Comme papibilou a beaucoup évoqué les simulations du BRGM; je ne résiste pas au plaisir de le poster.
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« Mégabassines » : ce que disent vraiment les experts du Giec et du BRGM(...)
Le Giec « n’interdit ni n’encourage » les bassines
Comme toujours, sur les réseaux sociaux, les experts du climat bataillent, infatigables, pour démêler le vrai du faux, tout en martelant que « les rapports du Giec ne font aucune recommandation, mais analysent les conséquences de décisions », nous rappelle Gonéri Le Cozannet. Chercheur au BRGM (Bureau des recherches géologiques et minières), il est auteur principal du groupe 2 du Giec, et spécialiste de l’adaptation. Il déplore l’instrumentalisation de certains rapports : « Nous lisons de plus en plus d’articles déformant les conclusions du rapport du Giec pour appuyer un agenda parfois totalement incompatible avec les objectifs que la France s’est donnés ».
Aussi, lire sur Twitter que le Giec « recommande la création des méga-bassines » a de quoi irriter le chercheur. « C’est évidemment faux. Le rapport du Giec n’interdit ni n’encourage le stockage de l’eau dans des réservoirs : il constate que c’est une solution qui peut permettre d’irriguer et qui est souvent soutenue par les institutions », expose-t-il. Mais « c’est une solution coûteuse, qui ne suffira pas partout, qui a souvent des effets négatifs pour les écosystèmes, qui peut perpétuer des modèles de développement agricoles insoutenables », souligne-t-il.
Le BRGM forcé de clarifier ses conclusions
Autre rapport récupéré par les pro-bassines, celui du BRGM au sujet des projets de retenues d’eau agricoles dans les Deux-Sèvres. Auditionnée le 15 mars dernier dans une commission du Sénat consacrée aux enjeux de la gestion durable de l’eau, la présidente du BRGM elle-même, Michèle Rousseau, a évoqué le détournement des conclusions de leur rapport. « Nous n’avons pas simulé les conséquences du réchauffement climatique, et nous n’avons pas non plus dit que nous pouvions nécessairement faire des prélèvements en hiver, » a souligné Michèle Rousseau. « Nous avons simplement répondu au cahier des charges et je pense qu’on a ensuite utilisé le rapport du BRGM d’une autre façon. »
Le BRGM avait déjà tenu à clarifier et nuancer les conclusions de son étude dans un communiqué, précisant avoir répondu à une question précise d’une coopérative de l’eau. « L’expertise réalisée par le BRGM n’est pas une étude approfondie, ni une étude d’impact de toutes les conséquences possibles des prélèvements d’eau envisagés », peut-on lire.
L’étude consistait à simuler les prélèvements d’eau envisagés et leurs impacts sur le niveau des nappes d’eau souterraines et sur les débits des cours d’eau, à l’aide d’un modèle calé sur la période 2000-2011, a expliqué le BRGM. « En toute rigueur, cette période de référence ne permet pas de prendre en compte les conditions météorologiques récentes et encore moins futures », soulève le BRGM. « La prise en compte des évolutions climatiques, non simulé dans l’étude, est importante », poursuit-il. « En effet, la récurrence de périodes de sécheresse hivernale pourrait conduire de manière répétée à des niveaux de nappe inférieurs aux seuils réglementaires, compromettant le remplissage des réserves certaines années ».
Devant la commission sénatoriale, le directeur adjoint de la direction des actions territoriales du BRGM, Pierre Pannet, met aussi en garde contre « les seuils des niveaux de nappe à partir desquels on autorise ou pas les prélèvements », évoquant des seuils parfois « étonnants ».
