Adama,Mahmadou,Assa: La famille Traoré.

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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par capochef99 »

ATTENTION, ANNE32, aux USA, ILS SAVENT !
Une caisse de DON PERIGNON à livrer aux USA ,
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Fonck1
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Fonck1 »

Anne32 a écrit : 09 juin 2020 14:54 Bien joli de condamner le policier, et de chercher des excuses à Traoré
On condamne la manière dont il a été arrêté
La mort de quelqu'un c'est toujours assez dramatique,mais je pleurerai davantage sur la mort d'un flic que sur celle d'un délinquant
D'autre part, il y a sur ce forum des grosses têtes bien pleines, qui ne se privent pas de donner des conseils

Si vous trouvez, je vous paye une caisse de Dom Perignon
non, la famille condamne.
ce n'est pas exactement pareil.
du reste,ce type était pas un enfant de cœur.

mais dans les faits, les méthodes utilisées par la police en général sur le quidam commun ne sont pas adaptées.

Qu'elles indiquent donc aux forces de l'ordre comment agir sur quelqu'un qui s'enfuit, comment doit on s'y prendre pour l'en empêcher????
Comment se faire respecter, si on n'arrête pas quelqu'un qui se dérobe à votre injonction???????
la question est surtout, maitriser (ce qui se conçoit) de façon brutale, mais une fois qu'ils ont les menottes, y a t-il besoin de rester appuyé sur la gorge d'une personne au sol, surtout quand on est quatre ou cinq autour?
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Crapulax »

..Adama Traoré...Avait 1000 euros sur lui...Soit deux fois son RSA...Il a tenté de s'échapper...A deux reprises..Pourquoi?...C'était bien son argent non?
..Il a peut-être eu peur..

Je rectifie après lecture..Il n'avait que 24 ans..Donc pas de RSA... :XD:
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Fonck1 »

Crapulax a écrit : 09 juin 2020 15:45 ..Adama Traoré...Avait 1000 euros sur lui...Soit deux fois son RSA...Il a tenté de s'échapper...A deux reprises..Pourquoi?...C'était bien son argent non?
..Il a peut-être eu peur..

Je rectifie après lecture..Il n'avait que 24 ans..Donc pas de RSA... :XD:
ha...encore un truc qu'il faudra justifier.... :lol:
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Crapulax »

ha...encore un truc qu'il faudra justifier....
Tu sais parfaitement bien qu'un problème se prend à la base..Le séquencer revient à l'orienter.
Aux mains de l'Etat,la force s'appelle Droit....Aux mains de l'individu,elle se nomme le crime....
Si tu m'as pris pour un clown tu t'es trompé de Carnaval...
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Anne32
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Anne32 »

Fonck1 a écrit : 09 juin 2020 15:06
Anne32 a écrit : 09 juin 2020 14:54 Bien joli de condamner le policier, et de chercher des excuses à Traoré
On condamne la manière dont il a été arrêté
La mort de quelqu'un c'est toujours assez dramatique,mais je pleurerai davantage sur la mort d'un flic que sur celle d'un délinquant
D'autre part, il y a sur ce forum des grosses têtes bien pleines, qui ne se privent pas de donner des conseils

Si vous trouvez, je vous paye une caisse de Dom Perignon
non, la famille condamne.
ce n'est pas exactement pareil.
du reste,ce type était pas un enfant de cœur.

mais dans les faits, les méthodes utilisées par la police en général sur le quidam commun ne sont pas adaptées.

Qu'elles indiquent donc aux forces de l'ordre comment agir sur quelqu'un qui s'enfuit, comment doit on s'y prendre pour l'en empêcher????
Comment se faire respecter, si on n'arrête pas quelqu'un qui se dérobe à votre injonction???????
la question est surtout, maitriser (ce qui se conçoit) de façon brutale, mais une fois qu'ils ont les menottes, y a t-il besoin de rester appuyé sur la gorge d'une personne au sol, surtout quand on est quatre ou cinq autour?
Lorsque vous trouverez la solution, vous pourrez condamner de telles méthodes
Les flics, eux ne l'ont pas trouvée et agissent avec les moyens du bord
Castaner interdit ce genre de violence, s'il le pouvait il mettrait un genou à terre, comme les ricains, bravo le réconfort à ses hommes.....
C'est encourager tous les délinquants à se manifester d'une manière plus violente encore
J'ai entendu ce matin le ras le bol des certains policiers
Pour éviter toute condamnation de la part des bien pensants, ils vont sans doute rester assis sur leur cul dans leur Commissariat
Advienne que pourra, le simple citoyen se démerdera s'il est agressé
Voilà ce à quoi nous allons nous attendre dans les jours à venir
Une chose dont on ne parle pas n'a jamais existé - Oscar Wilde
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par vincent »

tisiphoné a écrit : 23 juillet 2016 09:52

Ben faut lire l' enquéte " passionnante " , instructive serait plus approprié .

EXCLUSIF. Adama Traoré, la contre-enquête

La mort du jeune homme de 24 ans a été érigée en symbole des violences policières en France. Notre enquête montre une réalité beaucoup plus complexe. Par Marc Leplongeon

Il gît dans la cour de la gendarmerie de Persan, à même le sol, les poignets derrière le dos entravés par des menottes. Personne ne sait vraiment si le jeune homme, interpellé quelques minutes plus tôt par un équipage de trois gendarmes, respire encore. Il fait plus de 30 degrés ce jour de juillet 2016 à Beaumont-sur-Oise, dans le Val-d'Oise, et la chaleur, étouffante a tout imprégné, l'air ambiant comme le bitume.

Les pompiers, appelés par les forces de l'ordre, arrivent sur place à 17 h 59 et 49 secondes et sonnent aussitôt l'alerte : « Message demande de renfort. Je demande un SMUR pour personne inconsciente. » Le jeune homme ne porte trace d'aucun sévice. Les secours tentent une heure durant de le ramener à la vie. À 21 heures, la température de la dépouille, selon le centre hospitalier de Gonesse, est encore supérieure à 39 degrés. Même mort, Adama Traoré suffoque.
..................
D'un plaquage ventral lors de son interpellation, comme le dit l'avocat de la famille Me Yassine Bouzrou, qui dénonce un traitement « pire qu'un animal. Adama Traoré est mort comme un chien après s'être uriné dessus ». Ou d'une pathologie préexistante à son arrestation, ainsi que s'échine à le dire Me Rodolphe Bosselut, avocat des gendarmes, aux côtés de Mes Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.


« Individu repéré par un automobiliste rue de la République »
19 juillet 2016, en milieu d'après-midi. Les gendarmes du Peloton de surveillance et d'intervention (PSIG) reçoivent pour mission de mener des contrôles d'identité afin de trouver Bagui Traoré, frère d'Adama, un délinquant multirécidiviste recherché dans le cadre d'une enquête ouverte pour extorsion de fonds. L'homme est repéré près d'un café, aux côtés d'un jeune sur un vélo. Bagui se laisse facilement arrêter, pas son compère qui prend la fuite en courant, direction le parc le plus proche.

Deux gendarmes en civil se lancent à sa poursuite. L'un d'entre eux, Jérôme, parvient à l'arrêter : « Je le maîtrise sans le frapper, sans utiliser mon arme ou un moyen de force intermédiaire », jure-t-il. Comprendre : pas de Taser. La scène est confirmée par un témoin qui, sur procès-verbal, a tenu à rester anonyme : « Les deux individus courent très vite mais semblent exténués, comme s'ils avaient fait un effort physique très long et ou très intense. Le second individu avec le brassard en gendarmerie parvient à maîtriser le premier et réussit à le mettre au sol en lui mettant un genou sur le dos et à lui maintenir les mains dans le dos. »

Sur le chemin du retour, en direction de la voiture, Jérôme et l'autre gendarme, David, encadrent leur suspect, entravé. C'est à ce moment précis qu'Adama Traoré leur aurait révélé son identité avant de réclamer une pause, trente secondes, pour reprendre son souffle. Une bagarre s'ensuit. Un homme, connaissance d'Adama, s'est rapproché de ce dernier et vient au contact des gendarmes. La mêlée permet à Traoré et à son sauveur, jamais identifié, de prendre la fuite. Cafouillage. Les radios grésillent, les appels fusent. 17 h 14 : « Je demande au moins un véhicule en renfort », entend-on. 17 h 29 : « Un individu menotté serait en train de se cacher. » 17 h 30 : « Individu repéré par un automobiliste rue de la République. »

« Mohammed me supplie de ne pas divulguer son identité »
Pendant un quart d'heure, les gendarmes poursuivent Adama Traoré, qui a trouvé refuge chez un homme, Mohammed*, témoin clé de la procédure, lequel habite précisément – Me Bouzrou a calculé – à 212 mètres du parc où Adama a pris la fuite. Aux gendarmes les plus proches, Romain, Arnaud et Matthias – contre lesquels la famille Traoré portera bientôt plainte – Mohammed fait de grands signes pour leur indiquer qu'Adama, « essoufflé », incapable de « parler », a trouvé refuge chez lui. « Mohammed me supplie de ne pas divulguer son identité et de ne pas dire que c'est lui qui a permis l'interpellation, car il connaît la famille Traoré et notamment ses frères, et qu'il a très peur des représailles », assure Romain.

La scène suivante est un huis clos total. Mohammed, resté dehors, voit les gendarmes pénétrer chez lui. Le salon est plongé dans le noir, les volets fermés, une tentative un peu vaine de repousser la chaleur à l'extérieur. À terre, « une forme humaine, comme cachée dans un drap, au pied du canapé », relate Romain. Adama, torse nu, tente de se camoufler.

Bientôt interrogé par les enquêteurs, le gendarme lâche alors cette phrase qu'il regrette aujourd'hui : « Nous nous jetons sur lui avec mes deux collègues. » Un peu plus loin dans son audition, Romain précise : « Je n'ai porté aucun coup (…) mais il a pris le poids de notre corps à tous les trois au moment de son interpellation. » « On se trouvait à trois dessus », confirme Arnaud. Ainsi, Adama Traoré, essoufflé, paniqué à l'idée d'être arrêté, aurait pris le poids de trois hommes sur le dos tandis qu'il était allongé sur le ventre. Pour la famille Traoré et son très actif comité de soutien, représenté par la sœur d'Adama, Assa, voilà la preuve que le jeune homme est mort par asphyxie. Assa n'aura de cesse, sur tous les plateaux de télévision, de s'appuyer sur ces déclarations pour dénoncer le crime qui aurait été commis sur le jeune Noir de 24 ans.

Arnaud reviendra pourtant sur son propos devant les enquêteurs, affirmant s'être « mal exprimé » : « J'immobilisais sa jambe gauche et contrôlais sa droite avec le pied. Mes deux autres collègues avaient chacun un bras. En aucun cas, il n'y a eu de grosse pression sur la personne. » Trop tard. Le bruit d'une bavure policière se répand. Il se dit que les gendarmes ont changé leur version.

« J'ai du mal à respirer »
Adama se débat, les agents essaient tant bien que mal de lui passer les menottes. Sans qu'on se l'explique, la paire qu'on lui avait déjà mise dans le parc ne pend plus que sur un seul de ses poignets. Et puis… Et puis, c'est tout. Selon Mohammed, resté à l'extérieur, la scène n'aurait pas duré plus de « trente secondes, à peine une minute ». Loin des huit minutes et quarante-six secondes de torture infligées à George Floyd par Derek Chauvin, ce policier poursuivi pour meurtre aux États-Unis, sous le regard de caméras amateurs. "C'est faux, rétorque Me Bouzrou. J'affirme que l'interpellation a duré plusieurs longues minutes."

Il y a, en revanche, comme pour l'Américain, ces mêmes mots, sur lesquels tout le monde s'accorde : « J'ai du mal à respirer. » Adama se met péniblement debout, traverse les quelques mètres qui le séparent de la voiture des gendarmes avant d'être placé à l'arrière. Sur le très court chemin de la gendarmerie, il perd connaissance et urine sur lui. « Au portail, je signale au chef que l'individu présente des signes d'un malaise, confie Matthias (…) Nous accompagnons l'individu dans sa sortie, il a l'air mou, il n'est pas ferme sur ses appuis. Il a besoin d'assistance pour sortir de la voiture. »

L'homme est allongé sur le sol sur une petite place en béton, à l'ombre, en position latérale de sécurité (PLS). Les secours sont immédiatement appelés. Quand Damien*, vingt-sept ans d'expérience chez les pompiers, arrive une poignée de minutes plus tard, il assure le trouver « sur le ventre, face contre terre ». Il ajoute : "Je demande à [un] gendarme de faire retirer les menottes de la victime qui sont toujours placées sur les poignets. Mains dans le dos. Ce gendarme me répète que cet individu est violent et qu'il simule. Je constate que la victime n'a plus de ventilation. Je demande une seconde fois au gendarme de retirer les menottes afin de commencer un massage cardiaque. Il s'exécute malgré sa réticence apparente. »

Les gendarmes, eux, étaient certains d'avoir bien perçu une respiration quelques secondes plus tôt. Adama aurait même ouvert les yeux à plusieurs reprises, selon eux. Quant au rythme cardiaque, difficile à dire, admet Damien : « Nous avons posé l'appareil (…) et il nous a indiqué la donnée 62. Cependant, on se méfie de cet appareil car, par exemple, nous l'avons déjà apposé sur un mannequin et il nous a donné un pouls. »

La gendarmerie en mode insurrection
Contrairement à Damien, Sophie*, pompier volontaire, assure quant à elle avoir trouvé Adama en PLS et avoir obtenu « un pouls qui marquait mais avec une saturation vraiment basse ». En réalité, les services de secours ont toutes les peines du monde à prendre les constantes du jeune homme. Contacté par les pompiers à 18 heures, le Smur n'arrive sur place que vers 18 h 19, après s'être rendu au mauvais endroit – une autre intervention a lieu dans la même rue. Une incompréhension dure également de longues minutes sur l'état véritable du patient, que les pompiers décrivent comme « inconscient » sans plus de précisions.

Sur les retranscriptions du Samu 95 réclamées par les juges d'instruction, on comprend pourtant qu'Adama Traoré n'a plus donné de signe respiratoire depuis 18 h 02… Les médecins s'interrogent : « Putain… Quand ça veut pas, ça veut pas…. (…) Si, quand les pompiers arrivent, ils le voient en arrêt, là on est encore dans les temps pour l'Ecmo [appareil d'assistance cardiaque et respiratoire, NDLR]. Si, à ce moment là, il n'a pas encore de signes de vie, au moins on [aurait pu] essayer. Il a 24 ans… »

Lire aussi Castaner réclame une « tolérance zéro » contre le racisme dans les forces de l'ordre

La famille Traoré et des proches se massent au portail de la gendarmerie. « Dès lors que le décès est annoncé, on passe en mode insurrection (…) Au final, la brigade se fait attaquer », raconte un gradé. Bagui, le frère interpellé, est relâché sans plus d'explications. Le rapport d'autopsie d'Adama conclut à l'absence de lésions évocatrices de violences récentes. D'après les informations du Smur, le jeune homme serait connu pour une « toxicomanie aux stupéfiants » et un « éthylisme chronique ».

Dès le lendemain des faits, la communication du parquet de Pontoise est catastrophique. Sans élément probant allant dans ce sens, le procureur de l'époque parle d'un « malaise cardiaque » et d'une « infection très grave touchant plusieurs organes ». Une information judiciaire est ouverte, rapidement dépaysée à Paris à la demande de la famille Traoré. Les critiques pleuvent, la justice ne ferait pas son travail ou trop lentement. « De manière générale, dans les dossiers mettant en cause les forces de l'ordre, il y a toujours un délai anormalement long, ce qui est préjudiciable pour obtenir la vérité », assure Me Bouzrou.

Les gendarmes, d'abord ceux de la section de recherche de Versailles, puis de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), mènent pourtant une instruction minutieuse. Le copieux passé judiciaire d'Adama est déterré par les bœuf-carottes de la gendarmerie, qui dépeignent dans leurs procès-verbaux les pressions que le clan Traoré ferait peser sur les investigations. Ainsi Mohammed, l'homme qui avait indiqué à la police l'endroit où se cachait Adama, se plaint de la visite de la famille puis disparaît sans se rendre à ses convocations. Les enquêteurs devront interroger les fichiers de la CAF pour trouver sa nouvelle adresse et prendre attache téléphonique avec lui : « Il espère que cette affaire ne concerne pas l'affaire Traoré, car il a déménagé du fait de cette famille et de la peur des représailles pour son fils », indiquent les enquêteurs dans leur procès-verbal. « Un menteur et un délinquant qui ne répond pas à ses convocations judiciaires », tacle Me Bouzrou.

Une plainte pour viol contre Adama Traoré
Deux ans plus tôt, l'ambiance était déjà devenue lourde quand les gendarmes avaient exhumé une plainte pour viol déposée par l'ancien codétenu d'Adama en mai 2016. C'est la mère du jeune homme qui s'était présentée un jour au commissariat de Cergy-Pontoise. Son fils est en « extrême souffrance » depuis le 14 mai, avait-elle relaté. Kevin* lui aurait dit qu'Adama l'« empêchait de dormir » et l'« enroulait dans un drap » la nuit. Le prisonnier craque, est finalement changé de bâtiment, puis placé à l'isolement. Sa mère le revoit une nouvelle fois quelques jours plus tard : « Dès que je l'ai vu, il s'est mis à pleurer. Je lui ai demandé ce qui se passait, il m'a répondu par deux fois : il m'a violé. Je lui ai demandé qui ? Il m'a dit mon ancien codétenu, Adama Traoré. » La dénonciation est grave mais l'enquête, du fait de la mort d'Adama deux mois plus tard, n'aura pas lieu. Ce dernier n'a jamais « été convoqué à ce sujet », selon Me Bouzrou, et n'a jamais pu donner sa version des faits.

Lire aussi Adama Traoré : sa famille refuse de rencontrer le gouvernement

Personne n'aurait entendu parler de cette plainte, si, fin novembre 2016, elle n'avait fait son apparition dans le dossier d'instruction ouvert sur la mort d'Adama, à l'initiative des gendarmes. Coïncidence du calendrier, deux mois plus tard, en février 2017, une expédition punitive est lancée par Yacouba, un des frères d'Adama, contre Kevin : « Je voulais juste parler avec lui pour la rumeur sur Adama », dira-t-il à l'audience. La victime trouvera refuge, en sang, chez des riverains. Yacouba sera condamné à dix-mois mois de prison avec mandat de dépôt. Ce n'est pas une première : la fratrie Traoré est connue pour ses multiples séjours en prison. En juillet 2019, Bagui Traoré sera même renvoyé aux assises pour « tentatives d'assassinat » contre des membres de forces de l'ordre, lors d'émeutes qui ont suivi la mort de son frère.

Une guerre politique
Le climat est explosif, mais la guerre est avant tout politique, au point que Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, a proposé à la famille de la recevoir, après des manifestations ayant réuni plusieurs milliers de personnes dans tout le pays. Refus. La bataille de la communication est engagée. La charismatique Assa Traoré explique sur tous les plateaux, qu'en pointant le casier judiciaire de ses frères, on cherche à décrédibiliser les violences subies par Adama. D'ailleurs, ajoute-t-elle, le 19 juillet 2016, c'est simplement parce que son frère n'avait pas ses papiers d'identité, et qu'il craignait un contrôle, qu'il a pris la fuite. Les gendarmes s'étouffent devant l'affirmation. Un sachet d'herbe de cannabis et 1 330 euros en liquide n'ont-ils pas été retrouvés sur son corps lors de son interpellation, argent qui a depuis été restitué à la famille ?

Mais sur le fond, Me Bouzrou, très offensif, n'en démord pas, et dépose bientôt une nouvelle plainte pour non-assistance à personne en péril. La faute des gendarmes ? « Le choix de ne pas retirer à Adama les menottes qu'il portait alors qu'ils avaient nécessairement conscience que le fait d'être entravé gênait la respiration de M. Traoré », note l'avocat. Le juriste vient de déposer une nouvelle requête pour, cette fois-ci, faire dessaisir l'IGGN des investigations, alors que le patron des pandores, dans une lettre publique, a ouvertement affiché son soutien aux trois agents mis en cause par les Traoré.

Bataille d'expertises
Les expertises, enfin – le nerf de la guerre – se succèdent depuis quatre ans. En 2017, des médecins expliquent ainsi que la mort est liée à des fragilités antérieures et plurifactorielles, ce que conclut un nouveau rapport médical de 2018, qui affirme que le « pronostic vital était engagé de façon irréversible » avant l'interpellation. En 2019, alors que l'instruction est terminée, la famille relance la procédure en versant une nouvelle expertise de quatre médecins, lesquels soutiennent que leurs pairs n'ont livré que des « spéculations théoriques » et invitent à s'interroger sur une possible « asphyxie mécanique ou positionnelle ». Une expertise infirmée en mars 2020 par un nouveau collège d'experts.

Mais le 2 juin, ultime rebondissement : Me Bouzrou livre les conclusions d'un professeur qui s'était déjà penché sur le cas Traoré par le passé, et qui, en l'espace de cinq jours, a été capable de rendre un nouvel avis médical, lequel soutient la thèse d'une asphyxie induite par un « placage ventral ».

« Du délire, s'emporte Me Bosselut. Il n'y a eu aucun placage ventral dans ce dossier. » Quatre ans après les faits, aucune partie ne semble prête à abandonner sa vérité. Mais y en a-t-il vraiment une seule ? « C'est facile de mettre nos enfants en prison, mais ce n'est pas facile de mettre les gendarmes en prison, dira la mère d'Adama aux juges. Et de poursuivre, témoignant d'un véritable déni et d'un dialogue de sourds : J'ai des enfants qui sont incarcérés à cause de ces gens-là. Les gendarmes, eux, vivent et travaillent tranquillement. Mes enfants n'ont rien fait. »
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Toto »

Crapulax a écrit : 09 juin 2020 15:45 ..Adama Traoré...Avait 1000 euros sur lui...Soit deux fois son RSA...Il a tenté de s'échapper...A deux reprises..Pourquoi?...C'était bien son argent non?
..Il a peut-être eu peur..

Je rectifie après lecture..Il n'avait que 24 ans..Donc pas de RSA... :XD:
Pourquoi donner le rsa à des trafiquants?
latresne
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par latresne »

Voilà ce que c'est de vouloir apporter la civilisation sur un continent qui nous apporte que des emmerdes .
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Stounk »

latresne a écrit : 09 juin 2020 19:49 Voilà ce que c'est de vouloir apporter la civilisation sur un continent qui nous apporte que des emmerdes .
Vouloir apporter la civilisation? :mdr3:
oups
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par oups »

Toto a écrit : 09 juin 2020 16:32
Crapulax a écrit : 09 juin 2020 15:45 ..Adama Traoré...Avait 1000 euros sur lui...Soit deux fois son RSA...Il a tenté de s'échapper...A deux reprises..Pourquoi?...C'était bien son argent non?
..Il a peut-être eu peur..

Je rectifie après lecture..Il n'avait que 24 ans..Donc pas de RSA... :XD:
Pourquoi donner le rsa à des trafiquants?

C'est surement pour qu'ils beneficient d'une couverture sociale et d'une reduction dans les musées :ange:
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Yann Begervil »

Anne32 a écrit : 09 juin 2020 16:11
Lorsque vous trouverez la solution, vous pourrez condamner de telles méthodes
Les flics, eux ne l'ont pas trouvée et agissent avec les moyens du bord
Castaner interdit ce genre de violence, s'il le pouvait il mettrait un genou à terre, comme les ricains, bravo le réconfort à ses hommes.....
C'est encourager tous les délinquants à se manifester d'une manière plus violente encore
J'ai entendu ce matin le ras le bol des certains policiers
Pour éviter toute condamnation de la part des bien pensants, ils vont sans doute rester assis sur leur cul dans leur Commissariat
Advienne que pourra, le simple citoyen se démerdera s'il est agressé
Voilà ce à quoi nous allons nous attendre dans les jours à venir
Oui, a force, on risque d'aller de plus en plus vers l'auto-défense.
Le problème, c'est que cette méthode d'amener au sol est la moins dangereuse. Il y a d'autres moyens, mais ils sont encore plus violents.
Et les policiers sont formés a l'utiliser. Il y a, comparativement au nombre d'amener au sol, très peu d'accident.
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Fonck1 »

Toto a écrit : 09 juin 2020 16:32
Crapulax a écrit : 09 juin 2020 15:45 ..Adama Traoré...Avait 1000 euros sur lui...Soit deux fois son RSA...Il a tenté de s'échapper...A deux reprises..Pourquoi?...C'était bien son argent non?
..Il a peut-être eu peur..

Je rectifie après lecture..Il n'avait que 24 ans..Donc pas de RSA... :XD:
Pourquoi donner le rsa à des trafiquants?
il serait aussi intéressant de répondre à la question : si on enlevait le RSA à tous les trafiquants, seraient ils moins ou plus trafiquants?
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par Toto »

Fonck1 a écrit : 10 juin 2020 11:41
Toto a écrit : 09 juin 2020 16:32

Pourquoi donner le rsa à des trafiquants?
il serait aussi intéressant de répondre à la question : si on enlevait le RSA à tous les trafiquants, seraient ils moins ou plus trafiquants?
Cela ne changerait rien , mais cela couterait moins cher à la France
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Re: mort d'Adama Traoré : arrêt cardiaque ou bavure policière?

Message par mic43121 »

Fonck1 a écrit : 09 juin 2020 15:06
Anne32 a écrit : 09 juin 2020 14:54 Bien joli de condamner le policier, et de chercher des excuses à Traoré
On condamne la manière dont il a été arrêté
La mort de quelqu'un c'est toujours assez dramatique,mais je pleurerai davantage sur la mort d'un flic que sur celle d'un délinquant
D'autre part, il y a sur ce forum des grosses têtes bien pleines, qui ne se privent pas de donner des conseils

Si vous trouvez, je vous paye une caisse de Dom Perignon
non, la famille condamne.
ce n'est pas exactement pareil.
du reste,ce type était pas un enfant de cœur.

mais dans les faits, les méthodes utilisées par la police en général sur le quidam commun ne sont pas adaptées.

Qu'elles indiquent donc aux forces de l'ordre comment agir sur quelqu'un qui s'enfuit, comment doit on s'y prendre pour l'en empêcher????
Comment se faire respecter, si on n'arrête pas quelqu'un qui se dérobe à votre injonction???????
la question est surtout, maitriser (ce qui se conçoit) de façon brutale, mais une fois qu'ils ont les menottes, y a t-il besoin de rester appuyé sur la gorge d'une personne au sol, surtout quand on est quatre ou cinq autour?


Là tu parles des USA pas de la France ..
Le flic assassine froidement un homme à terre menotté …
Sous la couverture des autres flics qui essaient d'empecher les gens de filmer le tueur..
Ça mérite 30 ans de prison..
:hello:
La tolérance c'est quand on connait des cons- et qu'on ne dit pas les noms
Verrouillé

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