Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

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Fonck1
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Fonck1 »

grishka a écrit : 12 octobre 2023 09:10
Kelenner a écrit : 11 octobre 2023 19:30Si c’était si simple. Va enseigner et on en reparle.
Les profs qui obtenaient les résultats d'il y a 30 ans, ils faisaient comment exactement?
Et je ne reproche rien aux profs, mais à Hdelapampa, qui alors même que les résultats des dernières décennies est catastrophique, considère que le Ministère n'est pas allé assez loin. C'est complètement dément.

Tout ne dépend pas évidemment pas que des profs: cela dépend aussi de l'intégralité de l'institution scolaire.
Et du gouvernement.
Et de la société.
L'institution scolaire pour fixer le cadre, le gouvernement pour protéger ce cadre, quitte à le protéger de la société même.

L'institution scolaire est complètement dans les choux: voila par exemple
https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p1 ... evaluation
Le niveau des gosses s'est effondré dans la maîtrise des bases et il y en a qui se préoccupent de caser de l'algorithmique au collège... Grotesque.
Et il faut voir le profil de la personne qui a rédigé ça: 3 ans devant des élèves du public en 17 ans de carrière. Le reste dans le privé ou aux US, pour finir... en Suisse.
Quelqu'un bien au fait de la vie d'un enseignant moyen français donc.

Le gouvernement a pour seul politique de ne surtout pas faire de vague, ce qui fait que les profs se prennent les méfaits de la société dans la tronche.
On peut avoir pire que cela, avec un député proposant un truc révolutionnaire: "La méditation pourrait réduire les inégalités à l'école".

Un truc qui est à peu près clair, c'est qu'à peu près tout ce qui a été fait pendant les 40 dernières années est un fiasco intégral.
On pourrait commencer par le collège unique.
L'Allemagne n'en a pas, la sélection des élèves se fait très tôt, dès 10 ans, plus de la moitié des élèves ne vont pas en enseignement secondaire mais suivent une voie professionalisante.
En 2000, les résultats PISA de l'Allemagne ont montré que les élèves étaient moins bons que la moyenne de l'OCDE. Le pays a pris des mesures énergiques à destination des enfants les plus jeunes, c'est à dire en se focalisant sur les bases:
https://www.oecd.org/fr/apropos/impact/ ... c-pisa.htm
Car, pas de mystère, sans les bases, rien n'est possible.

Et ça, ce sont les trucs les plus évidents.
je suis assez d'accord avec tout cela.
déjà, les gosses ne devraient pas passer en 6eme sans les fondamentaux français, maths, et même anglais, c'est essentiel aujourd'hui.
lire écrire parler sans ça dans la vie, on galère et on accède à rien.
ensuite, ils doivent faire un peu de sensibilisation à tout, comme c'etait le cas avant.
un peu de manuel un peu de sciences, un peu d'art, ect ect..mais les fondamentaux en tête de liste.

ensuite vient la responsabilité des parents, qui ne font pas leur travail de parent, et qui s'en prennent à l'institution, toujours à défendre leurs gosses, même quand ils font de la merde.
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grishka
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 19:49Je pense que vous n'avez même pas essayé de comprendre ce que j'ai dit.
C'était très clair.
La chute du niveau des élèves est parfaitement documentée sur les 30 dernières années (au moins), tout cela est piloté par le Ministère depuis 30 ans, mais vous vous trouvez cela "insuffisant":
Hdelapampa a écrit : 11 octobre 2023 17:07Les recommandations "du Ministère" que vous évoquez tentent de ce point de vue de résoudre le problème mais elles sont insuffisantes.
Il aurait fallu que le Ministère aille encore plus loin...

Votre coup du "moi, je suis enseignant et pas vous", vous pourrez le servir à d'autres: j'ai enseigné et je suis au fait de comment fonctionne l'EN en France.
Déjà, je sais qu'il y a les enseignants et les... "enseignants".

Des "profs" qui ont passé 5% de leur carrière devant des élèves avant de devoir être transférés à un poste sans contact avec ces derniers, des IPR sur des nuages, et je ne m'appesantirai pas sur les parents et personnels extérieurs... voilà ce que l'on trouve dans les commissions des programmes.

Une personne que je connaissais et que je trouvais "originale", a été très rapidement évacuée de devant les élèves... pour former les enseignants. J'ai pris le temps d'un peu plus discuter avec cette personne pour essayer de comprendre. En fait, c'était très simple: ce que j'avais pris de prime abord pour de "l'originalité", c'était littéralement de la folie pure et simple. Un problème psy dans le sens clinique du terme.
C'était il y a des années, et cette personne est bien évidemment toujours à son poste.
Vous confondez...
Je vais ignorer une grande partie de votre laïus: vous répondez à ce que je n'ai jamais dit.
Ce qui est bien pratique.
Quand il y a des groupes de niveaux et donc des exercices différents adaptés, et que les élèves progressent tous (ou presque) , à leurs niveaux d'où ils sont partis comment les NOTER?
Vous ne réalisez pas que les groupes de niveaux se sont les classes qui sont censées les séparer?
Evidemment, il y aura toujours des différences de niveau au sein d'une même classe, mais si ces différences de niveau sont tellement grandes que vous devez adapter les évaluations en créant 4, 5, ou plus évaluations différentes pour une même classe, c'est que c'est le système qui est cassé.
Et qu'en trouvant normal, même salutaire, de devoir faire autant d'évaluations différentes qu'il y a d'élèves dans une même classe, vous contribuez à le casser aussi.
Il y a des profs qui les récupèrent derrière ces élèves, et ces profs là, étonnamment, s'attendent à ce que les élèves arrivent avec les acquis attendus.

Avoir 4 notations différentes pour une dictée au CM2, cela veut dire quoi? Qu'il y a des gosses qui ont un niveau CE2? CE1?
Et vous, vous nous expliquez que c'est normal, parce que l'essentiel, c'est que les gosses apprennent quelque chose. Aucune attente sur le corpus de connaissances à atteindre.
Vous nous expliquez même que maintenant, les élèves progressent...
Et que ce que vous faites est bien, et que ce que je dis ferais des "ravages".

Voilà ce que j'appelle moi des ravages.
15% des élèves en fin de collège n'ont « pratiquement aucune maîtrise ou une maîtrise réduite de ces compétences et sont en difficulté devant un texte complexe ou comprenant un vocabulaire peu courant » concernant le français. 1 élève sur 7.
De 1966 à aujourd'hui, le taux de succès au bac a explosé, passant de 50% à 85%.
Dans l'enseignement supérieur, cette baisse générale du niveau se voit aussi.
Vous captez quand même que les enseignants, les médecins, les ingénieurs du pays sont extraits de ces élèves? Et bien au-delà de l'impact sur l'économie, vous réalisez que les gosses qui sortent de ce système vont voter?
Les enseignants ne bossent pas dans une bulle à faire des trucs dans leur coin sans que cela n'ait de conséquences sur la société.

Concernant les ravages, je peux aussi ajouter les inégalités sociales: elles ont explosé en 30 ans. Les résultats scolaires n'ont jamais été autant liés à la catégorie socio-professionnelle des parents au cours des trois dernières décennies, qu'aujourd'hui.

Tout cela, ce sont des conséquences concrètes, des faits réels.
Et vous, vous montez sur votre estrade pour nous expliquer que nous ne sommes pas allés assez loin, que vous, vous comprenez ce qu'enseigner veut dire...
C'est une réaction tellement sidérante, ubuesque... en fait, il n'y a même pas de mot.
Modifié en dernier par grishka le 12 octobre 2023 11:02, modifié 2 fois.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Fonck1 a écrit : 12 octobre 2023 09:58je suis assez d'accord avec tout cela.
Je ne comprends même pas qu'il puisse avoir un débat sur le bilan de l'EN: les résultats sont là et plus personne ne les conteste.

Mais il a fallu le temps: je me souviens encore très clairement qu'il y a 15 ans, on pouvait encore lire des articles complètement bidon dans Le Monde ou Libération de grands "experts" qui expliquaient que le niveau ne baissait pas, parce qu'en fait, les gosses avaient appris de nouvelles compétences. Apprendre à faire marcher un magnétoscope par exemple...
On n'entend plus l'équivalent de nos jours.

Le coup du "Les recommandations "du Ministère sont insuffisantes", je dois bien avouer que je m'y attendais pas.
Modifié en dernier par grishka le 12 octobre 2023 12:43, modifié 1 fois.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Fonck1 »

au niveau technique, il y a des choses qu'ils savent faire plus avant.
mais ce qui est pitoyable, c'est les fondamentaux.
même en école d'ingé, ils ne savent même pas leurs tables de multiplications.
sans leur téléphone portable les pauvres petits sont perdus...
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par papibilou »

Je n'ai enseigné, et encore, uniquement dans le secondaire, que quelques années et il y a bien longtemps, ce qui ne me donne sans doute pas la compétence nécessaire pour porter un jugement et faire des propositions. Néanmoins si effectivement on scinde en 2 ou 3 ou plus une classe dans le primaire selon le niveau des élèves ça me semble remettre en cause le principe du collège unique et ça peut s'appliquer aussi au primaire:
Le constat:
- baisse globale de niveau. Ça va du primaire au bac.
- exigences réduites du fait que l'on ne peut exiger d'un élève faible la même chose que d'un bon.
- départ des meilleurs éléments vers le privé ce qui accroit encore la baisse de niveau à l'école publique.
Mais Hdelapampa a adapté ses cours, ses notes ses exigences aux élèves. Très bien mais n'est ce pas une manière de dire qu'il faudrait de nouveau des classes de niveau avec des passerelles entre elles ? En clair, il y a 6 classes de 6ème ? On regroupe les meilleurs dans une classe et on peut aller vite et loin. On regroupe les moins bons dans une classe avec + de dictées + d'arithmétique + de lecture obligatoire et pas de langues vivantes 1 et encore moins 2.
Votre avis ?
Addendum : on pourrait en ce cas réserver les classes faibles aux profs qui enseignent depuis longtemps et inversement, ce qui pourrait inciter certains à se tourner vers l'enseignement.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

A Grishka,
Quand on prétend expliquer des faits de façon irréfutable, il est nécessaire de faire des hypothèses et de les vérifier.
Nous sommes d'accord?
Il est souvent très hasardeux de n'en privilégier qu'une: ici la qualité de l'enseignement, la pédagogie, qui consisterait , selon vous, à cacher aux enfants la vérité sur eux mêmes et sur les exigences du niveau à atteindre.

Quels sont les faits sur lesquels vous vous appuyez?
En 30 ans le niveau a baissé progressivement.
C'est un fait incontesté.

Alors comme j'ai été enseignant avant et pendant la même période, je peux dire que depuis 30 ans les méthodes d'enseignement et d'évaluation n'ont pas changé significativement.
Déjà en 1987, il y avait des groupes de niveaux, de la pédagogie différenciée.
D'autre part, la population d'une école primaire se renouvelle très vite, en cinq ou six ans.
Donc logiquement, les résultats des élèves devraient être les mêmes au début qu'à la fin (c'est à dire aujourd'hui ou 2017).

C'est à dire au niveau de 2017 dès 1987.
Or ils ont significativement diminué.
Alors, qu'est-ce qui a changé depuis 1987?
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par grishka »

Hdelapampa a écrit : 12 octobre 2023 15:27Alors comme j'ai été enseignant avant et pendant la même période, je peux dire que depuis 30 ans les méthodes d'enseignement et d'évaluation n'ont pas changé significativement.
C'est bien. C'est faux.

Déjà, la dictée est absolument exemplaire: il y a 30 ans, il y avait une dictée pour une classe, tout le monde était noté selon le même barême.
Aujourd'hui, elle est notée sur 100, avec au moins jusqu'à 4 barêmes différents.

Vous allez évidemment jouer sur le fait que vous avez écrit que ce changement n'est pas "significatif": dénégation grotesque de la réalité.
30 fautes aujourd'hui, cela donne 70/100, contre un 0, il y a 30 ans.
Il est absolument évident qu'il est bien plus aisé de faire la publicité d'un 70/100 qu'un 0, si les enfants et les parents ne possèdent pas le "manuel d'interprétation des notes par l'Inspection d'Académie" (j'ironise), ils peuvent conclure que tout va bien.
Même l'institution peut brandir ce genre de résultat sans avoir honte.

Cela pour les dictées, on peut parler du reste aussi: les résultats trimestriels.
Il y a 30 ans, les résultats étaient présentés généralement avec une notation sur une échelle de A à D. Qui pouvait être modulé (B+, C-, etc).
Aujourd'hui, on se retrouve avec des codes du genre "Acquis", "En Cours d'Acquisition", "À Renforcer", accompagné de code couleur.
Donc il y a 30 ans, il y avait toute une échelle de gradation accessible aux enseignants pour placer le niveau de l'élève. Ce qui permettait de le placer précisément par rapport aux attendus, aux autres élèves, voire aux autres classes de même niveau.
Aujourd'hui, ce sont des gros blocs monolithiques, qui permettent de regrouper des élèves avec des niveaux sensiblement différents: cela permet de gommer les différences de niveau délirantes au sein d'une même classe. Et empêche quasiment toute comparaison.

Et pour enfoncer le clou, cela se trouve absolument à TOUS les niveaux, je vais fournir un troisième exemple avec... le bac. De l'épreuve de Mathématiques en filière scientifique.
Il y a 20 ans, cette épreuve était constitué d'un ou deux exercices et d'un problème.
Aujourd'hui, l'épreuve de Mathématiques se compose de... 5 exercices.
De nouveau,il est absolument EVIDENT que cela permet aux élèves les plus faibles et maîtrisant moins bien le programme, de gratter quelques points sur le(s) sujet(s) qu'ils connaissent le mieux. Pour les meilleurs, c'est la timbale aussi.
Conclusion: ce changement de format du sujet permet de remonter la note à l'examen, tout simplement en abaissant les attendus de maîtrise du programme.
Le truc qui ne serait pas "significatif" selon vous.

Enfin, si ces changements sont non "significatifs"... faudra nous expliquer pourquoi ils ont été introduits.
Les commissions des programmes pondent leurs changements une bonne part pour bêtise, mais il y a aussi une bonne part de volonté et de calcul.
"Oh, regardez Mr. le Ministre, les résultats d'obtention du bac ont encore grimpé!"
Et s'ils sont non "significatifs", pourquoi vous me tenez la jambe pour expliquer qu'en fait tout cela va dans le bon sens et que même, nous ne sommes pas encore allés assez loin...

Je synthétise: tous ces changements cumulés au fil des années ont évidemment un impact majeur.
Primo, on en demande moins aux élèves.
Secundo, l'absence de résultat n'a quasiment aucune conséquence pour eux (jusqu'au post-bac... et encore).
Il y en a d'autres, mais je m'arrête là parce que c'est le coeur du problème. Comme l'écrasante majorité des gens, si vous me dites: "Bossez, bossez pas, à la fin du mois, ce sera pareil!", je vais préférer aller me promener, étonnamment.
Le pompon, c'est que cela a enclenché une boucle de rétroaction positive! Les profs engagés aujourd'hui ont évidemment un niveau inférieur à ceux qui leur ont fait cours à eux! Et on se retrouve avec certains professeurs des écoles qui pondent des textes bourrés de fautes...

Evidemment, il y a d'autres facteurs globaux externes à l'école qui jouent... mais la plupart des facteurs jouent aussi dans les autres pays, pays qui ne voient pas une telle chute, et qui parfois, au contraire, remontent le niveau (exemple: Allemagne).
Donc je ne sais même pas ce que vous allez nous sortir qui ce serait passé exactement en 1987 qui serait la cause de tout... le gel du point d'indice? Le passage de la comète de Halley?
Modifié en dernier par grishka le 13 octobre 2023 13:36, modifié 1 fois.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par jabar »

Très intéressant tout ça.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

A Grishka,

A mon tour d'ignorer une grande partie de votre laïus qui ignore la question que j'ai posée.
En effet, il mélange tout.
Et en plus il concerne des propos que je ne tiens pas.
Quand je dis "insuffisants", je parle non pas d'aller plus loin dans les intentions mais dans les moyens.
Après avoir publié des tableaux concernant l'évaluation des élèves à l'entrée en 6 ème c'est à dire à la fin de la scolarité primaire, vous avez évoqué le collège unique.
Pourquoi pas, mais c'est un autre problème qui ne dépend pas des enseignants. Ils enseignent dans une organisation légale : tenez vous bien, le collège unique. :D

A l'école primaire il ne peut y avoir de retour en arrière.
Il faudrait CREER (dans l'esprit du retour à la situation précédant la réforme du collège unique) des cours complémentaires après le CP, puis après le CE1 et ainsi de suite.
Un concours d'entrée en CE2 peut être?
Sinon, ben on gère le redoublement et les niveaux.
Ô surprise: c'est ce qu'on fait. :D

Vous avez de façon très pertinente (je plaisante) fait observer que les groupes de niveaux organisés dans une classe primaire correspondent en fait à des classes.
C'est à dire, si j'ai bien compris, des groupes de niveaux appelés classes.

Avec combien d'élèves? Combien d'enseignants? Dans quels locaux?
En plus? en moins? Autant?
Vous semblez négliger ces petits détails bassement matériels.

Et je pense, même si vous ne l'avez pas dit, (c'est mon opinion) que c'est pour cela que vous ne répondez pas à ma question sur ce qui a changé depuis 30 ans.
Vous ne vous préoccupez que d'une seule chose: la notation en présupposant qu'elle explique tout.


Or, en primaire, contrairement à ce que vous écrivez, il n'y a JAMAIS eu (pendant ces trente ans) de dictées de 100 mots.
100 mots c'est au moins 10 lignes.
C'est énorme même pour de bons élèves.
Alors imaginez pour des mauvais.
https://cheminsfaisant.fr/wp-content/up ... ollege.pdf
Voici un exemple de textes de dictée de travail en CM2-6 ème.
Seules quelques unes approchent les 100 mots et je doute qu'un élève qui a zéro à une dictée de deux lignes aura 70 sur 100 à celles-ci.
Je pense d'ailleurs que les dictées les plus longues seront utilisées par les profs de 6 ème (la progressivité de la difficulté étant une des bases de l'enseignement).
Pour les plus faibles, la dictée est en général raccourcie mais alors la note n'est pas sur 100, mais sur 50 , si, évidemment le barême est le même.
Et il l'est sinon, pourquoi raccourcir?
Qu'en dites vous, très cher "ex-collègue"?

D'autre part vous partez du principe qu'un élève qui écrit 70 mots sur 100 sans erreur, devrait avoir la même note qu'un élève qui écrit 20 fautes sur une dictée de 20 mots.
Zéro.
Un élève qui écrit une faute par mot, devrait avoir une note de zéro ou proche de zéro pour une dictée de 100 mots, le hasard ayant plus de chances d'intervenir, c'est vrai.
Mais on n'écrit pas non plus 70 mots sans fautes par hasard.
A la rigueur un mot sur deux et alors la note est de 50.
Dans ce cas, rassurez-vous, l'enseignant de CM2 conclurait que rien n'est acquis (ce qui est très rarement le cas).

C'est aussi le cas pour de bons élèves. Plus on écrit, plus on a de chances de faire des fautes.
Pour les bons (mais moins) comme pour les autres.
C'est d'ailleurs pour ça que la dictée d'évaluation est courte: pour éliminer le hasard.
Et c'est vrai: les performances baissent en taux.

Les inégalités s'accroissent.

Votre dictée de 100 mots existe peut être en 5 ème ou en 4 ème.

Mais nous parlons de l'entrée en 6 ème, non?
Voilà pour le moment.
En n'oubliant pas que vous n'avez pas répondu à la question précédente.
Qu'est ce qui a changé d'autre que la notation pendant ces trente années?
Courtoisement.
Modifié en dernier par Hdelapampa le 13 octobre 2023 18:25, modifié 2 fois.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Fonck1 »

avant, on faisait une petite dictée de 5 minutes à tous les cours.
c’était productif.
il y avait les dictées surprises, et les dictées prévues.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Hdelapampa »

Une dictée avant chaque cours de quoi?
Vous voulez dire de Français?
Et avant quoi? "Avant" ça n'existait pas (de mon temps d'enseignant débutant aussi).

La dictée quotidienne même courte c'est tenable si le nombre d'élèves n'est pas trop élevé.
S' il n'y a pas de cours multiples (programmes différents).

Elle est productive si elle est corrigée collectivement: un ou une élève (de préférence un(e) moyen(ne) )va au tableau recopie sa dictée et ce sont ses camarades qui corrigent pendant que le maître regarde écoute puis valide ou non.
Dialogue, échange, pas d'humiliation.
Sinon, c'est inutile.

Or, ça prend du temps et d'autres enseignements en pâtissent.
C'est un excellent exercice mais il ne peut pas être quotidien dans l'état actuel des moyens, des programmes et des horaires légaux (26 heures hebdomadaires en présence des élèves).
Des dictées surprises?
Surprises pourquoi faire?
Des dictées dont le texte est inconnu suffisent.

Comme bon nombre de collègues, je notais l'orthographe tout le temps.
Mais à part.
Dans la copie des résumés, des poésies, dans tous les exercices (même de maths) et bien sûr les rédactions.
Et même des ratures.
Les fautes devaient être corrigées proprement (avec l'aide du cahier de règles) et s'il y avait trop de ratures, l'ensemble ou une partie devait être recopié.
Ca comptait pour la note d'orthographe dans le livret, autant que les exercices d'orthographe (dont les dictées).
A la grande fureur de certains parents (et pas toujours des "mauvais" élèves). :cool:
Modifié en dernier par Hdelapampa le 13 octobre 2023 16:55, modifié 1 fois.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Victor »

Je me rappelle effectivement, que "de mon temps" - et cela fait une paye désormais - , on faisait beaucoup de dictées en primaire.
Mais je ne sais plus si c'était un exercice quotidien.
Mais résultat des courses, j'ai l'impression que ma génération est bien meilleure en orthographe que celle de mes enfants. Je dirais même, sans commune mesure.

On sait tous que l'évolution de l'EN et de la société sont interdépendantes. L'EN fait évoluer la société mais l'inverse est tout aussi vrai.

Exemple : Je pense qu'il n'y a pas de doute sur l'influence néfaste des tablettes, smartphones, vidéos et jeux vidéos utilisés pendant des heures interminables par les jeunes et les enfants, mais est-ce que cela dédouane l'EN de tous ses résultats calamiteux ?
En politique, ce qu'il y a de plus difficile à apprécier et à comprendre c'est ce qui se passe sous nos yeux.
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par jeandu53 »

grishka a écrit : 12 octobre 2023 10:35
Fonck1 a écrit : 12 octobre 2023 09:58je suis assez d'accord avec tout cela.
Je ne comprends même pas qu'il puisse avoir un débat sur le bilan de l'EN: les résultats sont là et plus personne ne les conteste.

Mais il a fallu le temps: je me souviens encore très clairement qu'il y a 15 ans, on pouvait encore lire des articles complètement bidon dans Le Monde ou Libération de grands "experts" qui expliquaient que le niveau ne baissait pas, parce qu'en fait, les gosses avaient appris de nouvelles compétences. Apprendre à faire marcher un magnétoscope par exemple...
On n'entend plus l'équivalent de nos jours.

Le coup du "Les recommandations "du Ministère sont insuffisantes", je dois bien avouer que je m'y attendais pas.
Les résultats sont là, évidents, catastrophiques. Mais certains vous diront que les jeunes savent faire plus de choses qu'avant : rendez-vous compte ils savent utiliser une tablette...
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Kelenner »

Le problème c'est que vous "analysez" des faits selon un et un seul angle de vue, et sans connaissance du fonctionnement réel de l'EN. En gros, si les résultats ont baissé globalement, et c'est vrai de façon incontestable, c'est UNIQUEMENT à cause des "méthodes" pédagogiques appliquées par les enseignants, et/ou des directives des ministres. En gros, pour faire vite : c'est de la faute des profs. Or, je rejoins Hdelapampa sur ce point, depuis 17 ans que j'enseigne j'ai pratiqué et étudié un certain nombre de méthodes, je n'ai pas noté globalement de révolution dans ce domaine, et j'ai acquis la certitude qu'il n'existe aucune méthode miracle.

En revanche, on occulte complètement des facteurs pour moi essentiels qui expliquent tout autant, si ce n'est bien plus, la courbe des résultats. Je pourrais en citer des dizaines, mais contentons-nous des principaux :

-l'évolution du public scolaire, facteur DECISIF et "curieusement" jamais évoqué. Avant, et jusqu'à une période relativement récente, tout le monde n'allait pas au lycée, voire même au collège pour les plus anciens. On compare donc les résultats de l'ENSEMBLE, ou presque, d'une classe d'âge comme c'est le cas actuellement avec la meilleure moitié, voire le meilleur quart d'une génération. Tout le restes est invisibilisé, puisque comme une très large partie des élèves n'atteignaient jamais le lycée, ils ne pouvaient évidemment pas y être évalués. J'ai envie de dire qu'il suffit de lire un forum comme celui-ci pour en être persuadé : à côté d'une minorité d'intervenants âgés capables de s'exprimer dans un excellent français et d'exprimer des idées de manière cohérente, on a une cohorte de vieux qui écrivent un français illisible, bourré de fautes, et qui ont le niveau de réflexion d'un enfant de 10 ans.

-dans le même ordre d'idée, aujourd'hui une classe lambda (je ne parle même pas de REP) accueille en moyenne a minima un autiste, parfois très lourd, et des enfants souffrant de troubles divers, en plus d'élèves non francophones, dans une proportion inconnue il y a encore 30 ans. Avant, ces élèves n'allaient tout simplement même pas en classe.

-la baisse colossale de moyens, engagée sous Sarkozy, qui a supprimé en priorité tous les postes spécialisés RASED d'aide aux élèves en difficulté et perturbateurs, qui permettaient a minima de soulager les classes et bien souvent de faire progresser des gamins largués dans une classe entière. De la même façon, les remplaçants sont en baisse vertigineuse, et la plupart des absences ne sont plus compensées. Un simple exemple, inimaginable il y a encore 15 ans : l'an passé, dans mon école, une enseignante de PS n'a pas été remplacée pendant UN MOIS ET DEMI !

-la baisse du niveau moyen des enseignants, conséquence d'un manque d'attractivité du métier liée à de salaires trop faibles et des conditions de travail trop difficiles, constat unanimement partagé mais contre lequel rien, ou si peu, n'a encore été fait.

Dans ces conditions, il me semble bien hypothétique de pointer du doigt les seuls enseignants dans la baisse du niveau, alors que les causes potentielles sont multiples et très diverses, si ce n'est par confort idéologique et pour éviter de remettre en cause ses propres choix politiques.
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Bertrand
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Re: Gabriel Attal ébauche son plan de « bataille pour élever le niveau à l’école »

Message par Bertrand »

Quant à moi ça ne m'inquiète pas du tout. La différence se fait dans les études supérieures essentiellement par le travail et la motivation.

Le niveau moyen au lycée en maths et en philosophie je pense qu'en réalité ça a bien peu d'importance.
Mais bon il faut bien qu'Attal donne un sens à sa vie durant sa mission de ministre de l'EN...
Je suis en réalité un petit magicien noir. Et nul ne peut voir mon vrai visage!
N'écoutez surtout pas ma musique! : https://www.youtube.com/watch?v=uaRHCKHU2Pw
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