"Peter Navarro, Scott Bessent, Howard Lutnick... Qui sont les conseillers économiques qui murmurent à l'oreille de Donald Trump sur les droits de douane ?
La guerre commerciale lancée par les Etats-Unis est pensée et organisée par certains proches du président américain. Ils se démarquent notamment par une ligne dure envers la Chine.
"Un traitement" destiné à guérir les maux de l'économie américaine. C'est ainsi que Donald Trump a parlé de la panique boursière provoquée par ses nouveaux droits de douane. Car le président américain, qui a lancé une guerre économique afin de résorber le déficit commercial des Etats-Unis, a fait du protectionnisme son angle d'attaque. Cette stratégie déroutante, sur laquelle il a misé durant sa campagne, a été pensée et organisée par certains proches conseillers. Franceinfo vous présente les hommes qui murmurent à l'oreille de Donald Trump.
Peter Navarro, le conseiller spécial en matière de commerce et d'industrie
Economiste diplômé d'Harvard, Peter Navarro est le conseiller spécial de Donald Trump en matière de commerce et d'industrie. Il est surtout considéré comme l'un des cerveaux derrière la guerre commerciale lancée par la Maison Blanche. "C'est un fervent partisan de droits de douane" pensés par Donald Trump, écrivait le New York Times(Nouvelle fenêtre) au moment de sa nomination en décembre.
Pour preuve, Peter Navarro appelait, dans le "Projet 2025", à renverser le "dogme" du libre-échange, cette idéologie "mondialiste" élaborée selon lui dans une "tour d'ivoire universitaire", rapporte l'AFP. "L'Amérique se fait plumer chaque jour", assène-t-il dans une contribution intitulée "Pour un commerce équitable".
Cet universitaire de 75 ans, ancien démocrate, est un fidèle du président américain : il occupait déjà ce poste lors de son premier mandat (2016-2020). Mais son influence a grandi avec le temps et le durcissement de la politique du milliardaire.
Comme Donald Trump, Peter Navarro avait contesté les résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020. En janvier 2024, il a même été condamné à quatre mois d'emprisonnement après l'affaire de l'assaut du Capitole (il est sorti de prison mi-juillet). Il a été reconnu coupable d'avoir refusé de répondre à une convocation et refusé de fournir des documents à la commission de la Chambre des représentants qui enquêtait sur l'assaut.
Ce tenant d'une politique "anti-Chine", selon le New York Times, a rencontré Donald Trump par l'entremise de son gendre, Jared Kushner, durant la campagne de 2016, rapporte Vanity Fair(Nouvelle fenêtre). Le président américain cherchait un expert en phase avec sa doctrine sur la Chine. Il considère alors que Pékin fausse les règles du libre-échange, et défend l'idée que la Chine est à l'origine de l'appauvrissement de l'Amerique et des pertes d'emplois aux Etats-Unis. Depuis, Peter Navarro, auteur de plusieurs livres sur le sujet, influence Donald Trump et pousse pour une politique plus protectionniste. Quitte à parfois inventer un expert nommé "Ron Vara" – l'anagramme de Navarro – dans ses livres pour donner du crédit à son récit, comme le rapporte Libération(Nouvelle fenêtre).
Sa méthode et sa stratégie font désormais grincer des dents, y compris en interne. Mardi, Elon Musk l'a publiquement traité de "crétin". Peter Navarro avait auparavant réduit l'homme le plus riche du monde et patron de Tesla à un "assembleur de voitures".
Scott Bessent, le secrétaire au Trésor
C'est un homme aussi discret qu'influent. Scott Bessent est le puissant secrétaire au Trésor américain, chargé de mettre en œuvre les priorités économiques de Donald Trump. Il supervise le budget fédéral, la régulation bancaire et peut geler les avoirs d'individus ou d'organisations basées à l'étranger. Scott Bessent, décrit comme un homme politique à l'image publique discrète, s'est aussi rendu en Ukraine pour négocier un accord sur les terres rares avec Volodymyr Zelensky. Il est par ailleurs le premier ministre ouvertement gay d'un gouvernement républicain, selon Forbes(Nouvelle fenêtre).
Cet ancien financier fondateur de la société d'investissement Key Square Management, longtemps proche du philanthrope américain George Soros, selon Forbes, est un ancien soutien démocrate. Originaire de Caroline du Sud et diplômé de la prestigieuse université Yale, l'homme de 62 ans voit dans les droits de douane une arme de négociation, comme le rapporte Le Monde(Nouvelle fenêtre).
Scott Bessent est "l'un des hommes les plus brillants de Wall Street" selon Donald Trump, décrit le programme économique du président américain avec sa théorie du "3-3-3", rapportent Les Echos : réduire le déficit budgétaire à 3% du produit intérieur brut (PIB) d'ici 2028 (contre 6,4% en 2024), stimuler la croissance à 3% grâce à la déréglementation et produire 3 millions de barils de pétrole supplémentaires par jour. Politico le décrit comme une "voix mesurée" qui prône des droits de douane ciblés. Néanmoins, après l'annonce de Donald Trump sur les tarifs douaniers, le ministre des Finances s'est montré menaçant vis-à-vis des pays tentés par une surenchère : "Détendez-vous, encaissez le coup (...) Car si vous ripostez, il y aura une escalade".
Howard Lutnick, le secrétaire au Commerce
PDG de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald, Howard Lutnick a coprésidé l'équipe de transition de Donald Trump avant l'investiture. Selon Forbes(Nouvelle fenêtre), les deux hommes se connaissent depuis de longues années et partagent de nombreux points communs : ils ont construit leur fortune à New York dans les années 1980, ont enchaîné les projets lucratifs et ont été visés par des accusations de fraude.
Howard Lutnick a fait fortune dans la finance avant de diriger le secrétariat au Commerce, un poste stratégique dans l'administration Trump. Il décide notamment des restrictions aux exportations et négocie avec les Etats. Selon lui, "il faut laisser Donald Trump gérer l'économie mondiale. Il sait ce qu'il fait". L'homme de 63 ans ne s'embarrasse pas de raisonnements compliqués pour expliquer le déficit commercial américain : les Européens "détestent notre bœuf parce qu'il est magnifique et le leur est faible", a-t-il par exemple déclaré, rapporte l'AFP."
https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/d ... 77674.html
"La valeur ne dépend pas de la religion, mais de l'amour qui nous fait considérer l'autre comme un frère ou une sœur"
Sœur Emmanuelle
"Notre vraie nationalité est l'Humanité" Herbert Georges Wells