reproduire) à tous les élèves quels que soient leurs niveaux individuels différents, vous ne faîtes que renforcer, et sanctionner les différences.
Certains des "bons élèves" , pour qui tout semble facile, sont souvent très satisfaits d'eux mêmes (ainsi que leurs parents) et ne font que chercher une récompense, assortie d'une autre gratification narcissique: celle de se distinguer des autres.

La note quotidienne n'est pas une évaluation, c'est un renforcement qui sanctionne des efforts par rapport au niveau.

Quand il y a des groupes de niveaux et donc des exercices différents adaptés, et que les élèves progressent tous (ou presque) , à leurs niveaux d'où ils sont partis comment les NOTER?

On leur dit: tu n'as fait aucune faute car l'exercice était "facile", donc je te mets quand même 6/20 ?

Moi, j'ai fait les deux.
Au début de ma carrière, je faisais mes cours, je demandais aux élèves de mémoriser les résumés, les règles d'orthographe puis je faisais une évaluation avec une dictée magistrale, la même pour tous avec donc le même barême (sinon ça n'aurait eu aucun sens).
Même enseignement-----> Même barême.

Et qu'observais-je?
Les bons restaient bons, les "nuls" aussi, et même les moyens le restaient.
Personne ne progressait et les quantités de fautes restaient les mêmes pour chacun(e).
Le pire, c'est que j'étais content de moi, comme tous les cons.
Heureusement il y a les collègues et l'Inspection.
J'ai donc changé ma manière d'enseigner.

Alors finalement la question est de savoir si on veut VRAIMENT enseigner l'Orthographe.
Sans exercices différenciés, ça ne marche pas: je dirais même que ça n'a jamais marché.
Ca se voit chez les adultes.
Et si on enseigne avec des exercices différenciés, on note par rapport à l'exercice, pas par rapport au niveau attendu pour tous.
. Il s'agit d'une évaluation formative.

Noter, ce n'est pas enseigner.
La note ne fait pas partie de l'enseignement: elle intervient APRES, en fin d'enseignement fin de trimestre , fin de l'année ou du cycle.
Il s'agit alors d'une évaluation sommative, normative, nécessaire.
Rassurez vous: les élèves savent bien qu'ils ne sont pas dans le groupe des bons et les bons savent bien qu'ils sont dans le bon groupe. :XD:
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par papibilou »

Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 19:49 A Grishka

Je pense que vous n'avez même pas essayé de comprendre ce que j'ai dit.
Vous confondez enseigner, évaluer et noter.
Ce qui confirme que vous seriez incapable d'enseigner.
Ce sont des choses très différentes.
Vous semblez croire qu'il suffit de ...
Ben non; il ne suffit pas d'assommer un élève pour qu'il mesure l'étendue des efforts qu'il a à fournir.
C'est lui dire: "travaille, mais tu n'en es pas capable".
Ca s'appelle une injonction paradoxale et c'est une forme de pensée très répandue dans notre société: elle fait des ravages.

Pour qu'un élève progresse en orthographe, il faut qu'il en ait envie, qu'il y croie.
Si le point de départ est qu'il est nul (il le sait) et qu'il récolte un zéro chaque fois qu'il écrit, quoiqu'il écrive et quoiqu'il fasse la note répétée lui enfonce dans le crâne l'idée qu'il n'y arrivera JAMAIS et que donc , "ça ne vaut pas le coup".
La note permet de mesurer l'efficacité des efforts dans la progression.
Si vous donnez la même dictée (le même texte à reproduire) à tous les élèves quels que soient leurs niveaux individuels différents, vous ne faîtes que renforcer, et sanctionner les différences.
Certains des "bons élèves" , pour qui tout semble facile, sont souvent très satisfaits d'eux mêmes (ainsi que leurs parents) et ne font que chercher une récompense, assortie d'une autre gratification narcissique: celle de se distinguer des autres.

La note quotidienne n'est pas une évaluation, c'est un renforcement qui sanctionne des efforts par rapport au niveau.

Quand il y a des groupes de niveaux et donc des exercices différents adaptés, et que les élèves progressent tous (ou presque) , à leurs niveaux d'où ils sont partis comment les NOTER?

On leur dit: tu n'as fait aucune faute car l'exercice était "facile", donc je te mets quand même 6/20 ?

Moi, j'ai fait les deux.
Au début de ma carrière, je faisais mes cours, je demandais aux élèves de mémoriser les résumés, les règles d'orthographe puis je faisais une évaluation avec une dictée magistrale, la même pour tous avec donc le même barême (sinon ça n'aurait eu aucun sens).
Même enseignement-----> Même barême.

Et qu'observais-je?
Les bons restaient bons, les "nuls" aussi, et même les moyens le restaient.
Personne ne progressait et les quantités de fautes restaient les mêmes pour chacun(e).
Le pire, c'est que j'étais content de moi, comme tous les cons.
Heureusement il y a les collègues et l'Inspection.
J'ai donc changé ma manière d'enseigner.

Alors finalement la question est de savoir si on veut VRAIMENT enseigner l'Orthographe.
Sans exercices différenciés, ça ne marche pas: je dirais même que ça n'a jamais marché.
Ca se voit chez les adultes.
Et si on enseigne avec des exercices différenciés, on note par rapport à l'exercice, pas par rapport au niveau attendu pour tous.
. Il s'agit d'une évaluation formative.

Noter, ce n'est pas enseigner.
La note ne fait pas partie de l'enseignement: elle intervient APRES, en fin d'enseignement fin de trimestre , fin de l'année ou du cycle.
Il s'agit alors d'une évaluation sommative, normative, nécessaire.
Rassurez vous: les élèves savent bien qu'ils ne sont pas dans le groupe des bons et les bons savent bien qu'ils sont dans le bon groupe. :XD:
Je sais que vous parlez du primaire, mais votre expérience (intéressante) n'est elle pas d'une certaine manière la critique du collège unique ?
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grishka
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Kelenner a écrit : 11 octobre 2023 19:30Si c’était si simple. Va enseigner et on en reparle.
Les profs qui obtenaient les résultats d'il y a 30 ans, ils faisaient comment exactement?
Et je ne reproche rien aux profs, mais à Hdelapampa, qui alors même que les résultats des dernières décennies est catastrophique, considère que le Ministère n'est pas allé assez loin. C'est complètement dément.

Tout ne dépend pas évidemment pas que des profs: cela dépend aussi de l'intégralité de l'institution scolaire.
Et du gouvernement.
Et de la société.
L'institution scolaire pour fixer le cadre, le gouvernement pour protéger ce cadre, quitte à le protéger de la société même.

L'institution scolaire est complètement dans les choux: voila par exemple
https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p1 ... evaluation
Le niveau des gosses s'est effondré dans la maîtrise des bases et il y en a qui se préoccupent de caser de l'algorithmique au collège... Grotesque.
Et il faut voir le profil de la personne qui a rédigé ça: 3 ans devant des élèves du public en 17 ans de carrière. Le reste dans le privé ou aux US, pour finir... en Suisse.
Quelqu'un bien au fait de la vie d'un enseignant moyen français donc.

Le gouvernement a pour seul politique de ne surtout pas faire de vague, ce qui fait que les profs se prennent les méfaits de la société dans la tronche.
On peut avoir pire que cela, avec un député proposant un truc révolutionnaire: "La méditation pourrait réduire les inégalités à l'école".

Un truc qui est à peu près clair, c'est qu'à peu près tout ce qui a été fait pendant les 40 dernières années est un fiasco intégral.
On pourrait commencer par le collège unique.
L'Allemagne n'en a pas, la sélection des élèves se fait très tôt, dès 10 ans, plus de la moitié des élèves ne vont pas en enseignement secondaire mais suivent une voie professionalisante.
En 2000, les résultats PISA de l'Allemagne ont montré que les élèves étaient moins bons que la moyenne de l'OCDE. Le pays a pris des mesures énergiques à destination des enfants les plus jeunes, c'est à dire en se focalisant sur les bases:
https://www.oecd.org/fr/apropos/impact/ ... c-pisa.htm
Car, pas de mystère, sans les bases, rien n'est possible.

Et ça, ce sont les trucs les plus évidents.
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