Tiens, Jackout
Petit témoignage d'une Doctorante et enseignante-chercheur de la Sorbonne (recueilli par le 20min)
(je ne vous met que le passage intéressant sur la réforme, si vous voulez tout le témoignage :
http://www.20minutes.fr/article/297529/ ... l-etre.php).
Car au fond, le projet de décret de Valérie Pécresse ouvre la porte à une concurrence sauvage entre les enseignants-chercheurs. Ceux qui ne publient pas dans des revues seront déclassés et verront leurs heures de cours augmenter. Entre parenthèses, c'est avoir une piètre opinion de l'enseignement que de l'envisager comme une sanction. Publier un article dans une revue bien classée, c'est rare. En anglais, par exemple, il existe une seule revue de «rang A». Le gros de notre travail réside dans la préparation de colloques, où l'on échange des idées. La recherche, ça demande du temps. Mais en revanche, elle nourrit nos cours aux étudiants et vice-versa. L'équilibre est délicat à trouver, mais il est essentiel et nous croyons à ce postulat de départ.
En outre, l'idée que les chercheurs s'évaluent entre eux tous les quatre ans est irréaliste. On est 57.000 en France. Les membres du CNU (chargé de l'évaluation, ndlr) ne sont que près de 1.400. Ils ne vont pas passer leur temps à ça. Les universités vont être obligées de faire appel à des comités scientifiques, beaucoup moins représentatifs, pour réaliser ces évaluations. On ne sera plus jugé par nos pairs mais par des collègues d'autres disciplines. Adieu l'égalité de traitement, bonjour les ambitions personnelles et le copinage. Non, je ne suis pas un vieux mammouth qui veut garder ses privilèges. Mais je crois à ce que je fais. Et je suis loin d'être la seule. Tous les chercheurs de renom sont dans la rue. Et je serai avec eux, le 10 février prochain.