Mesoke a écrit : ↑03 novembre 2025  14:28
Once a écrit : ↑03 novembre 2025  13:42
Ce n'est pas une réponse. Je raisonne pour la France. Et ce n'est pas une réponse d'autant plus que tout dépend des définitions  (étrangers, nés à l’étranger, immigrés récents…)
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Je ne le pense pas, non. Elle est majoritairement de regroupement familial (donc "automatique") et pas suffisamment une immigration de travail. Et surtout : de travail QUALIFIE. Et pas seulement en terme de main d'oeuvre manuelle mais aussi d'importation de cerveaux. 
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Effectivement, il n'y a pas de solution et la question ne peut qu'empirer. Oui mais : avec tous les bouleversements socio-culturels et ethniques qui ne vont pas manquer d'engendrer des crises de rejets ponctuels , genre ce qui vient de se passer en Grande-Bretagne.
 
Bien sûr que si c'est une réponse : si dans d'autres pays on a plus d'immigration en France sans notre passé colonial c'est bien que notre passé colonial n'est pas franchement un paramètre important non ? A part pour les algériens, mais ça c'est une autre histoire.
Le taux d'emploi chez les immigrés légaux est à peine inférieur à celui des français. Donc on a bien majoritairement une immigration de travail puisque près de 9 immigrés sur 10 travaillent. A part des médecins (et les plombiers) on n'a pas vraiment besoin d'emplois qualifiés, on a pour ça des écoles qui forment les français. Par contre on a un gros besoin de main d'oeuvre corvéable pour des emplois durs et mal payés que les français ne veulent plus faire. A part, bien entendu, tout les emplois intellectuels genre chercheur, ingénieur, prof d'université, etc pour lesquels on cherche toujours les meilleurs étrangers, comme tous les pays du monde.
 
Les pays européens où il y a le plus d'immigration (la plus importante en nombre, la plus ancienne) sont les pays qui ont la tradition industrielle la plus importante, et la plus ancienne. En gros : les pays d'Europe du Nord (Allemagne, Angleterre, France, Belgique, Pays-Bas, Suède...). On note que, parmi ces pays, certains furent des pays colonisateurs (Angleterre, France, Belgique, Pays-Bas), mais pas tous (l'Allemagne et la Suède, par exemple, n'ont pas de passé colonial). 
A l'inverse, les pays d'Europe du Sud (Espagne, Portugal, Grèce, Italie, notamment) ont connu une industrialisation très tardive, sont longtemps restés des terres d'
émigration, c'est-à-dire des pays longtemps restés pauvres, que leurs habitants quittaient pour rejoindre d'autres pays plus industrialisés offrant de meilleures conditions de vie. 
Le passé colonial a eu un impact, ça et là, sur l'origine des immigrés. Par exemple, en France, il y a beaucoup d'immigrés d'origine afro-maghrébine, à cause d'un lien historique évident. En Angleterre, on trouvera beaucoup de Pakistanais, d'Indiens. Aux Pays-Bas, on trouvera beaucoup de Surinamais. Et en Belgique, des Congolais. 
La culpabilité coloniale est un sujet intéressant, mais qui joue un rôle assez marginal dans le traitement de l'immigration par les pays européens. Ce qui est en cause, selon moi, c'est l'idéologie droit-de-l'hommiste, commune à tous les pays occidentaux, et qui fait que ceux-ci, quel que soit leur passé colonial, n'osent pas trop faire preuve de fermeté, de peur d'être accusés, pêle-mêle, de racisme, atteinte à la liberté religieuse, etc.