mum401 a écrit : Glamorama tu as fais un bon récapitulatif de ta vie en cité, merci. Continue si tu penses à d'autre anecdotes

ton enfant par exemple est-il scolarisé ? si oui dans une école du secteur ? comment ça se passe puisque nous avons pu lire ici que les profs mis dans ces quartiers sont des profs de seconde zone....
Ma fille est scolarisée, oui.
Née en janvier, elle est entrée en maternelle à 2 ans et 9 mois, en Très Petite Section, très motivée par le désir d'apprendre à lire (elle est très éveillée). Hélas, la disparité des enfants scolarisés à cet âge a quelque peu freiné ses ardeurs : la moitié des autres enfants de sa classe ne parlait pas encore. Le critère pour entrer en TPS étant la propreté et non un début de langage acquis. Les enfants en question étaient de tout bords et de toutes origines.
A la fin de l'année, certains ne parlaient toujours pas vraiment quand d'autres avaient acquis un vocabulaire plus conséquent.
L'instit suivante, qu'elle a eu 2 ans de suite (Petite Section et Moyenne-Grande section) n'était pas exactement ce que l'on pourrait appeler une "bonne". Elle avait une fâcheuse tendance à reporter sur les enfants ses problèmes relationnels avec les parents (et a réussi à faire la quasi unanimité contre elle) et à démotiver les plus enthousiastes, ma fille dans le lot. J'ai cependant pu obtenir que ma fille, qui commençait déjà à lire depuis le début de la Moyenne Section mais qui n'était pas "nourrie" intellectuellement parlant par la maîtresse, saute la Grande Section et entre directement en CP cette année.
Il y a une vraie mixité dans sa classe, comme c'était déjà le cas avant.
L'instite qui y est en charge est assez attentive à faire progresser les plus en difficulté et à proposer plus de choses aux enfants qui le peuvent. Pour quelques enfants, l'enjeu n'est même pas de leur apprendre la lecture et l'écriture, mais tout simplement à parler le français.
J'ai connu le cas d'une petite fille qui redoublait là son CM1, la précédente scolarité ayant été faite dans un établissement de centre ville de bon niveau. Au bout de quelques semaines, l'instite proposait qu'elle aille en CM2 malgré des résultats qui ne s'étaient pas améliorés (orthographe catastrophique, mathématiques pas du tout acquises) parce qu'elle était, malgré tout, la meilleure de sa classe, et avait plus de vocabulaire que d'autres.
Tous les enfants scolarisés dans ces écoles ne sont pas issus des 3 cités allentours, et pourtant, loin des clichés, ce ne sont pas ceux-là nécessairement les plus en difficulté.
Etant déléguée de parents d'élèves, je vois beaucoup de situations. Le point commun que j'ai pu constater entre ceux qui avaient dès la maternelle, des difficultés dans l'apprentissage de la langue et le manque de vocabulaire (y compris pour des enfants non issus de l'immigration), tient avant tout de la manière dont les parents considèrent leurs enfants (les regardent-ils, les considèrent-ils en tant que ce qu'ils sont ou bien les voient-ils comme des objets, sacrés, certes, mais des objets tout de même ? ), et leurs rapports à ces enfants. Un enfant à qui on ne parle pas est un enfant qui aura du mal à parler.
Mais bon, là je m'éloigne un peu du sujet initial.
Ce problème-là, on le retrouve effectivement un peu partout, y compris à Paris où j'interviens en périscolaire (ateliers de pratiques artistiques).
(l'édit, c'est pour corriger les fautes qui sautent à la figure après postage

)