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Sommet de l'UE: Hongrie et Pologne bloquent un accord sur la réforme de l'asile
Au menu du sommet des 27, réunis à Bruxelles, l’aide à l’Ukraine et des « engagements de sécurité » fournis à Kiev, à défaut d’une adhésion rapide à l’UE ou à l’Otan. Autre dossier à l’ordre du jour au Conseil européen, les migrations.
Et cette nouvelle impasse : la Hongrie et la Pologne veulent remettre en cause l’accord obtenu le 8 juin qui faisait avancer le pacte asile et migration, en panne depuis des années. Budapest et Varsovie ont donc bloqué les conclusions du Conseil jusque tard dans la nuit et les dirigeants se sont séparés sans qu’une solution soit trouvée.
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On ne peut pas remettre en cause un texte déjà adopté », s’agace une source proche de l’Élysée, rapporte notre envoyée spéciale à Bruxelles, Juliette Gheerbrant. C’est pourtant ce que veulent la Hongrie et la Pologne. Début juin, les 27 étaient parvenus, après trois années de négociations, à un accord qualifié d’historique pour réformer les procédures d’asile et garantir une solidarité dans la répartition de 30 000 demandeurs.
Accord adopté à la majorité qualifiée, comme 80% des textes européens d’ailleurs.
Mais, l
a Hongrie et la Pologne, qui avaient voté contre (et quatre pays s'étaient abstenus), réclament aujourd’hui que le texte soit validé à l’unanimité : le 8 juin, la présidence suédoise du Conseil de l'UE avait décidé d'opter pour un vote à la majorité qualifiée (requérant un vote favorable de 15 pays sur 27, représentant au moins 65% de la population totale de l'UE), comme prévu par les traités en matière de migration, et le texte avait été adopté.
Varsovie et Budapest rejettent le mécanisme de solidarité qui leur impose une contrepartie financière s’ils refusent d’accueillir ces demandeurs d’asile arrivés par le sud de l’Europe. Selon cet accord – encore préliminaire, car il doit être négocié avec le Parlement –, les États membres seraient tenus d'accueillir un certain nombre de demandeurs arrivés dans un pays de l'UE soumis à une pression migratoire, ou à défaut d'apporter une contribution financière, équivalente à 20 000 euros pour chaque réfugié non relocalisé.
Reprise des débats ce vendredi
Viktor Orban et Mateusz Morawiecki n’ont pas réussi à faire inscrire leurs demandes dans le texte des conclusions du Conseil, les discussions reprennent donc ce vendredi matin. Elles concernent aussi les projets d’accords avec des pays tiers destinés à empêcher les départs, comme l’accord proposé par Ursula von der Leyen à la Tunisie, qui s’accompagne d’une aide financière de près d’un milliard d'euros. Pour cela, il faut un effort financier sur lequel Viktor Orban s’oppose aussi à la Commission. "
https://www.rfi.fr/fr/europe/20230630-s ... de-l-asile